54. Jahrgang Nr. 3 / März 2024
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1. Mitteilungen der Redaktion
2. Meine Begegnung mit S.E. Erzbischof Pierre Martin Ngô-dinh-Thuc
3. My Time with His Excellency, Archbishop Pierre Martin Ngô-dinh-Thuc
4. Ma rencontre avec S.E. Mgr. Pierre Martin Ngô-dinh-Thuc
5. Mi encuentro con Su Excelentísimo y Reverendísimo Arzobispo Pierre Martin Ngô-dinh-Thuc
6. Il mio incontro con S.E. l´Arcivescovo Pierre Martin Ngô-dinh-Thuc
7. DECLARATIO
Mais nous tous qui reflètons la gloire du Seigneur
 
Mais nous tous qui reflètons la gloire du Seigneur le visage dévoilé, nous sommes transformés
en une même image, de gloire en gloire, telle qu´elle émane du Seigneur, de l´Esprit (2 Cor. 3, 18)


A la fin du chapitre „Heureux les coeurs purs…“ j‘ ai dit: „J´obtiens par là la certitude de sa divinité (du Christ) si dans cette ouverture du Christ à moi – c´est-à-dire dans un acte de grâce divine – je l´expérimente de mon côté: par un coeur pur qui tourne son regard vers Dieu sans soupçon ni réserve, sans mon propre fait! – que son amour vet m´embrasser sans condition, m´accepte dans toute mon existence (…) ce qui, selon Bernard, équivaut à „être tiré en haut.“ Face à cette volonté totale d´amour, qui va du Christ vers moi avec l´invitation à être enfermé en lui, afin qu´une unité de volonté divine et humaine se réalise, afin que je puisse aussi participer au fruit de cette union d´amour, cet amour inconditionnel qui se sacrifie pour moi, me dit que le Christ est Dieu.“

Lorsque j´ai acquis ces connaissances, quels effets en résultent ou peuvent souvenir pour ma vie (religieuse)? Que peut-elle signifier pour moi? Qu´est-ce que j´ai gagné avec cela?
-    Il nous donne la compréhension de son être absolu
-    La connaissance de la légitimité de toutes ses exigences
-    La compréhension de la signification et du but de sa fondation, l´église en tant qu´institution de salut

La connaissance de son être absolu est appelée la réalisation de la validité absolue de son amour, qui est déterminante pour toutes les actions. J´acquiers une ferme conviction de foi, c´est-à-dire  une sécurité dans mon attitude: Je passe de l´approche purement traditionaliste de ma position de foi qui réposait sur la confiance dans le médiateur de ce bien de foi, à une certitude inébranlable. Non seulement je crois, mais je sais que ma foi a un fondement solide, c´est pourquoi les autres „dieux“, c´est-à-dire les autres religions, sont exclus comme ayant des droits égaux. Ils n´ont aucun droit à l´acceptation.

Si le Christ est Dieu ou s´il est le Fils de Dieu, ce ne peut être l‘Allah mahométan; si le Christ est venu en tant que Messie, les Juifs modernes attendent en vain sa venue. Il n´y a pas de terrain d´entente et aucune raison de dialogues. Et il devient également transparent pourquoi les dirigents présomptueux, qui prétendent représenter la religion chrétienne mais ne croient pas que le Christ est le Fils de Dieu (comme le disait autrefois Arius au 4ème siècle après J. C.), ou par l´acceptation d´autres confessions et/ou religions relativisent cette foi dans des graduations diverses, trahissent le Christ. Mais il doit aussi être clair que nous devons accepter ceux qui cherchent Dieu dans l‘ espérance et avoir patience avec eux, car le chemin vers Dieu n´est pas facile, et nous devons les laisser libres de décider librement.

L´amour de Dieu se révèle à nous, il se montre à nous comme une valeur absolue et nous invite à y entrer, c´est-à-dire conclure une alliance avec Dieu. Cela montre clairement ce que Dieu veut de nous et pourquoi il nous a créés, pourquoi il est sorti de sa manière trinitaire d´être. Ici, le sens absolu de la création nous est révélé. Lui, qui est absolument pour lui-même, en lui-même, de lui-même, quitte cette unité pour se montrer à nous, pour vivre avec nous. Ici la question posée par St. Anselme „Cur Deus homo?“ (Pourquoi Dieu s´est-il fait homme?) trouve sa réponse. Cet amour de Dieu se transforme en amour qui dépasse l´amour, en amour d´expiation, parce qu´il est prêt à se sacrifier pour nous, afin d´ouvrir la possibilit´t, si nous avons fait une faute, d´entrer à nouveau en alliance avec Lui. Dieu ne rejette pas, mais offre, pour ainsi dire, une seconde chance à l´homme. C´est pourquoi la confiance en Dieu peut se former, car il se montre fidèle et miséricordieux.

J´y gagne la perspicacité et la transparence dans l´histoire du salut. Dieu crée l´homme pour le laisser participer à sa vie (=amour). Il prend radicalement au sérieux l´être humain dans sa liberté, car ce qu´il doit décider de prendre, c´est la vie (l´amour en Dieu). Elle se présente comme une réponse de Dieu et la réponse de l´homme. Cette invocation et cette réponse ont lieu dans le temps, dans une relation interpersonnelle, dans un processus qui présuppose un véritable commencement, c´est-à-dire que s´ouvre la dimension d´une existence historique du Christ, parce que l´amour du Christ nous a concrètement touchés. Il ne s´agit pas d´une construction théorique. Avec elle se pose alors aussi la question de sa vie terrestre et des sources qui prouvent resp. décrivent cette existence: l´Ecriture et la tradition; par tradition on entend ici toutes les manifestations dans lesquelles la volonté du Christ a été expérimentée. Ces manifestations s´étendent à la liturgie.

L´événement du salut devient compréhensible, car dans toutes les expressions et actions de Dieu, sa volonté originelle est représentée. C´est pourquoi les réponses que nous donnons peuvent aussi contenir en elles-mêmes la sainteté de la volonté du Christ. La réponse reste toujours libre. Ici, cependant, le plus haut niveau a été atteint où la liberté doit prendre position, où elle peut laisser briller en elle l´étincelle divine lorsqu´elle s´ouvre à Dieu, selon les mots de St. Paul: „Le Seigneur est l´Esprit, mais là où est l´Esprit du Seigneur, il y a la liberté“ (2 Cor. 3, 17) L´amour qui m´appelle à le transmettre devient ainsi le moteur de la formation et de la transformation de ma vie: les problèmes demeurent, mais leur solution est nourrie par la certitude qu´elle est soutenue par la volonté divine de salut: „Omnia vincit amor“ (Vergil, 10. Ekloge: Bucolica 10, 69) („L´amour surmonte tout“) Cet appel à la liberté est original, ici aussi il est pris en charge avec toutes ses conséquences. Cela ouvre la possibilité d´une histoire de salut, mais aussi d´une histoire de catastrophe, lorsque l´homme refuse de répondre à l´appel de Dieu, où ce n´est pas l´amour qui est en jeu mais la haine.

Cette situation requiert une attention particulière, car le problème suivant est né de la haine: quelque chose s´est produit délibérément qui n´aurait pas dû se produire. Comment est-il possible d´abolir ce non-devoir, d´éliminer son être? Car le non-devoir ne doit pas être. C´est là que l´idée de satisfaction, de réparation, d´expiation par le sacrifice du Christ entre en jeu.

L´aspect de l´histoire du salut me permet également de comprendre le problème selon lequel Dieu a demandé à Abraham de sacrifier son fils. Comment se peut-il que ce soit en fait Dieu qui exige qu´Abraham tue son fils? N´est-ce pas un ordre d´assasinat? Cet appel ne peut être justifié que de telle manière que Dieu ne veut que tester la volonté de sacrifice d´Abraham – ce sacrifice pouvant également être compris aus sens juif comme un sacrifice de soi, puisqu´Abraham interromprait la ligne de la promesse de salut en sacrifiant son fils. Car Dieu a voulu voir du côté de l´homme le volonté de sacrifice, puisqu´Il sacrifie Lui-même son Fils (sur la croix) pour racheter les hommes. Dieu ne veut donc que la syntonie de l´homme, sa participation à son sacrifice, dans lequel le Fils accomplit la volonté du Père dans l´obéissance. Il en va de même pour son incarnation, où Marie, conçue sans péché originel, se déclare prête à être la servante du Seigneur.

Pour continuer dans l´esprit de l´histoire du salut: Le Christ a confié l´autorité et la responsabilité de sa fondation, l´église en tant qu´institution de médiation du salut, avant son Ascension à des personnes qui lui ont donné leur garantie responsable dans la confirmation qu´elles l´aiment – le Christ. Je me réfère uniquement à la question du Christ à Pierre: „M´aimes-tu?“ pour ensuite lui confier la direction de son église. Ici aussi, l´objectif de cette fondation devient tout à fait clair. Si Dieu est amour, alors dans les moyens de grâce (les sacrements) que cette église est appelée à administrer et à médier – par la transmission de ses pouvoirs institués à travers le temps, par leur transmission à d´autres personnes (succession) – il a ouvert aux fidèles la possibilité de participer directement à sa vie absolue, plus intimement à l´eucharistie.

Puisque lui – et lui seul – dit: „Je suis le chemin, la vérité et la vie; personne ne vient au Père que par moi“ (Jn. 14, 6), il est absolument incompréhensible que la direction (présomptueuse) de l´Eglise (reformée) se soit éloignée de Lui. C´est en effet le „mysterium iniquitatis“, le secret de la méchanceté. C´est pourquoi nous devrions essayer de devenir, pour ainsi dire, un réflecteur de l´amour divin, afin que le feu divin, même sous forme de petite flamme, puisse briller à l´extérieur. St. Paul écrit: „Mais nous tous qui reflètons la gloire du Seigneur le visage dévoilé, nous sommes transformés en une même image, de gloire en gloire, telle qu´elle émane du Seigneur, de l´Esprit“ (2 Cor. 3, 18)
 
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