CURRICULUM VITAE
DE MGR. PIERRE MARTIN NGÔ-DINH-THUC
Toulon, le 13 Février 78
"Doce me, Domine, vias tuas."
Avec l'An du Seigneur 1978,
j'entre dans ma 80me année, donc il est temps de jeter un regard sur ma
vie passée: enfance, adolescence, jeunesse, adulte; séminariste,
prêtre, évêque et archevêque.
Un seul mot pour décrire
cette époque: succès. Naissance dans une famille catholique très
pratiquante me donnant tous les exemples pour croître, comme le
Petit Jésus, en sagesse devant Dieu et les hommes. Donc, s'il y a
déficit de ma part: c'est mea culpa.
J'ai commencé à m'instruire,
du point de vue intelligence, dans les mains capables des Frères des
Ecoles Chrétiennes, on aurait dit: arrivés, exprès à Hué, pour moi -
puisque j'étais le N° 12 dans le Registre de leurs élèves. Notre
Directeur était un saint éducateur, le T.C.F. Aglibert Marie; un autre
Frère était le Frère Néopole, ancien précepteur du roi Ham-nghi,
relégué par la France en Tunisie; un autre Frère, un Bréton, était la
sainteté vivante, toujours marmottant des Ave sur son chapelet. Il y
avait aussi des Frères vietnamiens, dont le Fr. Georges, très pieux. Là
aussi, si j'ai flanché dans le chemin de la vertu: c'est encore mea
maxima culpa.
Pour la réussite dans les
études, j'étais le premier en tout: j'avais une facilité en tout. Je
terminais mes devoirs écrits, je retenais en quelques minutes mes
leçons, le reste du temps, je m'amusais. C'est pourquoi tombaient sur
moi les punitions des coups de règle sur les doigts, la pire punition
était l'agenouillement devant les latrines, les portes ouvertes. Or,
les latrines d'alors étaient des fosses à ciel ouvert où grouillaient
les vers. Les genoux étaient quelques fois placés sur des écorces de
jacquier pleines de pointes.
Donc, les punitions étaient
terribles, en comparaison avec les punitions actuelles. Mais elles
étaient efficaces, et, gosse de 6 ans, j'étais toujours reconnaissant
envers mes maîtres. Ils m'ont ouvert les yeux sur mon caractère trop
mou aidé par une trop grande facilité dans les études. Le seul reproche
que j'aurais fait à mes maîtres: c'est de ne pas m'enseigner comment
remplir le temps dont je disposais - hors de passer ce temps,
agenouillé devant les latrines, en contemplation devant les vers...
A l'âge de six ans, j'ai
commencé mes études françaises chez les bons Frères. A dix ans, je me
préparais à la Première Communion. Ici encore, les C.F. m'ont bien
préparé - avec l'explication du Catéchisme - que tous, catholiques et
païens, devaient imprimer dans leur mémoire, questions et réponses.
Cette méthode, à première
vue, parait, actuellement, démodée, mais elle est efficace pour la vie.
C'est grâce à elle que mes condisciples païens ont été baptisés, au
moins in articulo mortis, à ce moment crucial pour la vie éternelle: le
Catéchisme, profondément gravé dans la mémoire du mourant, lui suggère
d'appeler le prêtre et de réclamer le baptême.
La mémoire est une
bibliothèque où, à loisir, on peut y chercher l'ouvrage nécessaire.
Ma première Communion, je
l'ai fervement reçue dans la belle chapelle des Chers Frères, en-touré
à la Table sainte de ma famille. Puis, une année plus tard, j'ai reçu
la Confirmation.
Ici, se place une anecdote
qui eut un retentissement dans ma vie spirituelle. Me trouvant à la
chapelle des Frères, en compagnie de mon père, j'ai vu un missionnaire
dont le visage me rappelait le Christ et j'ai prié mon père de demander
à ce missionnaire d'etre mon parrain de Confirmation. Ce Père,
gentiment, consentit. Or, il était, alors, professeur au Grand
Séminaire de Hué et devint un de mes professeurs quand j' entrais à ce
séminaire. C'était un prêtre d'une simplicité et d'une innocence
angéliques. Il finit, terrassé par la faim et les sévices, dans les
forêts où l'avaient emmené les communistes. Il était, alors,
prieur des Cisterciens de la plus austère Observance à Phuöc-Son
(Montagne des Béatitudes). Il y avait été envoyé par l'éveque de Hué,
Mgr. Joseph Allys, un Breton, pour aider le Père fondateur, le R.P.
Denis - un saint, un intellectuel mais dépourvu de sens pratique et
nourrissant mal ses religieux dont un grand nombre devenait tuberculeux.
Le Père Mendiboure, mon parrain, homme pratique,
réussit à nourrir, frugalement mais suffisamment, ses moines. A la mort
du Père fondateur, mon parrain fut élu Prieur. Son corps, récupéré,
repose maintenant dans le monastère cistercien établi, il y a une
dizaine d'années, à Thû-Dûe près de Saïgon. C'est certainement grâce à
ce Martyr que je dois ma vocation sacerdotale.
Vocation sacerdotale:
être pêcheur d'hommes. "C'est Moi qui t'ai appelé." Tout cela s'est
réalisé pour votre serviteur.
En effet, je ne
connaissais rien du devoir d'un prêtre. Mon envoi au Petit Séminaire
d'Annînh, dans la province de Quâng-tri a été décidé entre deux
personnes: mon père, lui-même ancien séminariste, et un prêtre, très
surnaturel, de la Mission de Hué.
Mon père dit au
prêtre: "Parmi mes nombreux enfants, je désire offrir au Seigneur celui
que je crois être le meilleur: intelligence et conduite au-dessus de la
moy enne. Il devra passer, bientôt, son certificat primaire français.
Je suis d'avis de 1' envoyer au Petit Séminaire après l'acquisition de
ce certificat."
Le Père Dông (tel
était son nom) lui répliqua: "Non, non, car cela lui inspirera des
idées mondaines."
Le P. Dông avait ses
raisons, car, à cette époque, un certifié primaire pouvait obtenir un
bon poste dans l'Administration française et de bons appointements.
Mon père trouva que le
Père Dông avait raison et décida d'en parler à notre Curé de la
paroisse de Phû-cam, le Père Allys, plus tard Vicaire apostolique de
Hué. Dans nos Missions, on n'entrait pas au Séminaire sans être
présenté par un prêtre, son père spirituel. Mon père m'envoya donc
servir la Messe au P. Allys, le servir à table, l'accompagner quand il
allait aux malades ou conférait les autres sacrements. Mon père se
chargea lui-même de m'enseigner les rudiments du Latin d'église, à
commencer par Rosa-Rosae... Mon père était un parfait latiniste ayant
été envoyé, durant la persécu tion, en Malaisie au Séminaire général
des Missions Etrangères de Paris, das l'Ile de Poulo-Pinang, refuge des
séminaristes appartenant aux Missions Etrangères de Paris, où se
coudoyaient Japonais, Chinois, Siamois et Vietnamiens.
Là, on ne parlait que
Latin. On ne rentrait dans sa patrie qu'après avoir terminé les cours
du Petit et du Grand Séminaire. Le candidat y fera un temps de
probation comme catéchiste dans une paroisse ou comme professeur au
Grand ou au Petit Séminaire. S'il réussit sa probation, il sera ordonné.
Mon père fit sa
probation au Grand-séminaire de Hué. Il n'arriva pas au Sacerdoce et
vit ses élèves ordonnés et, lui, restait laïc parce que l'évêque, Mgr.
Caspar, un alsacien, a fixé un certain nombre d'élus, et mon père
n'était pas compris - sans raison - dans le nombre des élus. Il
s'obstina à rester au Séminaire comme professeur de philosophie jusqu'à
l'âge de 30 ans. Alors, le Supérieur de Séminaire l'appela et lui dit:
"Mon pauvre enfant, si vous restiez ici jusqu'à 100 ans, vous ne seriez
jamais ordonné parce que, sans qu'il soit de votre faute, vous n'êtes
pas inclus dans la liste des élus de Mgr. Caspar. Or, vous avez une
vieille maman sans ressources. Vous devez la rejoindre pour veiller à
ses derniers jours. Voici un peu d'argent pour passer le bac qui
transporte les passagers du Séminaire à la rive opposée du Fleuve des
Parfums."
Mon père obtempéra,
fit son baluchon et rejoignit ma grand-mère. Il alla, ensuite, demander
l'aide du curé de la paroisse de Phucam, le P. Allys, qui lui procura
le poste d'interprête (en latin) auprès des officiers de la Marine,
Arme qui avait ou vert le Vietnam à la Domination Française. Grâce à
cet emploi, mon père eut de quoi vivre, faire vivre la maman, se marier
et se perfectionner en Français , qu'il parlait et écrivait élégamment.
Mon père garda
toujours de la reconnaissance envers le Séminaire de Hué et nous
amenait, tous les ans, le visiter et porter une somme au P. Econome
pour aider à l'entretien des séminaristes. Il nous dit, tant de fois:
"Je dois tout au Séminaire: éducation, instruction; ma dette ne sera
jamais payée entièrement.
Ce fut donc à moi de
payer le reste de la dette. Je rejoignis Annînh à l'âge de 12 ans, muni
d'un petit paquet de lingerie et de quelques douceurs glissées par ma
sainte maman. Je dois, à ses prières et à sa charité héroique envers
les pauvres, ma fidélité à ma vocation. Donc, ce n'est pas moi qui ai
choisi le Sacerdoce: Jésus m'a choisi et appelé. A moi de devenir un
pêcheur d'hommes et non pas un voleur comme l' appelé Judas Iscariote.
Le Séminaire d'Annînh
avait son histoire; histoire tragique, car il fut assiégé par les
"Lettrés" pendant des mois et défendu par les séminaristes et les
chrétiens des paroisses voisines. L'état-major de la défense était
constitué par les catéchistes qui dirigeaient la bataille, réfugiés au
centre des bâtiments et souillant leurs pantalons tant était grande
leur peur... C'est ainsi que le Séminaire tient, jusqu'à l'arrivée
d'une troupe française alertée par un missionnaire.
Dans ce Séminaire, je
passais 8 ans, quoique j'eusse pu terminer les études en 4 ans. Mais
les professeurs croyaient que, pour suffoquer mes bouffées d'orgueil,
je devais suivre le train-train de la maison. Certes, mes maîtres
étaient de bonne foi et devaient avoir raison, raison surnaturelle,
sans doute, mais le loisir forcé imposé, sans me conseiller comment
utilement employer ces 4 années de farniente, me valut tant de
punitions que je manquais de peu, d'etre chassé du Séminaire.
Celui, que la Providence désigna pour me surveiller et me punir, était
un missionnaire de grande vertu mais, semble-t-il, de médiocre jugement.
Ce manque de jugement
l'avait rendu incapable d'administrer une paroisse où les paroissiens
se révoltaient contre ses lubies religieuses. L'Evêque l'envoya donc au
Séminaire comme professeur de la plus jeune classe car il n'était pas
très fort en latin ayant fait des études plutot sommaires, une vocation
tardive. Son manqué de jugement l' avait exclu du mariage, les jeunes
filles le fuyaient... L'Armée de même le récusa car, aux exercices de
tir, il avait, à plusieurs reprises, manqué de tuer ses camarades en
tirant à tort et à travers. Donc, une seule issue pour ce marseillais
très pieux: le Séminaire et le Séminaire des Missions Etrangères qui
recrutait ses membres parmi les jeunes pleins de piété, mais un peu
aventuriers, destinés à convertir des peuples arriérés et où l'on
pouvait récolter les lauriers du martyre ou courir des aventures
exclues des pays civilisés.
Dans notre petite
mission de Hué, j'ai connu bon nombre de ces aventuriers du Bon-Dieu,
parmi lesquels brillait mon professeur de Huitième. Ce brave Père se
trouva en face d'un garçon qui mettait quelques minutes à faire ses
devoirs et retenir ses le Sons et qui cherchait à remplir son temps
libre en amusements, innocents, par exemple: nourrir un petit moineau
dans son pupitre, chahuter quand le Père faisait décliner Rosa-Rosae à
ses élèves. Donc, en classe, ma place était, fréquemment, près du
bureau, à genoux devant le Père, ou chassé jusqu'au fond de la classe.
En dehors de la
classe, quand les séminaristes étaient ensemble dans la salle d'étude,
quand ce Père jetait un regard vers ma place, j'étais naturellement
surpris à chahuter, d'où conclusion: Thuc à genoux.
La Providence a
preparé, assez souvent, des rencontres plutôt inattendues. Telle fût la
rencontre entre mon professeur de la Huitième au Grand-séminaire de Hué
et moi-même, fraîchement émolu des Universités romaines et de la
Sorbonne, bombardé professeur d'Ecriture Sainte. Mon ex-bourreau
résidait au Séminaire, où il avait sa chambre et son couvert. Il se
rendait, chaque jour, à l'orphelinat dirigé par des Soeurs de Chartres,
comme aumônier des petits orphelins.
Le Père etait tout
miel à l'égard de l'espiègle du Petit-séminaire d'Annînh dont il avait,
à plusieurs reprises, proposé l'expulsion. Tout allait bien, le Père
déclarant que son ancien élève était tout à fait changé et en mieux.
Ce Père était, comme
je l'avais remarqué, un saint homme et avait plusieurs grands
séminaristes comme pénitents qu'il poussait vers les hautes cîmes de la
sainteté et leur impossait une pénitence assez drôle. En effet, le
pauvre Père souffrait d'hémorragies anales et devait changer souvent de
pantalons. Il séchait ces indûments, peu élégants, sur les deux haïes
de thé sauvage qui décoraient l'allée maiestueuse conduisant les
visiteurs de la porte monumentale du Grand-séminaire vers le batiment
où de meuraient les Pères. Cette explosition étrange de pantalons, bien
déployés sur les deux haies élégamment taillées, déplut au Père
Supérieur, le Père Roux, également provençal. Il le dit sans
circonlocution à son compatriote. Celui accepta la remarque en toute
humilité et, désormais, fit sécher les pantalons incriminés sur son
large prie-dieu, là où se prosternaient ses pénitents pour se confesser
et écouter ses longues et pieuses exhortations parfumées par l'odeur,
peu catholique, des oripaux du Père. Pénitence supplémentaire, jamais
imaginée par les plus célèbres confesseurs de notre Eglise...
Excusez cette longue parenthèse qui souligne la sainteté de mon
ex-professeur et la patience des pénitents vietnamiens...
Au Grand-séminaire de
Hué, j'étudiais la philosophie thomiste sous la direction du P. Roux,
prêtre dont la caractéristique était: "chercher à voir clair". Bon
professeur, il fut pour moi un directeur spirituel providentiel. Grâce
à cet homme, d'une intelligence moyenne mais grand par son scrupule de
"faire pour le mieux", pour la pre mière fois, je compris ce que Dieu
désire de nous tous: Lui ressembler. Alors, se con fesser n'est plus un
déballage de ses fautes et s'en délivrer par l'absolution, mais étudier
la meilleure voie pour aller à Dieu et déceler les obstacles qui
encombrent cette voie; obstacles différents suivant la tempérament de
chaque personne: l'orgueil, la sensualité, la paresse, en un mot: le
péché capital qui, renversé, laisse libre notre montée vers Dieu,
travail qui pourrait occuper toute une vie. Cet acheminement peut etre
plus rapide par l'abondance des graces divines répondant à une plus
grande générosité de l'âme.
Le Père Roux se
consacrait a pousser ses dirigés dans cette voie, faisant, pour nous
aider, des sacrifices pour nous procurer les opuscules nécessaires. En
définitive, grâce à ce vrai prêtre du Bon Dieu, j'ai compris ce que je
devais faire pour etre un prêtre, un alter Christus. Que Dieu
récompense au centuple ce prêtre qui m'a montré la Terre promise, la
montée vers Dieu, le Dieu sauveur du Monde. Des chutes marqueront
peut-être cette raide montée, mais le "goal" est là: arriver à
l'apercevoir c'est l' espoir du triomphe.
Me voici choisi pour
aller à Rome faire mes études sacerdotales. Quelles prédilections du
Bon Dieu, mais quels sacrifices pour mon père qui, refoulant ses
larmes, m'accompagna à la gare de Hué, convaincu que c'était la
dernière fois qu'il me voyait en ce monde. Mais son sacrifice était
accepté. Il a eu le temps d'apprendre que j'avais été ordonné acolyte
et à un pas du sous-diaconat. Il ne m'a vu prêtre que du paradis.
Mes études à Rome, du
point de vue humain, étaient une suite de succès. Je raflais tous les
prix: docteur en philosophie, en théologie, en droit canonique - avec
mention très bien ou bien - puis la licence d'enseignement à la
Sorbonne. Je rentrais à Hué, en 1927. Nommé professeur d'abord chez les
Frères vietnamiens fondés par Mgr. Allys, puis au Grand-séminaire, puis
proviseur du collège de la Providence d'où je sortis, appelé par le
Saint Siège, à occuper le siège du Vicariat apostolique de Vinh-long.
J'étais le troisième
vietnamien appelé à l'épiscopat. Le premier fut Mgr. J.B. Nguyën-bà
Tong, cochinchinois, nommé à Phàt-diêm au Tonkin. Le second, Mgr. Cân -
mon frère spirituel puisque fils spirituel de Mgr. Allys - occupait à
Vinh-long un vicariat apostolique détaché du grand Vicariat de Saïgon
dont l'évêque était le saint Mgr. Dumortier. On était en l'année 1938.
J'avais 41 ans, préconisé évêque titulaire de Sesina le 8 Janvier 1938,
consacré le 4 Mai 1938.
Le Bon Dieu m'a aidé à
organiser ce diocèse, construire son séminaire, rendre les paroisses
"self sufficiant". Devenu un diocèse modèle, Vinhlong a donné, déjà,
deux éveques à l'Eglise du Vietnam, un autre éveque a été consacré
dernièrement comme coadjutor. Ces trois évêques ont été envoyés par moi
en Europe pour faire des études supérieures.
En dehors de
l'organisation de mon diocèse, le Saint-Siège et l'Episcopat du Sud
Vietnam me confièrent la fondation et l'organisation de l'Université de
Dalat. Le Bon Dieu aidant, j'ai pu, avec l'argent gagné par la sueur du
front (exploitation d'une foret à une trentaine de kilomètres de
Saï-gon), construire cette Université à l'allure américaine, trouver
des professeurs et la doter de rentes de manière que les Recteurs, qui
me remplacèrent, soient les fonds nécessaires à la marche de
l'établissement, comme il se doit pour les Recteurs des diverses
universités du monde. La mise de fonds initi ale fut de l'ordre de près
de deux millions de Dollars, il y plus de 15 ans de cela. Cette
Université était considérée comme la meilleure du Vietnam.
Enfin, le 24 Novembre
1960, j'ai été transféré à l'arcnidiocses métropolitain de Hué, là où
j'avais vu le jour le 6 Octobre 1897. Ce périple, aux yeux du monde
assez brillant, fut stoppé par volonté du 'Pape' Paul VI qui m'imposa
la démission à 73 ans pour laisser la place à son fils, Mgr. Philippe
Nguyën Kim Diên. Je dis son fils, car Mgr. Diên partageait la
Ost-Politik du 'Pape' actuel. Ici commencera mon Chemin de Croix où le
Bon Dieu m'indiqua le tournant de ma vie.
Deo gratias!
***
LEBENSLAUF
S.E. MGR. PIERRE MARTIN NGÔ-DINH-THUC
Toulon, den 13.2.1978
"Lehre mich, Herr, Deine Wege"
Mit dem Jahre des Herrn 1978 trete ich in mein 80. Lebensjahr ein.
Deshalb scheint es mir an der Zeit, einen Blick auf mein vergangenes
Leben zu werfen: Kindheit, Jugendzeit, Mannesalter; Seminarist,
Priester, Bischof und Erzbischof.
Ein einziges Wort, um diese Epoche zu beschreiben:
Erfolg! - Geboren in einer praktizierenden katholischen Familie wurden
mir alle Beispiele zum Glauben vorgelebt, wie dem kleinen Jesus, in
Weisheit vor Gott und den Menschen. Doch meinerseits ergibt sich ein
Defizit: meine Schuld. Hinsichtlich des Intellekts begann ich mich in
den fähigen Händen von Brüdern christlicher Schulen anzustrengen. Man
müßte sagen: es hat für mich ausdrücklich angefangen in Hue, denn ich
war die Nr. 12 in ihrem Schülerregister. Unser Direktor, der T.C.F.
Aglibert Marie, war ein heiligmäßiger Erzieher; ein anderer war Bruder
Neople, der ehemalige Erzieher des Königs Ham-nghi. Er war von
Frankreich nach Tunesien verbannt worden; ein anderer Bruder, ein
Bretone war auch noch da, er war die lebendige Heiligkeit, immer das
Ave auf seinem Rosenkranz betend. Es gab dort auch vietnamesische
Brüder, vor allem den sehr frommen Bruder Georges.
Auch da, wenn ich vom Weg der Tugend abwich: das ist
meine übergroße Schuld. Der Erfolg in meinen Studien ist recht einfach
zu erklären: ich war der erste in allem. Alles war für mich sehr
leicht. Ich beendete in kürzester Zeit meine schriftlichen Aufgaben und
lernte jeweils in einigen Minuten meine Lektionen, den Rest der Zeit
langweilte ich mich. Deshalb fielen die Strafen betreffs der Regel
stets auf meine Schultern. Die schlimmste Strafe war, vor den Latrinen
knieen zu müssen - bei offener Tür. Nur waren die damaligen Latrinen
zum Himmel offene Gruben, die von Würmern wimmelten... Die Knie
befanden sich einige Male auf Jacquier-Rinde, welche mit Stacheln
bespickt waren.
Die Strafen waren, wenn man sie mit den heutigen
vergleicht, hart. Aber sie waren wirksam, und als Bengel von sechs
Jahren war ich gegenüber meinen Lehrern immer dankbar. Sie haben mir
die Augen über meinen zu trägen Charakter, unterstützt durch eine allzu
große Leichtigkeit im Lernen, geöffnet. Der einzige Vorwurf, den ich
meinen Lehrern mache, ist der, daß sie nicht wußten, wie sie die mir
zur Verfügung stehende Zeit ausfüllen sollten, außer sie so zu
verbringen: kniend vor den Latrinen in Betrachtung der Würmer...
Im Alter von sechs Jahren habe ich meinen
französischen Unterricht bei den guten Brüdern begonnen. Mit zehn
bereitete ich mich auf meine erste hl. Kommunion vor. Auch hierbei
haben mich die lieben Brüder gut vorbereitet, indem sie den Katechismus
erklärten, daß sich alle, sowohl Katholiken als auch Heiden, sich die
Fragen und Antworten merken mußten.
Diese Methode erscheint heute auf den ersten Blick
aus der Mode gekommen; aber sie ist für das Leben wirksam. Denn es ist
eine Gnade für's Leben, daß meine heidnischen Mitschüler getauft worden
sind, wenigstens in articolo mortis, in diesem entscheidenden
Augenblick für das ewige Leben. Der Katechismus, gründlich in das
Gedächtnis des Sterbenden eingeschrieben, legte ihm nahe, den Priester
zu rufen und die Taufe zu verlangen. - Das Gedächtnis ist wie eine
Bibliothek, in der man in Muße das entsprechende Werk finden
kann.
Meine erste hl. Kommunion habe ich inbrünstig in der
schönen Kapelle der lieben Brüder erhalten. Am hl. Tisch war ich von
meiner Familie umgeben. Dann, ein Jahr später, erhielt ich die hl.
Firmung.
Hierher gehört eine Begebenheit, welche in meinem
geistigen Leben eine wichtige Rolle spielen sollte. Ich befand mich in
Begleitung meines Vaters in der Kapelle der Brüder. Dort sah ich einen
Missionar, dessen Gesicht mich an Christus erinnerte, und ich bat
meinen Vater, den Missionar zu fragen, ob er mein Firmpate sein wolle.
Der sehr freundliche Pater willigte ein. Nun, er war Professor am
großen Seminar von Hue, und als ich in dieses Seminar eintrat, war er
einer meiner Professoren. Er war ein Priester mit einer engelgleichen
Einfachheit und Unschuld. (Er endete niedergeschmettert von Hunger und
Mißhandlungen in den Wäldern, in die ihn die Kommunisten trieben.) Er
war später Prior der Zisterzienser von der strengen Observanz in
Phuöc-Son (Gebirge der Seligkeiten). Dorthin wurde er vom Bischof von
Hue, Msgr. Joseph Allys, einem Bretonen, gesandt, um dem Gründerpater,
dem R.P. Denis, einem Heiligen, einem Intellektuellen - aber leider
nicht mit dem Sinn fürs Praktische versehen - und vor allem seine
Religiosen, von denen obendrein noch eine große Anzahl tuberkulös
wurden und schlecht ernährt waren, zu helfen.
Pater Mendibourne, meinem Paten, einem praktischen
Mann, gelang es, seine Wenigen genügsam, aber ausreichend zu versorgen.
Nach dem Tode des Gründerpaters wurde mein Pate zum Prior ernannt. Sein
Leib ruht jetzt seit etwa zehn Jahren in dem mit-begründeten
Zisterzienserkloster in Thu-Due nahe Saigon. Diesem Martyrer, dem ich
meine Berufung zum Priestertum zu verdanken habe, schulde ich ganz
bestimmt Dank.
Berufung zum Priestertum: Menschenfischer zu sein.
"Ich bin es, der dich gerufen hat." "Alles das hat sich zu eurer
Knechtschaft verwirklicht." In der Tat, ich wußte nichts von der
Aufgabe eines Priesters. Meine Sendung in das kleine Seminar von Anninh
in der Provinz von Quang-tri wurde zwischen zwei Personen entschieden:
meinem Vater, er war selbst ehemaliger Seminarist, und einem sehr
vergeistigten Priester der Mission von Hue. Mein Vater sagte zum
Priester: "Von meinen zahlreichen Kindern wünsche ich dem Herrn jenen
zu opfern, von dem ich glaube, daß er der Beste sei, intelligent und
über dem Durchschnitt liegend. Er muß vor allen Dingen sein Zertifikat
'primaire français' machen. Meiner Meinung nach muß er nach der
Erwerbung dieses Zertifikats an das kleine Seminar geschickt werden."
Pater Dong - so war sein Name - entgegnete ihm: "Nein, nein, das wird
ihm weltliche Ideen eingeben."
Pater Dong hatte seine Gründe, denn zu dieser Zeit
konnte man sich mit dem Zertifikat 'primaire' einen guten Posten in der
französischen Verwaltung und ein gutes Gehalt verschaffen. Mein Vater
fand, daß Pater Dong recht hatte, und entschied, mit unserem Pfarrer in
der Pfarrei von Phu-Cam, dem Pater Allys, zu sprechen. (Dieser wurde
später apostolischer Vikar von Hue.) In unseren Missionen trat man
nicht in ein Seminar ein, ohne daß man durch einen Priester, seinem
geistigen Vater, vorgestellt worden war. Mein Vater schickte mich also
zum Pater Allys, um ihm bei der Messe zu dienen, den Tischdienst zu
versehen, ihn, wenn er zu den Kranken ging, zu begleiten, oder ihm
behilflich zu sein, wenn er andere Sakramente spendete. Mein Vater
bemühte sich selbst, um mich in die Anfangsgründe des Kirchenlateins
einzuweihen, begonnen bei "ro sa, rosae..." Er war ein perfekter
Lateiner. Einst, während der Verfolgung, war er im Generalseminar der
Auslandsmission gewesen, und zwar in Malaysia auf der Insel Poulo
Pinang, das ein Zufluchtsort von Seminaristen der Auslandsmission von
Paris war, wo sich Japaner, Chinesen, Siamesen und Vietnamesen mit dem
Ellbogen stießen. Dort sprach man nur Latein. Man kehrte erst dann in
sein Heimatland zurück, wenn man die Kurse des kleinen oder großen
Seminars beendet hatte. Der Kandidat machte dann dort seine Probezeit
als Katechet in einer Pfarrei oder als Lehrer am großen oder kleinen
Seminar. Wenn er seine Probezeit bestand, wurde er geweiht. Mein Vater
machte seine Probezeit am großen Seminar von Hue. Er kam nie zum
Priestertum und mußte mitansehen, wie seine Schüler geweiht wurden. Er
mußte Laie bleiben, weil Msgr. Caspar, der Bischof - ein Elsässer -,
eine bestimmte Anzahl von Auserwählten festgesetzt hatte und mein Vater
nicht mitaufgeführt war. Er war ohne Grund in der Zahl der Auserwählten
nicht enthalten. So versteifte er sich darauf, bis zu seinem 30.
Lebensjahr als Professor für Philosophie im Seminar zu bleiben. Endlich
rief ihn der Direktor des Seminars zu sich und sagte zu ihm: "Mein
armes Kind, wenn Sie hier auch bis zu Ihrem 100. Geburtstag bleiben,
Sie werden niemals geweiht, denn ohne daß es Ihr Verschulden ist, sind
Sie in der Liste der Auserwählten von Msgr. Caspar nicht enthalten. Nun
haben Sie aber eine alte Mutter, die keine Hilfe mehr hat. Sie müssen
dorthin zurückkehren, um für sie in ihren letzten Tagen zu sorgen. Hier
ist ein wenig Geld für das Schiff, das die Leute vom Seminar an das
gegenüberliegende Ufer des Flusses 'des Parfums' bringt."
Mein Vater gehorchte, schnürte sein Bündel und
kehrte zu meiner Großmutter zurück. Dann ging er zum Pfarrer der
Pfarrei von Phu-Cam, dem Pater Allys, um Hilfe zu erbeten. Dieser
verschaffte ihm einen Dolmetscherposten für Latein bei den
Marineoffizieren, ein Umstand, der Vietnam für die französische
Dominierung öffnete. Dank diesem Umstand hatte mein Vater etwas zum
Leben, konnte seine Mutter ernähren, sich verheiraten und sein
Französisch vervollkommnen, das er gleichermaßen sprach wie schrieb.
Mein Vater behielt eine tiefe Dankbarkeit gegenüber dem Seminar von
Hue, und er zog uns all die Jahre dazu heran, es zu besuchen und dem
Pater Ökonom eine bestimmte Geldsumme zu geben, um den eintretenden
Seminaristen zu helfen. Oftmals sagte er zu uns: "Ich verdanke alles
dem Seminar: Erziehung, Lebensregeln; meine Schuld wird niemals ganz
bezahlt sein." Daher ist es an mir, den Rest der Schuld zu zahlen. Ich
trat im Alter von 12 Jahren in Anninh ein. Ich war mit einem kleinen
Wäschepaket und einigen Süßigkeiten, die mir meine heiligmäßige Mutter
zugesteckt hatte, versehen. Ihren Gebeten und ihrer heroischen Liebe
gegen die Armen verdanke ich meine Treue gegenüber meiner Berufung.
Folglich bin nicht ich es, der gewünscht hat, Priester zu werden: Jesus
hat mich erwählt und berufen. An mir lag es, ein Menschenfischer zu
werden und kein Dieb, wie Er Judas genannt hat.
Das Seminar von Anninh hat seine Geschichte, eine
tragische Geschichte, denn es wurde während Monaten durch die
'Gebildeten' belagert und durch die Seminaristen und die Christen der
Nachbarpfarrei verteidigt. Der Regimentsstab der Verteidigung wurde aus
den Katecheten gebildet, welche die Schlacht dirigierten. Sie
flüchteten sich in die Mitte der Gebäude und machten in die Hosen, so
groß war ihre Angst. Das Seminar konnte sich bis zur Ankunft einer
französischen Truppe halten, die ein Missionar herbeigerufen hatte.
In diesem Seminar verbrachte ich acht Jahre, obwohl
ich die Studien in vier Jahren beendet hatte. Aber die Professoren
glaubten, um mein hochmütiges Gehabe zu ersticken, daß ich mich der
Geschwindigkeit des Hauses anzupassen habe. Sicherlich, meine Lehrer
waren im guten Glauben und hatten bestimmt recht, übernatürliches
Recht, ohne Zweifel, aber die erzwungene, aufgebürdete Muße, ohne mir
einen Rat zu geben, wie ich die vier Jahre des Nichts-Tun nützlich
hätte zubringen können, brachte mir so viele Bestrafungen ein, daß
wenig daran gefehlt hat, mich aus dem Seminar zu werfen. Jener, den die
Vorsehung bestimmt hatte, mich zu überwachen und mich zu bestrafen, war
ein Missionar von großer Tugendhaftigkeit, aber allem Anschein nach von
mittelmäßiger Urteilskraft. Dieses Fehlen an Urteilskraft hatte ihn als
unfähig erwiesen, eine Pfarrei zu verwalten. Seine Pfarrangehörigen
hatten gegen seine seltsamen religiösen Einfälle revoltiert. Der
Bischof sandte ihn daraufhin als Professor der jüngsten Klasse ins
Seminar, denn er war in Latein nicht besonders gut. Er hatte seine
Studien mehrmals wiederholt, eine Spätberufung. Sein Mangel an
Urteilskraft hatte ihn von der Ehe ausgeschlossen, die jungen Mädchen
waren vor ihm geflüchtet. Selbst die Armee hatte ihn abgeschoben, denn
er hatte bei Schießübungen wiederholt ohne Überlegung abgedrückt und
dabei Kameraden getötet. Daher blieb nur ein einziger Ausweg für diesen
frommen Marseiller: das Seminar, und hier das Seminar der
Auslandsmission, welches seine Angehörigen aus den jungen, frommen,
aber ein wenig abenteuerlichen Leuten rekrutierte. Diese waren dazu
ausersehen, die rückständigen Völker zu bekehren; denn hier konnte man
die Lorbeeren des Martyriums ernten oder den Abenteuern nachlaufen, die
es in einer zivilisierten Welt nicht mehr gab.
In unserer Mission von Hue habe ich eine gute Zahl
von diesen Abenteurern des lieben Gottes kennengelernt, unter denen
mein Professor dieser acht Jahre besonders hervorschillerte. Der
tapfere Pater befand sich einem Jungen gegenüber, der in einigen
Minuten seine Aufgaben gemacht und seine Lektionen gelernt hatte, aber
danach seine freie Zeit mit unschuldigen Späßen auszufüllen suchte:
z.B. einen kleinen Spatz in seinem Pult zu halten, der lärmte, wenn der
Pater vor seinen Schülern "rosa, rosae..." deklinierte. Daher war mein
Platz in der Klasse regelmäßig beim Pult, auf den Knien vor dem Pater
oder außerhalb der Klasse. Außerhalb des Unterrichts, wenn die
Seminaristen im Studiersaal zusammen waren und der Pater einen Blick
auf meinen Platz warf, war ich natürlich überrascht, daß gerade ich
lärmen sollte, was zur Folge hatte: Thuc, auf die Knie.
Die Vorsehung hat genügend oft, eher unangemeldet,
ein Wiedersehen zwischen uns beiden vorbereitet. Solcherart war das
Treffen zwischen meinem Professor, der acht Jahre im großen Seminar von
Hue war, und mir selbst, frisch von den römischen Universitäten und der
Sorbonne gekommen. Damals war ich gerade zum Professor der hl. Schrift
ernannt worden. Mein Ex-Scharfrichter wohnte im Seminar, wo er sein
Zimmer und seine Kost hatte. Er ging jeden Tag als Anstaltsgeistlicher
in das Waisenhaus, welches von den Schwestern von Chartres geleitet
wurde, zu den kleinen Waisenkindern. Im Hinblick auf die Schalkereien
im kleinen Seminar von Anninh, dessen Abtrennung er mehrere Male
vorgeschlagen hatte, war der Pater nun die Güte selbst. So weit so gut,
doch der Pater beklagte sich, daß sich sein ehemaliger Schüler ganz
verändert hatte, und noch schlimmeres.
Dieser Pater war, wie ich es schon sagte, ein
heiligmäßiger Mann und hatte mehrere großartige Seminaristen als
Beichtkinder, welche er zu den hohen Gipfeln der Heiligkeit führte und
ihnen dabei eine komische Buße auferlegte. In der Tat, der arme Pater
litt an Hämorrhoiden und mußte daher oft seine Hosen wechseln. Seine
ungebührlichen 'Geschichten' trocknete er, weniger elegant, auf den
beiden wilden Teehecken, die die majestätische Allee schmückten, welche
die Besucher von der monumentalen Pforte des großen Seminars zu dem
Gebäude, in dem die Patres wohnten, führte. Diese sonderbare
Hosenausstellung, ausgebreitet auf den beiden Hecken - sie waren gleich
zugeschnitten -, wurde von Pater Roux, dem Pater Superior, beanstandet.
Er sagte dies auch ohne Umschweife seinem Mit-Patrioten. Jener nahm die
Bemerkung in Demut auf. Und von nun an trocknete er die beschuldigten
Hosen auf seinem breiten Betstuhl, dort, wo sich seine Beichtkinder
hinknieten, um zu beichten und um sich seine langen und frommen
Ausführungen anzuhören, gewürzt mit dem weniger katholischen Geruch der
Kleidung des Paters. Eine zusätzliche Buße, welche selbst die
berühmtesten Bekenner unserer Kirche nicht erdacht hatten. Man möge
diese lange Abschweifung entschuldigen, welche aber nur die Heiligkeit
meines Ex-Professors und die Geduld der büßenden Vietnamesen
unterstreicht...
Im großen Seminar von Hue studierte ich unter der
Leitung des Pater Roux thomistische Philosophie, einem Priester, dessen
Charakteristikum "mit klarer Überlegung zu suchen" war. Er war ein
guter Lehrer. Für mich wurde er ein von der Vorsehung gesandter
geistiger Lehrer. Diesem Mann meinen herzlichen Dank! Er, der nur eine
mittelmäßige Intelligenz besaß, der aber durch seinen Skrupel, es
besser machen zu wollen, groß war. Zum ersten Male verstehe ich, daß
Gott das von uns allen wünscht: ihm ähnlich zu werden. Also, Beichten
ist nicht mehr nur ein Auspacken seiner Fehler, um sich durch die
Absolution zu erleichtern, sondern die Suche des besseren Weges, um zu
Gott zu gelangen, um die Hindernisse zu erraten, welche diesen Weg
versperren, die verschiedensten Hindernisse, je nach Temperament der
Person: Hochmut, Sinnlichkeit, Faulheit, mit einem Wort: die
Hauptsünde, welche besiegt, unseren Aufstieg zu Gott freimacht: eine
Arbeit, die das ganze Leben lang dauern kann. Diese Beförderung kann
durch den Überfluß der göttlichen Gnade beschleunigt werden; Antworten
auf einen viel größeren Edelmut der Seele.
Pater Roux zeichnete sich dadurch aus, daß er uns
seine Direktiven mit auf den Weg gab. Er half uns, indem er uns Opfer
auflud, um uns das nötige 'Kleingeschriebene' zu verschaffen. Deshalb
Dank diesem wirklichen Priester des lieben Gottes! Ich habe verstanden,
was ich tun muß, um Priester zu sein: ein anderer Christus werden. Daß
Gott diesen Priester hundertfach belohne, der mir das gelobte Land
gezeigt hat, den Aufstieg zu Gott, dem Gott-Retter der Welt. Es kann
sein, daß Rückschläge diesen schroffen Aufstieg markieren, aber da ist
der "goal", um uns erkennen zu lassen: dies ist die Hoffnung des
Triumphes.
Hier habe ich mich entschlossen, nach Rom zu gehen
und meine Studien zum Priestertum zu absolvieren. Welcher Vorzug vom
lieben Gott! aber welche Opfer für meinen Vater, der, seine Tränen
zurückdrängend, mich an den Bahnhof von Hue begleitete, genau wissend,
daß es das letzte Mal sein würde, daß er mich auf dieser Welt sähe.
Aber sein Opfer wurde angenommen. Es blieb ihm noch Zeit zu erfahren,
daß ich zum Akolyten und beim gleichen Mal, daß ich zum Subdiakon
geweiht worden war. Aber als Priester sah er mich erst vom Paradiese
aus.
Meine Studien in Rom waren, vom menschlichen
Gesichtspunkt aus gesehen, eine einzige Reihe von Erfolgen: ich raffte
alle Preise; Doktor in der Philosophie, in der Theologie, im
kanonischen Recht, mit der Note "sehr gut" oder "gut"; dann
Genehmigung, an der Sorbonne zu dozieren.
Ich kehrte 1927 nach Hue zurück. Damals wurde ich
zum Professor der vietnamesischen Brüder ernannt, welche von Mgr. Allys
gegründet worden waren; dann Professor am großen Seminar, dann
Studiendirektor des Kollegs von der göttlichen Vorsehung, von wo ich,
durch den Heiligen Stuhl gerufen, fortging, um den Stuhl des
apostolischen Vikariates von Vinh-long zu besetzen.
Ich war der dritte Vietnamese, der zum Episkopat
berufen wurde. Der erste war Mgr. J. B. Nguyen-ba-Tong, ein
Cochin-Chinese, für Phat-Diem in Tonkin ernannt. Der zweite, Mgr. Can,
mein geistiger Bruder, dann geistiger Sohn von Mgr. Allys, besetzte in
Vinh-long ein apostolisches Vikariat, welches vom großen Vikariat
Saigon abgetrennt worden war, von dem der heiligmäßige Mgr. Dumortier
Bischof war.
Es war im Jahre 1938. Ich war 41 Jahre alt. Nachdem
ich am 8. Januar 1938 zum Titularbischof von Sesina erwählt worden war,
wurde ich am 4. Mai 1938 konsekriert.
Der liebe Gott war mir bei der Verwaltung dieser
Diözese behilflich: ein Seminar zu errichten und den Pfarreien ihre
'Selbst-Genügsamkeit' zu verleihen. Es entstand eine Musterdiözese.
Vinh-long hat der vietnamesischen Kirche schon zwei Bischöfe geschenkt,
ein anderer Bischof wurde letztens als Coadjutor geweiht. Diese drei
Bischöfe wurden von mir nach Europa gesandt, um die höheren Studien zu
machen. Neben der Verwaltung meiner Diözese hat der Heilige Stuhl und
der Episkopat mir die Gründung und die Organisation der Universität von
Dalat anvertraut. Der liebe Gott half. Ich konnte mit dem Geld, das im
Schweiße des Angesichts verdient wurde - durch die Nutzung eines
Waldes, ungefähr 30 Kilometer von Saigon entfernt -, diese Universität
erbauen, und zwar in amerikanischem Tempo. Ich fand Professoren, die
genauso dotiert wurden wie die mich ersetzenden Rektoren. Dies alles
waren die notwendigen Voraussetzungen für die Existenz dieser
Einrichtung, alles so, wie es sich für die Rektoren der verschiedensten
Universitäten gehört.
Die Anfangsgelder beliefen sich auf ungefähr zwei
Millionen Dollar. Es sind seither schon mehr als 15 Jahre vergangen.
Diese Universität gilt als die beste von Vietnam.
Endlich, am 25. November 1960 wurde ich in die
Haupt-Erzdiözese von Hue versetzt, dahin, wo ich am 6. Oktober 1897 das
Licht der Welt erblickte. Diese Fahrt, in den Augen der Welt glänzend,
wurde durch den Willen des 'Papstes' Pauls VI. gestoppt, der mir mit 73
Jahren die Demission aufbürdete, um seinem Sohn den Platz zu
überlassen: Mgr. Philippe Nguyen-Kim-Dien. Ich sage 'sein Sohn', denn
Mgr. Dien teilt die Ostpolitik des jetztigen 'Papstes'.
Hier begann mein Kreuzweg, durch den mich der liebe Gott den Wendepunkt meines Lebens erkennen ließ.
Deo gratias!
* * *
Bischofsweihe S.E. Mgr. M.-L. Guérard des Lauriers, O.P.:
In Toulon am 7. Mai 1981; Konsekrator S.E. Mgr. Pierre Martin
Ngô-dinh-Thuc; nach dem "Pontificale Romanum summorum Pontificum jussu
editum a Benedicto XIV. et Leone XIII. Pont. Max." (Ratisbonae, Romae
etc., 1908).
***
Bischofsweihe I.E. Mgr. Moises Carmona und Mgr. Adolfo Zamora:
In Toulon am 17. Oktober 1981; Konsekrator: S.E. Mgr. Pierre Martin
Ngô-dinh-Thuc; nach dem "Pontificale Romanum" (Ratisbonae, Romae etc.,
1908, S. 520 ff.). |