Et vous serez comme Dieu - Point d’arrêt atteint -
par Eberhard Heller
Il vaut la peine de lire plusieurs fois ces passages de la Genèse qui ont pour sujet les commandements de Dieu et la séduction par le serpent. La situation dramatique dans laquelle Adam et Eve s’y voient impliqués s’étend à toute l’humanité. D’une part, Dieu interdit de manger le fruit de l’arbre « de la connaissance du bien et du mal » (Gén. 2, 17), parce que, autrement, ils mourraient, et d’autre part, le serpent, le plus rusé des animaux, traitant Dieu de menteur, les assure qu’ils « ne mourront pas, mais que, au contraire, ils « seront comme Dieu » (Gén. 3, 5). Le tentateur leur fait miroiter comme fruit de la désobéissance l’espoir d’être comme Dieu et cet espoir finit par les séduire. Et ce ne sont pas Adam et Eve seuls qui succombèrent à leur orgueil ! Ce non de l’homme à la volonté de Dieu s’étend dans le temps et l’espace à toute l’humanité. Car, combien de fois les hommes ne sont-ils pas tentés de croire qu’ils sont « comme Dieu »... de sorte que , pour les reconduire à l’alliance avec Dieu, le sacrifice de Jésus sur la croix était nécessaire. A partir de là, il était de nouveau possible d’écrire l’histoire comme histoire du salut sans qu’elle perde toutefois les pôles dramatiques d’obéissance et de désobéissance, d’humilité et d’orgueil. Car le salut de Dieu est une offre que seul l’homme humble s’approprie s’il veut se l’approprier en liberté. Je vous rappelle la tentative d’Arius de dénier à Jésus l’égalité avec Dieu pour ne voir en Lui qu’un simple être humain ce qui aurait privé les commandements du Christ de leur caractère absolu. Ce qui était déterminant pour notre temps qui vit très clairement dans la tension entre le salut et la perdition, qui en souffre, semble en périr, c’était avant tout la décision d’une petite clique du 18ième siècle de refuser par principe la révélation de Dieu et son Eglise, garante de notre salut, et de la combattre par tous les moyens. Je parle de l’Ordre des Illuminés fondé en 1776 par Adam Weishaupt. Nous sommes immédiatement touchés de ses idées d’un monde sans Dieu dans une mesure dont la plupart de nous ne se rend pas compte... vue qu’il n’est pas facile de pénétrer cet enlacement... Et ceux qui le pourraient refusent de le faire. Très peu de gens savent, par exemple, que les idées révolutionnaires de Weishaupt ont pu s’infiltrer dans les documents du Vatican II. Ces documents qui, à ce qu’on disait, ont été élaborés pour réformer la vie de l’Eglise, sont inspirés par les buts clairs de destruction (intérieure) de la fondation du Christ, l’Eglise ! (N. b. Je me suis occupé plusieurs fois de cela – en partie aussi par exigence de métier – pour savoir si et comment ces idées ont pu pénétrer dans les têtes des protagonistes du concile pour enfin être fixées dans les documents : par la voie d’une nouvelle création idéale, par une nouvelle découverte littéraire, ou bien par une tradition vivante depuis Adam Weishaupt, cela veut dire par la transmission de ces idées dans une secte secrète, qui se faisait à travers une chaîne ininterrompue de relations personnelles. Sans pouvoir éclaircir historiquement cette question – jusqu’ici, je n’avais pas le temps de le faire -, je suis enclin à supposer que la révolution contre Dieu et sa suprématie dans Vatican II se soit faite par le biais d’une tradition vivante d’idées destructives. A ce propos, je pense au ‘cas perturbateur’ Rampolla qui, bien qu’étant franc-maçon, passait pour être éligible à la papauté déjà en 1903. Il y a plus de 23 ans, j’avais établi dans un article paru dans cette revue (EINSICHT, année 12, no 6, mars 1983, p. 194) le bilan : « Où en sommes-nous ? » Je veux bien répéter brièvement le résultat de ce résumé dans lequel j’avais pris pour base les 4 notes de l’Eglise, à savoir : Unité, Sainteté, Catholicité, Apostolicité, comme critères d’évaluation : «Appliquons maintenant les critères explicités a) d’une part au statut de la soi-disant église de la réforme, b) d’autre part à notre propre position ecclésiale. (...) a) L’église de la réforme ne possède ni l’unité, ni la sainteté, ni la catholicité et elle est en passe de perdre la succession apostolique : elle n’est qu’une contre-façon, à dire vrai une secte, bien que dotée d’une organisation solide et d’une structure juridique et jouissant d’une influence dominante sur la vie publique ... que prolonge la petite action pseudo-orthodoxe des lefebvristes. Que l’on examine une fois de plus ce à quoi travaillent réellement les Ecôniens indépendamment de leurs desseins individuels : se soumettre à l’autorité d’une secte, faire coexister hérésie, apostasie et vraie Foi. Ils pratiquent en esprit un oecuménisme identique à celui qu’ils reprochent à Montini et à Wojtyla ! b) Mais où en sommes-nous maintenant ? C’est la question à laquelle il nous faut revenir pour terminer. La sainteté de l’Eglise est aujourd’hui gravement attaquée sur le plan communautaire. Sa catholicité externe est de plus en plus occultée. Dans ces conditions, le problème principal demeure celui du rétablissement de l’unité de l’Eglise en communauté hiérarchiquement structurée. Il est alors impératif de réaliser les opérations suivantes : déposition du « Papa haereticus », condamnation des hérésies et des hérétiques, élection d’un nouveau pape, restitution de l’hiérarchie. Il faut qu’ainsi l’Eglise s’affirme visiblement, que sa discipline juridique manifeste la sublimité et l’excellence de la Révélation divine qu’elle apporte. L’auto-affirmation en tant que membres de l’Eglise des groupes clandestins appelle une remarque. Elle est en rapport avec leur effacement déplorable, qui est en premier chef celui du clergé traditionaliste. Pour découvrir expérimentalement si un prêtre confesse ou non son appartenance à la seule Eglise catholique, il faut lui demander, lorsque l’occasion se présente, de fournir un certificat de mariage et de procéder à la consécration nuptiale, où bien de donner un certificat de baptême et de baptiser, l’ordre des requêtes doit bien être le certificat authentique puis le sacrement. Le résultat est de nature à surprendre les novices. La question du certificat fait d’emblée échouer la démarche dans la plupart des cas : le clerc dirige le quémandeur sur l’église conciliaire et ses sacrements invalides ou douteux, il pousse au sacrilège parce que la secte de la réforme possède (encore) le sceau catholique. . On pourrait objecter : Jusqu’ici, la structure hiérarchique, la visibilité et la majesté (disons le sceau) n’ont guère fait partie de nos attributs ; nous pourrons donc aussi nous en dispenser à l’avenir, puisque nous avons le Bon Dépôt, les sacrements et la succession apostolique. Je réponds sans ambages que nous n’avons pas le droit d’y renoncer. D’abords c’est la catholicité externe qui disparaîtrait. Mais il est également clair que le Christ a confié les moyens du Salut à son Eglise afin qu’elle les administre selon les modalités qu’il a fixées. Il a fondé en effet son Eglise pour notre salut et c’est une institution qu’il a créée ! Ce n’est pas une simple communauté spirituelle qui se manifeste par la confession des articles de foi identique (en théorie) sans vivre en communauté organique (comme c’est le cas chez les protestants) – le Divin Pasteur a créé une seule institution pour tout l’univers et non une multiplicité de sectes. Renoncer à restaurer l’organisation hiérarchique de l’Eglise, c’est adopter un point de vue sectaire, et par suite perdre le mandat légitime de conférer et de recevoir les sacrements, les moyens du Salut. On peut ajouter sur ce peint d’autres arguments décisifs. On a déjà dit au début de cette étude que l’unité de la communauté catholique consommée dans sa soumission au pape, pasteur universel, garantit l’unité de la Foi. Sans magistère suprême dont les décisions font loi, l’unité de la Foi est menacée. Car à l’avenir surgiront sans doute de nouveaux problèmes, qui devront recevoir une solution tirée de la doctrine catholique. Quelle est la voix autorisée qui nous la fournira au nom du Christ ? Nous serons sans doute obligés de donner une réponse, exprimant notre conviction, apportant notre témoignage. Mais il faut rester conscients que cette réponse ne sera pas celle de l’Autorité. Privés de celle-ci, nous courrons le danger de dériver vers un protestantisme involontaire. C’est un risque que nous avons tendance à minimiser la plupart du temps. La désunion, les chicanes entre personnes et groupes traditionnistes font douloureusement ressentir la disparition de la hiérarchie. (...) Le manque d’unité est causé par le fait de n’avoir pas (encore) reconstitué l’hiérarchie. Le but que nous devons sans cesse viser c’est la reconstruction de l’unité hiérarchique qui doit s’effectuer sous la direction pastorale des évêques et des prêtres. Ce qui décide la question de savoir si quelqu’un appartiendra à la vraie Eglise est sa volonté de contribuer à cette unité ou bien à sa construction qui peut se faire aussi par étapes. Le simple refus du soi-disant ‘N.O.M.’, de Wojtyla et de Lefebvre ne suffit plus. Où en sommes-nous maintenant ? A la croisée des chemins : nous avons le choix entre la secte et l’unique Eglise du Christ. » Voilà la description de la situation d’alors. Non seulement ce résultat n’a rien perdu de sa terreur, mais la situation s’est empirée encore à certains égards ... d’une façon dramatique qui affecte aujourd’hui l’existence religieuse et ecclésiastique de chacun des croyants. En la personne de Ratzinger/Benoît XVI, nous avons non seulement un successeur de Jean Paul II qui défend également les idées syncrétiques d’un Dieu que les juifs, les chrétiens et les musulmans adorent et vénèrent pareillement. (Le 15 mars 2006 par exemple, lors d’un accueil au Vatican, il adressa à la délégation de l’ « American Jewish Committee » une allocution (zenit.org.16.03.06) qui démontre qu’il s’emploie en tant que prétendu pape à la fraternisation mondiale inspirée par les franc-maçons. Il dit entre autres : « Le judaïsme, le christianisme et l’islam croient en un même Dieu, créateur du ciel et de la terre. Il s’ensuit que tous les trois religions monothéiques sont appelée à coopérer ensemble pour le bien-être de l’humanité en servant la cause de la justice et de la paix dans le monde »). Ratzinger continue ce cap et considère comme une exigence particulière de notre époque de poursuivre le processus amorcé de cette prétendue fraternisation : « Cela est de grande importance, surtout aujourd’hui où il faut enseigner le respect de Dieu, des religions et de leurs symboles de même que le respect des lieux saints et des endroits de culte. Les chefs religieux ont la responsabilité d’aspirer à la réconciliation par un dialogue sincère et des actes de solidarité. » Cette manifestation de l’idéal maçonnique de l’égalité des religions par une personne qui occupe le siège de Saint Pierre était le but déclaré du combat culturel de 1870 mené par les franc-maçons en Italie : « Ce que nous devons chercher et attendre, comme les juifs attendent le Messie, c’est un pape selon nos besoins. » (voir l’extrait suivant – p. 233 f. - pris dans Pachler : « Der stille Krieg gegen Thron und Altar »). En attribuant la même valeur à toutes les religions, on détruit non seulement le christianisme mais aussi le fondement de chaque religion selon la méthode : Toutes les religions sont égales, alors elles me sont toutes égales. Que veut dire : égalité des religions ? Rien d’autre que ce que Sartre affirme au sujet des valeurs : L’homme a besoin d’une idée absolue, mais il ne dépend que de lui-même laquelle il choisit, c’est-à-dire en fin de compte que l’homme se crée son propre Dieu. Non seulement Ratzinger continue l’oeuvre de son prédécesseur, il crée aussi un climat de culture intellectuelle qui fait taire ses critiques en combinant d’une façon raffinée des éléments de la tradition et de la révolution ... selon la thèse de Hegel : « Pour cela, l’absolu lui-même est en même temps l’identité de l’identité et de la non-identité. Opposition et coïncidence est en même temps en lui. » (« Differenz des Fichte’schen und Schelling’schen Systems der Philosophie », Hamburg, 1962, p. 77) c’est-à-dire A = A et en même temps –A. Comment Ratzinger applique-t-il cette thèse ? Voici une affaire déjà mentionnée : Selon les négociateurs protestants, la déclaration sur la justification signée en 1999 par les représentants de l’église conciliaire et ceux des luthériens a été formulée de manière décisive par Ratzinger, une déclaration dont le texte même est en contradiction avec les définitions établies par le Concile de Trente. Lors de la signature de cette déclaration, Ratzinger s’est rétracté pour toutefois, en tant que préfet de la Congrégation de la Foi, la laisser passer. Pour mettre cette méthode dans le schéma logique, voici le résultat : A = (aussi) –A, mais ce –A = (aussi) – (-A ) sans oublier que A = A, sans confirmer que ce – (-A) = A. Entre temps se multiplient les informations - entre autres dans DIE WELT du 16 octobre 2006 et dans la « Lettre aux paroissiens » de Steffeshausen du 01 oct. 2006 – selon lesquelles Ratzinger/Benoît XVI aurait déjà signé un décret en septembre dont la publication, prévue d’abord pour novembre, aurait été retardée à cause de l’opposition provenant de l’épiscopat allemand et français. Ce décret prévoirait la permission de l’ « ancienne messe » dans la version de 1962 (promulguée par Jean XXIII) comme « rite extraordinaire » à côté du N.O.M comme « rite ordinaire ». La soi-disant presse catholique le voit ainsi : Sous le titre « But souhaité : réconciliation – Au Vatican circulent des rapports sur un document qui faciliterait la célébration de l’ancienne messe » : « Evidemment, le pape Benoît XVI veut éliminer maintenant les désaccords qui existent jusqu’aujourd’hui. Des sources provenant du Vatican disent que, dans le document, il met aussi en relief le principe qu’il n’y a qu’un seul rite dans l’Eglise latine, mais que celui-ci a deux formes : le rite ordinaire (Novus Ordo) qui, d’habitude, est célébré dans la langue vernaculaire, et le rite extraordinaire (l’ancien). Les deux formes sont équivalentes selon ce que dit le texte. Les évêques sont encouragés à s’employer à l’application libre des deux formes. A Rome, courent actuellement des conjectures sur la possibilité que le pape publierait le document déjà en novembre, en même temps que l’Exhortation Apostolique post-synodale par laquelle se termine le Synode Eucharistique. (Extrait d’un article dans la « Tagespost » du 14-10-2006, cité d’après le Bulletin de la Fraternité St. Pie X, novembre 2006) Et voilà le dialecticien Ratzinger de nouveau à l’oeuvre ! En un mot, ça veut dire : un rite en deux formes – l’une valide, l’autre invalide – c’est l’équivalence maçonnique du vrai et du faux, donc en terme logique court : A = A et –A en même temps !!! Avec cela se réaliserait enfin le désir de M. Lefebvre qui, avec de Saventhem, avait demandé à Paul VI la « coexistence pacifique des rites pré- et post-conciliaire ». Sans doute, les gens d’Ecône considéreront cette permission comme victoire et comme fruit de leur « bouquet de fleurs pour le pape » qui se composait d’un million de chapelets (voir la lettre du Supérieur Général Fellay du 16-07-06 dans le Bulletin du septembre 2006). En réalité, le désordre devrait croître encore : à côté du N.O.M. invalide un rite valide dans des églises profanées... et qui consacre où bien ‘consacre’ le ciboire ? C’est vrai, Lefebvre n’a jamais dit que la soi-disant messe nouvelle n’est pas valide ! Lors d’une visite à Munich en hiver 1973, quelqu’un l’avait interrogé sur la falsification des paroles de la consécration ; Monseigneur avait répondu qu’il suffisait que le prêtre dit : « Ceci est mon corps », « Ceci est mon sang », et que le fait d’ajouter « pour tous » n’y changeait rien (Dr. Gamber était du même avis). Demandé directement par un interlocuteur si la transsubstantiation se ferait même si le prêtre disait pendant la consécration : « Ceci est mon sang qui est versé pour le diable », Lefebvre répondit que même en ce cas la transsubstantiation avait lieu ; sur ce, le sus-dit interlocuteur dégoûté quitta la réunion. Cependant, Ecône lui-même veut non seulement empirer le chaos par la « coexistence pacifique » des rites pré- et post-conciliaire, mais il met en route sa propre action. Pour ce genre de traditionalistes, il n’était jamais question d’éclaircir les réformes post-conciliaires d’une manière sérieuse et significative basée sur la bonne doctrine, mais seulement de régler une querelle de rites. Dans une grande action, ils ont écrit entre-temps à leurs « confrères au sacerdoce », - entendez : aux modernistes de l’église conciliaire (voir entre autres l’annonce couvrant une page entière dans « Kirchliche Umschau », no 9, du septembre 2006) – pour leur présenter la soi-disant « ancienne messe » avec des explications théologiques sur un DVD dont le but est de gagner ces confrères pour la célébration de l’ « ancienne messe » (celle de 1962) après la permission officielle. Entre-temps, plus de 1000 « prêtres » auraient déjà fait usage de cette offre !!! N’est-ce pas une raison de se réjouir ?
Arrivé à ce point, il me vint à l’idée l’introduction à la « Déclaration » de Mgr. Ngô-dinh-Thuc que celui-ci avait proclamée en 1982 : « Comment se présente l’Eglise Catholique du présent à nos yeux ? A Rome règne le pape Jean Paul II (...). En dehors de Rome, l’Eglise semble prospérer (...). Chaque jour, la Messe est célébrée dans tant d’églises, et le dimanche, d’innombrables croyants affluent dans les églises où ils assistent à la Messe et reçoivent la Sainte Communion. Mais comment apparaît l’Eglise d’aujourd’hui dans les yeux de Dieu ? » Eh bien, comment apparaît cette action-là dans les yeux de Dieu ? Supposons que les abordés s’intéressent à l’ancienne liturgie ; peut-être y a-t-il pas mal de jeunes hommes qui découvrent la spiritualité particulière de ce rite et sont disposés à l’utiliser... Arrivé ici, il faut simplement se poser la question : Qui sont donc ces « confrères » abordés ? Quelles conditions remplissent-ils pour la célébration de la messe? Même M. Lefebvre – déjà atteint de la souillure Liénart – doutait de la validité des nouveaux rites d’ordination et de consécration en vigueur dans l’église conciliaire depuis le 15-08-1968 et il a ordonné sous condition plusieurs clercs modernistes qui avaient passé dans le camp des Ecôniens - un exemple typique est le cas de l’abbé Reiling, connu sous le nom de P. Seraphim. Selon nos recherches théologiques (voir les traités de Dryden, Graus, Wendland et Howson dans EINSICHT, entre autres dans les numéros 2, juillet 1981 et 6, avril 1987), les nouveaux rites d’ordination et de consécration ne transmettent ni les pouvoirs sacerdotaux, ni les pouvoirs épiscopaux. Cela veut dire : Bientôt nous aurions non seulement la « coexistence pacifique » tant loué « des rites pré- et post-conciliaire » - la simultanéité d’un rite valide et d’un rite invalide – mais aussi probablement la ‘célébration’ valide par un laïque qui se croit prêtre... une situation qui nous est déjà connue par le cas Lingen. La perversion serait complète. Et personne ne veut ni ne peut pénétrer ce diaballein, ce pêle-mêle. Mais si quelqu’un prétend que ce chaos prévisible ne peut être dépassé dans sa corruption spirituelle, il se trompe. A = A et –A. Voilà de nouveau Ratzinger qui applique son plan. Bien sûr que c’est un plan. Selon des informations récentes qui circulent dans les coulisses, Ratzinger envisage la publication d’un décret d’après lequel l’usage de « pour tous » dans les paroles de la consécration serait interdit et remplacé par « la multitude » . On veut donc sauver le N.O.M. hérétique par l’insertion d’un module orthodoxe ... un programme perfide qu’un certain Monsieur L. de M. a imaginé dans les années 80, et il semble que Benoît XVI ait l’intention de le réaliser. Un N.O.M. apparemment sauvé célébré à tour de rôle par des laïques ou même par un prêtre douteux : Voilà en fait l’abomination de la désolation !!! (dont parle le prophète Daniel). J’avais déjà tiré l’attention sur le fait que la prétendue intelligence traditionaliste se tait devant tant d’Hégélianisme cultivé, car – citation libre d’après Karl Valentin : « Ce qui ne doit pas être ne peut pas être. » Mais ce n’est pas seulement ce christianisme culturel qui se tait, mais aussi nous-autres, déjà un peu plus déprimés devant ce grand silence en nous et autour de nous, nous qui prétendons défendre la vraie doctrine en tant qu’enfants dispersés d’une diaspora universelle. Où restent nos thomistes si conscients d’eux-mêmes qui tiennent tête à Ratzinger/Benoît XVI ? Ils n’existent pas (plus). Ils sont comme momifiés dans leur thomisme qui est aveugle pour l’idéalisme hégélien. Et où sont les brebis, les simples fidèles, qui devraient se rassembler dans le bercail ? Ils ne veulent plus se soucier de leur propre existence religieuse, c’est-à-dire ils montrent constamment qu’il n’ont pas la volonté de survivre spirituellement.
Nous sommes à la fin d’une évolution, au milieu d’une nuit profonde.
Abstraction faite de l’état désolant de l’Eglise par rapport à l’autosanctification
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