A la recherche de l'unité perdue
- A propos du problème du ' schisme interne ' -
par
Eberhard Heller
trad. abbé Paul Schoonbroodt
Par ce titre, qui rappelle quelque peu celui d'un livre de Marcel
Proust « A la recherche du temps perdu » nous voudrions marquer comme
une rétrospective. Dans la situation présente elle pourra servir à
reconquérir du terrain si l'on considère, qu'au-delà de nos problèmes
religieux ecclésiastiques quotidiens, nous nous trouvons tous ensemble
dans une situation bien difficile. Cela a mené à un fatalisme
ecclésiastique qui se fait de jour en jour plus perceptible: l'on est
en quelque sorte confiné dans son propre centre de messe, sans avoir de
contacts et des perspectives pour la restauration de l'Eglise, et même
pas pour la création de structures locales. Qu'avons -nous donc fait de
travers ? Est-ce que les fautes du passé peuvent etre corrigées ?
Sommes-nous prêts à réviser nos propres positions? Il n'y a pas que les
catholiques qui assurent - en partie avec emphase - qu'ils sont les
vrais chrétiens qui sont en crise, mais une crise spirituelle profonde
est ressentie aussi par la société occidentale dans son ensemble; elle
exerce, à n'en pas douter, un impact manifeste sur la situation
actuelle de l'Eglise.
Bien sûr, l'on peut critiquer en qualifiant de frein l'absence
d'autorité et de chefs chez les catholiques qui prétendent rester
fidèles à l'Eglise de Jésus-Christ; les divergences de vue sont souvent
le plus déplorés par ceux-là mêmes qui en ont été la cause par leur
ambition et leur indiscipline; l'on devrait alors s'apercevoir de ce
que le manque de coopération pastorale et ecclésiastique et de
direction se trouve principalement chez ceux-là mêmes dont le devoir de
pasteurs d'âmes serait de diriger de par leur fonction de pasteurs et
d'exercer l'autorité spirituelle dont ils ont été investis lors de
l'acceptation du sacerdoce/ de l'épiscopat... pour le bien de l'Eglise
universelle et pas seulement afin de distribuer les sacrements dans un
endroit retiré d'une communauté qui a des allures de secte.
Il y a une attitude particulièrement grave par rapport à la fonction
épiscopale qui s'est manifestée chez certains évêques (sans point
d'interrogation) au sujet de nos efforts de reconstruire l'Eglise comme
institution de salut dont les conséquences étaient désastreuses: à
savoir l'idée qu'ils se sont faite des pouvoirs reçus à leur sacre
comme s'ils leur étaient donnés pour en disposer personnellement. Ainsi
ils se sont autorisés à sacrer comme évêques n'importe quel candidat de
leur choix. C'est à cause de cette attitude regrettable que des
développements graves se sont fait jour dans nos rangs.
Ce n'est pas sans raison que le sacre (et la nomination - cfr CIC,
Canon 329 & 2) des candidats-évêques sont réservés au pape, car
l'existence et la structure hiérarchique de l'Eglise sont concernées
dans leur ensemble par les sacres; il faut qu'il y ait un gouvernement
central. Le Code de droit canon de 1917, canon 953, prescrit d'ailleurs
ce qui suit: »Le sacre d'évêque est réservé au pape. Par conséquent
personne ne peut sacrer un évêque sans mandat pontifical. » 1)
Normalement la contravention à cette loi est considérée à juste titre
comme une rébellion contre l'autorité suprême, contre l'unité de
l'Eglise et comme un acte schismatique passible de sanctions
ecclésiastiques 2).
Lorsque Mgr. Ngô-dinh-Thuc consacra, il y a vingt ans maintenant, les
premiers évêques sans mandat pontifical explicite à cause de la vacance
du Saint Siège (il consacra le P. Guérard des Lauriers le 7 mai 1981,
les Pères Carmona et Zamora le 18 novembre 1981) il le fit
exclusivement afin de sauver la succession apostolique du péril de
disparaître. Les problèmes relatifs à la vacance du Saint Siège -
suscités par elle d'ailleurs - de la nécessité de consacrer des évêques
sans mandat pontifical furent discutés explicitement dans la suite, et
en rapport avec la situation ecclésiastique du moment 3). Néanmoins
l'on reprocha, de côtés divers (cela venait des simples
traditionalistes, ce qui pis est, de certains légalistes), à Mgr.
Ngô-dinh-Thuc et aux pères qui avaient reçu l'épiscopat de lui, d'avoir
posé des actes schismatiques. C'est la DECLARATIO au sujet de la
vacance du Saint Siège du 28 février 1982 qui fournit de la part de
Mgr. Ngo-dinh-Thuc lui-même la véritable justification de l'absence de
mandat pontifical.
On objecte de différents côtés (aujourd'hui encore) que cette
DECLARATION aurait dû être publiée avant les sacres, parce que ceux-ci
ne pouvaient être justifiés par l'adoption de cette position. Les
personnes qui raisonnent de la sorte, supposent que la position de
l'archevêque à l'époque de sa première consécration aurait différé de
celle de l'époque de la formulation de la DECLARATION. C'est une
opinion qu'on ne peut accepter, car, dès notre première visite chez Mgr
Thuc, accompagnés du révérend Dr. Katzer, qui s'était mis comme premier
candidat à la disposition pour un sacre, décédé entre-temps, la
discussion porta sur la vacance du saint Siège, le péril de la perte de
la succession apostolique et les falsifications de la sainte messe. Il
y eut un vote sur les positions prises. Ce n'est que sur cette base que
les sacres qui suivirent ont été donnés.
D'autre part on était acculé par les circonstances du moment à faire
ces sacres dans la clandestinité. (Sous ce rapport il suffit de penser
à la fuite précipitée de l'archevêque en Allemagne, car il craignait à
juste titre la persécution, après que ces sacres avaient été divulgués
à la presse par le P. Barbara; de plus, il faut penser aussi au fait
que quelques années plus tard il a été effectivement kidnappé du
séminaire de Rochester/USA. pour une destination inconnue.)
On a voulu faire savoir qu'on partageait la justification théologique
et canonique qui dit que les sacres d'évêques sont réservés au pape,
car la nomination d'évêques regarde directement l'ensemble de l'Eglise.
Les évêques ont convenu que les sacres épiscopaux futurs soient soumis
à l'accord et à l'approbation de tous les évêques (de la Tradition).
Ils regardent cet accord comme l'équivalent du mandat pontifical qui
fait défaut.
Pendant la vacance du Saint-Siège le groupe constitué par ces évêques
devait représenter l'Eglise universelle. Par contre les ordinations de
prêtres relevaient de la responsabilité individuelle des évêques, parce
que ceux-ci se trouvent directement sous leur autorité.
Dans ce sens les sacres qui suivirent, ceux de Fr. Musey, P. Vezelis,
P. Martinez et du P. Bravo furent conférés après un contact préalable
avec Mgr Ngô-dinh-Thuc et avec l'approbation expresse de Mgr Carmona ou
de Mgr Musey (avec l'assistance de Mgr Carmona). Ce qui était décisif
lors de ces sacres, c'est qu'on envisageait la reconstitution des
structures ecclésiales, mais aussi le maintien de l'unité. A preuve
l'essai par les évêques Vezelis et Musey de délimiter leur sphère
d'influence, même si leur concept de la « juridiction » ordinaire passa
les bornes.
La manière de procéder en communicant aux autres évêques le projet de
sacrer et obtenir l'approbation - comme équivalent du mandat pontifical
manquant- fut négligé en premier lieu par Mgr Guérard des Lauriers
lorsqu'il procéda à la consécration de l'abbé Storck; il lui conféra le
sacre épiscopal mal-gré les réserves expresses présentées par Mgr
Vézélis. Celui-ci avait fait un voyage exprès à Etiolles afin de lui
faire personnellement part de ses reticences.
Après avoir sacré l'abbé Storck, Mgr Guérard des Lauriers céda aux
recommandations par une dame d'un certain âge et conféra le sacre
épiscopal au Père McKenna, plus tard aussi à l'Ex-Econien Munari (sans
l'avoir réordonné sous condition). Entre-temps celui-ci a quitté
définitivement l'épiscopat et le sacerdoce. Il avait été prévenu aussi
de ne pas consacrer le père McKenna.
Par cette manière d'agir Mgr Guérard des Lauriers n'avait plus
considéré la consécration d'un évêque comme une décision de l'Eglise
universelle - représentée par le groupe d'évêques mais comme son
affaire personnelle, c. à d. il a laissé cette décision à
l'appréciation d'un évêque individuel.
Il est évident qu'on ne peut attribuer~ du fait de l'absence de mandat
pontifical, une propriété juridiquement valable au groupe représentatif
des évêques de la Tradition. Et pourtant, je n'hésiterais pas un moment
à qualifier ceKe attitude - par analogie au code de droit canon, qui
stipule que les sacres épiscopaux sont réservés au pape- au moins de
schisme latent ( au cas où chez Mgr Guérard des Lauriers des intérêts
personnels étaient visés - (des hypothèses valables semblent le prouver
- de sectarisme même); car le principe d'unité y fut consciemment lésé.
Si l'on passe en revue les actions de cette période,- citons par
exemple les sacres épiscopaux par lesquels la succession apostolique
devait être assurée, ou la déclaration de son excellence Mgr
Ngo-dinh-Thuc, par laquelle une ligne de démarcation par rapport à la
dite église conciliaire fut tracée, des actions donc qui auraient pu ou
dû amener un renversement de situation-, on ne peut pas ne pas
constater que l'unité parmi les évêques se perdit par les initiatives
particulières de Mgr Guérard des Lauriers et que la force percutante de
notre combat de la foi subit suite à cela un préjudice considérable. G.
des Lauriers a suscité une discussion supplémentaire artificielle par
sa théorie de « Papa materialiter, non formaliter » 4) Comme la
cohésion n'existait plus, l'autorité se perdit
également c. à d. elle était divisée. Or, c'est
ici qu'on devrait recoller les morceaux pour refaire l'unité.
Dans la suite il fut assez honteux pour la résistance que des évêques
dont la validité du sacre ne fait pas de doute, consacrassent, sans se
consulter mutuellement ou se concerter avec les autres évêques, des
candidats visiblement ignorants en théologie et inaptes pour cause de
déficience morale- I'on signalait à quelques-uns d'entre eux de se
retirer derrière des stores suédois. On les présenta au peuple étonné
comme des évêques résistants, issus de la succession de Mgr Thuc. En
réalité ils n'étaient et ils ne sont que des sectaires avec des
tendances catholiques. Par ce mode de succession, à savoir que chaque
évêque sacre un candidat de son choix sans prendre en considération les
intérats de la reconstitution de l'Eglise, s'est développé un 'schisme'
qui fait son chemin à l'intérieur en entraînant par là un quasi-arrêt
de la restauration de l'Eglise - 5) Si l'on jette un regard sur la
liste des évêques qui ont été sacrés dans ce cadre, en adoptant cette
vision critique de leur situation, I'on constatera que beaucoup d'entre
eux ne peuvent être reconnus comme évêques de l'Eglise catholique.
C'est Mgr Lopez-Gaston qui a donné un exemple particulièrement saillant
d'une attitude de schisme interne et même sectaire par les ordinations
qu'il a reçues ou qu'il a données. 6) Alors que la validité
sacramentelle peut être acceptée sans plus dans le cas de n'importe
quel schismatique véritable et même d' un certain nombre - certainement
pas tous - de membres d'une secte, il a complètement perdu de vue que,
ayant négligé la licéité, l'impact du caractère ecclésial de telles
ordinations doit être nié.
Il y a plus grave que cet explosif 'schismatique' c'est le sectarisme
qui a été introduit dans la résistance par l'amour-propre et la vanité
de certains clercs. Ce sont des clercs qui, poussés par un besoin de se
mettre en valeur, se sont laissé consacrer par quelque évêque de la
lignée -Thuc. Il leur importait peu, si les consécrateurs étaient de
vrais évêques ou des évêques entre guillemets ou simplement des
personnages du milieu des vagi. Certains d'entre eux trouvèrent un
appui chez ceux qui adhèrent à la théorie de « I'intention exteme ». Ce
que ces évêques (ou 'évêques') recherchent avant tout, c'est porter une
mitre, leur donnant un 'droit' de collecter de l'argent chez les
fidèles naifs. Nous avons un cas frappant dans la personne du
soi-disant évêque Mgr Roux, qui avait faussé son attestation
d'ordination en certifiant qu'il avait été ordonné par Mgr
Ngô-dinh-Thuc à une date où celui-ci séjournait chez nous à Munich.
(Après un sacre « sub conditionale » [sic] il exerce son activité en
France. Il a été connu sous le nom de « Mgr Tartuffe ». 7)
Le cas du soi-disant évêque Franck frise la criminalité. En un premier
temps il devait être présenté aux fidèles allemands comme un évêque de
la résistance. Il s'avéra cependant qu'il ne peut être question de
validité des « ordres » reçus. ( Il n'y a pas longtemps, il a fait de
la prison en Belgique pour cause de pédophilie.) Le sectarisme ou les
clercs vagi se sont fixés, tel un ulcère cancéreux, dans le tissu de la
véritable résistance. Je suis régu-lièrement surpris de voir combien
ces sectaires sont vénérés comme des conservateurs du Graal. Il y a de
plus un groupe de clercs qui ont suscité des remous dans les rangs des
sédévacantistes et qui ont quitté Ecône parce qu'ils ont compris qu'un
hérétique ne peut être revêtu de l'autorité. Mais, suite à cette
décision logique vient une décision moins logique. Ils ne se
préoccupent pas alors d 'être intégrés dans le cercle des confrères
sédévacantistes - ici on peut réserver pour plus tard le problème de la
validité de leur ordination - non, comme personnes isolées ils
commencent la plupart du temps à rassembler des brebis égarées, un
groupe de gens peu informés. Ils s'occupent peu des structures
ecclésiales existantes.
Ils ne seraient qu'exceptionnellement prêts à une coopération. Cette
attitude prouve qu'il s'agit, dans le cas des représentants de ce
groupe, de sectaires à tendance catholique.
Si l'on juge que mon jugement est trop radical je veux bien assumer ce
reproche. J'invite par contre tous ceux qui croient devoir exprimer des
critiques à se livrer au raisonnement expérimental suivant: supposons
qu'on soit parvenu effectivement à rétablir l'autorité dans l'Eglise c.
à d. à introniser un pape validement élu. Quel serait celui parmi les
clercs « independants » qui clament par ailleurs leur esprit de
l'Eglise et qui affirment ne prêcher que la doctrine de l'Eglise, quel
serait celui d'entre eux qui serait prêt à se soumettre à un tel pape
?! N'est-il pas probable que ces personnes chercheraient des
échappatoires, afin de conserver leur « indépendance » et ainsi
continuer dans le schisme ?
Les attitudes défectueuses dont nous venons de parler (le 'schisme'
interne, le sectarisme, les 'vagi'- la soi-disant 'indépendance') et
les manières d'être qui en résultent ont eu comme résultat qu'il y a
bien un certain nombre d'évêques, mais pas d'autorité, qu'il y a bien
des groupes informels mais pas de communautés constituées qui auraient
formé une unité ecclésiale. Par voie de conséquence il fallait bien que
ces actions devaient rester stériles, car elles ne peuvent recevoir la
bénédiction d'en haut... Le concept d'Eglise comme organisme spirituel
universel, comme Pie XII dit: « le corps mystique » dans lequel les
membres sont unis entre eux, a été perdu . Je me permets de faire une
remarque critique en disant que je ne vois pas pour l'instant qu'il y
ait un seul évêque qui travaille au bien général de l'Eglise.
Il faut bien remarquer qu'il ne s'agit ici que de montrer ce qui serait
à faire dans l'optique de sédévacantistes conséquents afin de
reconstruire les structures ecclésiales; cela inclut la formation de
paroisses et de grandes entités ecclésiales; cela inclurait aussi
l'élection d'un pape, même si l'on ne sait pas comment l'on pourrait
procéder ? 8)
Comment obtenir une amélioration profonde de la situation ecclésiale
divisée, sinon en amorçant un processus de réflexion nouvelle. On peut
considérer comme un progrès appréciable si chaque clerc,
individuellement, se pose serieusement la question comment il peut
justifier son ministère par rapport à la situation de l'Eglise
universelle (cependant sans venir dire que « les fidèles ont besoin des
sacrements » - la question de savoir de quoi les fidèles ont besoin, ne
peut recevoir sa réponse que dans le cadre d'une clarification du
problème ecclésial). De la sorte l'on créerait au moins un préalable
theologique et mental pour une action responsable qui inclurait une
coopération féconde avec les autres prêtres et évêques. En tout cas
nous avons essayé de montrer quel sera éventuellement le résultat d'une
telle réflexion. Ce serait un progrès appréciable, si les clercs
concernés voyaient clairement qu'ils ne sont pas autorisés à tout faire
ce qu'ils peuvent. Ils devraient voir que leurs pouvoirs spirituels ne
peuvent s'exercer en leur propre nom mais selon un mandat de l'Eglise
en d'autres termes, s'ils se considéraient comme mandatés par l'Eglise
pour l'exercice de leur pouvoir.
Il serait important pour eux de comprendre comme fin intermédiaire
qu'ils se trouvent provisoirement dans un certain dilemme sachant d'une
part qu'ils ne peuvent agir que par mandat de l'Eglise 9), alors que
d'autre part cette église est privée présentement de l'autorité qui
impère. Sans ce lien avec l'Eglise tout ministère porterait la marque
du schisme (ou de sectarisme). Dès lors la question de l'Autorité
perdue, de l'unité perdue, se pose à nouveau. Nous avons tenté de
montrer dans la « Déclaration » nouvelle le dilemme entre le mandat du
prêtre d'une part et l'Autorité manquante d'autre part. En ce qui
concerne le mandat pour le prêtre il faut affirmer ceci: « D'une part
la jurisdiction de l'Eglise requise pour l'accomplissement de son
ministère est momentanément absente, parce que la hiérarchie est
apostate, d'autre part l'exercice de ce ministère est la condition
nécessaire pour la restauration de l'autorité ecclésiale. Celle-ci est
exigée par la volonté salvifique du Christ. A mon avis ce dilemme ne
pourra être résolu qu'à la condition que toutes nos activités passées
soient soumises à une légitimation par la hiérarchie restaurée. Ainsi
la célébration de la messe par exemple et l'administration des
sacrements ne pourront provisoirement etre justifiés par le fait qu'ils
soient considérés comme des actes placés sous le signe de la
restauration de l'Eglise universelle, comlne institution du salut, et
qu'ils acceptent de se soumettre à un jugement futur par l'Autorité
légitime restaurée. Il s'en suivrait que, administrer les sacrements et
les recevoir (inclusivement célébrer la sainte messe et y assister) ne
sont pas licites, si ces actes ne sont pas rattachés à cette seule
justi-fication, étant entendu que la validité sacramentelle est
sauvegardée.
Notes:
1) D'après le canon 954 le consécrateur doit se faire
assister par deux évêques comme co-consecrateurs (non seulement comme
témoins), c. à d. ils sont tenus de faire également les cérémonies
essentielles du sacre exécutées par le consécrateur. (cfr la
constitution « Episcopalis consecrationis » de Pie XII du 30 novembre
1944 AAS. XXXVII P. 131-132).
2) Cfr CIC canon 2370 a) : Si un évêque confere à quelqu'un la
consécration épiscopale sans avoir pour cela le mandat pontifical tel
que mentionné dans le canon 953, il est par le fait même suspens aussi
long-temps que le saint Siège n'a pas relevé de la peine."
3) Cfr e.a la « Lettre Ouverte de Mgr Carmona à Mgr Corts » (Einsicht
XII/3 d'oct. 1982 ; 'Une lettre de Mgr Carmona Xll/4 de décembre 1982;
Heller, Eberhard: « Quelques remarques au sujet des sacres d'évêques
par Mgr Ngô-dinh-Thuc et de Mgr Carmona » XII/3 d'octobre 1982, p. 101
ss. « Où en sommes-nous ? » XII/6 de mars 1983.
4) Celte these fut fortement relativisée par son auteur peu avant sa
mort, sinon revue, mais actuellement encore elle continue à hanter les
esprits des gens de Verrua Savoia/Italie et e.a. chez l'abbé Ricossa.
5) C'est Mgr Pivarunas qui a fait exception en faisant connaître son
intention de sacrer l'abbe Dolan et le P. Dávila et en offrant aussi la
possibilité de discuter le choix de ces candidats.
6) Ce n'est que par une enquête détaillée menée par M. Jerrentrup on a
su avec certitude que les ordres qu'il a recus sont valides encore que
sa succession apostolique repose de manière évidente sur des sectaires.
7) Il y a moyen de suivre ses escapades sur Internet. Toutes ses initiatives y sont enregistrees.
8) Le clergé d'Econe se trouve dans une contradiction insoluble
contrairement aux sédévacantistes (conséquents). Si l'on fait
abstraction de certaines positions erronées et l'absence d'études dans
le domaine des sacrements et de la théologie, ils voient d'une part la
nécessité d'une autorité qui impère. C'est pour cette raison qu'ils
reconnaissent p. ex. Jean Paul II comme pape, mais ils refusent de lui
obéir parce qu'ils estiment qu'ils ne peuvent pas se soumettre à ses
ordres. Or, le fait de s'imaginer qu'on n'est pas obligé d'obéir au
pape (c. à d. à l'autorité suprême) constitue une hérésie. Mais, afin
de sunnonter cette 'hérésie', les abbés Schmidberger et Aulagnier iront
dire prochainement à leur pape, ce qu'il peut ou doit leur commander,
afin qu'ils puissent lui obéir.. . c'est de loin la solution la plus
'élégante' !
9) La discussion autour de I' « una cum » au « Te igitur » du canon,
montrant que la messe ne peut être célébrée que par mandat de
l'Autorité et en union avec celle-ci, publiée dans Einsicht X/3 de
septembre 1980, aurait dû rendre conscient du problème.
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