» Le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon «
(Luc 24,34)
par
Abbé Paul Schoonbroodt
Le troisième jour après la crucifixion et la mise au tombeau Jésus
ressuscita en remportant ainsi la victoire définitive sur la mort, la
souffrance, le péché et Satan. Parmi les miracles que Jésus a opérés,
la résurrection est bien le plus grand de tous. Par sa résurrection
Jésus a fourni la preuve suprême de sa divinité. En effet, sans avoir
eu besoin d'aide de personne, uniquement par sa puissance divine, il
est sorti du tombeau. Maintenant que son corps est glorifié, des
barrages ou des obstacles quelconques ne pourront plus empêcher qu'il
se dirige où il veut ou qu'il apparaisse, comme par exemple au cénacle,
portes closes.
Telle était la nouvelle situation de Jésus depuis que son âme, séparée
de son corps par sa mort en croix, s'unit à nouveau au corps qui gisait
au tombeau. Ainsi son corps reprit vie de manière telle que son
être spiritualisé avait la faculté de traverser le rocher. C'est
pourquoi la porte du tombeau pouvait rester fermée et la grosse pierre
ne devait pas être roulée afin de lui permettre de sortir du tombeau.
Jésus apparaît très souvent à ses disciples†; il y a neuf récits
d'apparitions dans les évangiles, dans les Actes des Apôtres on en
parle p.ex. dans les chapitres 1,3 ; 3,15, 26 ; et chez St. Paul en
Romains 8,11 ; 10,9 ; 1 Cor. 1-15, pour ne citer que ceux-là. Lors des
apparitions les apôtres hésitaient des fois avant d'être sûrs que
c'était Jésus. Quand il leur apparaissait au cénacle, il se trouvait au
milieu d'eux alors que les portes étaient fermées. Lentement ils sont
venus à la foi, surtout que, par la passion et la mort en croix de leur
divin Maître, ils étaient ébranlés au point de perdre tout espoir. Que
leur restait-il à faire, après quelques jours de deuil, si ce n'est de
reprendre leur métier de pêcheurs ?
Petit à petit les apôtres s'accoutumaient à cette manière d'être du
Seigneur. D'autre part les trois disciples préférés se souvinrent très
bien de sa transfiguration sur le mont Tabor ; dès lors il leur était
facile d'y relier la résurrection. Jésus leur donne à tous de connaître
son être divin. A sa vue ils sont envahis par une sainte frayeur en
présence de leur divin Maître. Jusqu'au jour de son Ascension il leur
apparaîtra bien des fois. Quelle joie pour eux de le voir et de mieux
saisir son enseignement ! Leur mémoire conservera le souvenir précis de
son corps lumineux, de la Paix qu'il leur apporta, de ses paroles et de
ses exhortations si douces pour leur âme ! La victoire du Christ par sa
glorieuse Résurrection est bien la Vérité qu'ils annonceront à tous les
hommes. Ils rendront témoignage, et de sa mort propitiatoire sur la
Croix et de sa Résurrection tout ensemble.
Des blessures de la crucifixion le Ressuscité a voulu conserver comme
traces les stigmates aux mains et aux pieds, et la plaie du côté. Il
est évident que le Ressuscité est bien celui qui, le Vendredi
Saint, était suspendu à la Croix. Les cinq plaies sont d'ailleurs
représentées à la veillée pascale par cinq grains d'encens enfoncés par
le célébrant, dans le cierge pascal en forme de croix. Cela veut dire
que des saintes plaies émanent des grâces; la contemplation du côté
ouvert par la lance du soldat donnera lieu, bien plus tard, au culte du
Sacré-Cœur de Jésus.
Le temps de la joie pascale ne sera pas long. En effet, le quarantième
jour, à l'Ascension, les apparitions prirent fin (Actes 1,2). Jésus
monta aux Cieux et est assis à la droite du Père. Le Père et Lui, le
Fils glorifié dans son humanité, enverront le Saint - Esprit dix
jours plus tard. Les apôtres seront alors revêtus par la Force d'en
haut et ils rendront témoignage jusqu'aux confins de la terre (Actes
1,8).
Les textes évangéliques et le Credo insistent sur la réalisation de la
prophétie faite par les écritures : le troisième jour il est ressuscité
selon les écritures. Et puis, Jésus lui-même avait prédit sa
résurrection, mais en rapport avec sa passion, il est vrai (Lc 18,
31-34). Ils ne comprirent pas l'annonce de la passion ni la victoire
sur la souffrance et la mort par sa résurrection. Même s'il y avait
déjà un certain temps que Jésus l'avait prédit, ils n'avaient pas tout
à fait oublié. Mais ici comme ailleurs, la pleine intelligence de la
prophétie n'est donnée qu'après sa réalisation. Les prédictions
faites par Jésus se sont réalisées au jour fixé, c. à d. à
Pâques, une fois que le repos du sabbat était terminé. Voici le jour
que le Seigneur a fait. Il s'agit du premier jour de la semaine,
dorénavant le Dies Dominica = Dimanche, le jour du Seigneur. Remarquons
que la première Création finissait le jour du Sabbat, et que la
nouvelle Création commença le dimanche. C'est la raison pour laquelle,
comme chrétiens nous devrions souhaiter aux autres bon dimanche plutôt
qu'un week-end agréable! Car la semaine finit avec le samedi et
la nouvelle semaine commence le dimanche.
Le fait que le Crucifié est revenu à la vie, mais sous la manière
d'être de la Transfiguration, voilà ce qui est absolument nouveau !
Depuis ce moment il ne fallait plus, et à l'avenir il ne faudra pas que
les hommes attendent, au milieu de l'évolution historique du monde,
quelque événement libérateur, grandiose, car cet événement a déjà eu
lieu ! C'est la Résurrection du Christ. Au nom de Jésus, crucifié et
ressuscité, les hommes d'aujourd'hui pourraient encore obtenir le
salut. La condition nécessaire et suffisante serait qu'ils abandonnent
leurs fausses croyances, qu'ils amendent leur vie, qu'ils embrassent la
Foi et qu'ils deviennent membres de l'Eglise catholique par le saint
baptême.
La fin heureuse ou malheureuse de l'homme dépendra de son attitude à
l'égard du Christ ressuscité. Hélas ! qu'ils sont nombreux ceux qui
vivent sans se soucier de Lui ! Quel tort font ceux qui travaillent
contre Lui†! Vraiment, ils ne se préoccupent pas de leur bonheur futur.
Le jour de leur mort, lorsque eux aussi seront appelés devant le
tribunal du Christ, que pourront-ils faire comme excuses pour leurs
péchés ? N'entendront-ils pas la sentence bien connue : Je ne vous
connais point ? (Matth. 25, 12). Ne rejoindront-ils pas ceux qui, avant
eux, n'avaient pas vécu dans la crainte de Dieu, qui n'avaient pas
travaillé au salut de leur âme. Ils finiront en enfer, où il y des
pleurs et des grincements de dents (Matthieu 25,30). Celui qui ne
croira pas sera condamné. (Marc, 16,16).
Soyons en admiration, devant la conduite prodigieuse par Dieu des événements qui entourent la résurrection.
Le corps de Jésus fut déposé dans un tombeau neuf, creusé dans un
rocher près de l'endroit de la crucifixion sur le Calvaire. Joseph
d'Arimathie le mit à sa disposition. La coutume de la sépulture
juive ne prévoyait pas de cercueil, mais un enveloppement du corps avec
des bandelettes et autour de celui-ci, plié dans le sens de la
longueur, un grand linceul. Celui-ci existe toujours et est connu sous
le nom de Saint Suaire. C'est la relique la plus précieuse de notre
sainte religion. Le Saint Suaire a connu une histoire mouvementée :
conservé d'abord en Palestine et puis à Constantinople, il passa par la
France pour enfin arriver en Italie où il est conservé dans le
Trésor de la cathédrale de Turin. Des ostensions ont lieu
périodiquement.
Les analyses scientifiques ont établi l'authenticité du Saint Suaire.
Le frère Bruno, membre de la commission scientifique internationale,
n'a pas tort d'affirmer, dans un commentaire, que le Saint Suaire est
pour les savants comme un cinquième évangile et pour l'homme moderne
une preuve irréfragable de la Résurrection du Christ.
Par précaution, la porte du tombeau fut scellée et l'on roula une
grosse pierre devant. Qu'il s'agisse d'une règle ou d'une mesure de
sécurité, on avait tout fait pour garantir le bon ordre autour de ce
tombeau. En y plaçant une garde militaire l'on rendait, humainement
parlant, impossible le vol du cadavre.
Mais voilà qu'au matin du premier jour de la semaine se produisit†ce
qui va bouleverser non seulement le Sanhédrin, mais les apôtres
eux-mêmes: Jésus sortit avec facilité et rapidité du tombeau. Il avait
maintenant les propriétés d'un corps glorieux. Il n'était plus soumis
aux lois physiques de la pesanteur par exemple ; les corps
opaques ne pouvaient plus arrêter son mouvement.
La foi en la résurrection de notre saint Sauveur repose sur la
constatation du tombeau vide. Les explications, pourquoi le tombeau
était vide, furent données par les anges de la résurrection. Après
qu'ils avaient roulé la pierre et ouvert la porte, ils s'adressèrent
aux saintes femmes venues pour embaumer le corps de Jésus : vous
cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié. Il est ressuscité, il n'est
plus ici. Voici la place où on l'avait mis. (Mc. 16,7).
Le miracle de la Résurrection est conforté par tant de preuves que
quelqu'un qui se livrerait à un doute systématique ne pourrait pas nier
ce fait-là. L'apôtre Thomas tombant à genoux devant Jésus s'écrie
: " Mon Seigneur et mon Dieu "! (Jean 20,28). Il a retrouvé la foi
après avoir pu toucher les saintes plaies du Ressuscité. De sceptique
qu'il était, il est devenu adorateur du vrai Dieu. Se fiant au
témoignage de St. Thomas les sceptiques de nos jours pourraient trouver
la foi eux aussi, même s'ils ne bénéficient pas de la rencontre avec
Jésus. Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu (Jean 20,29) !
D'ailleurs en examinant les récits du nouveau Testament, l'homme en
quête de preuves, trouvera assez d'indices pour comprendre que la foi
en la résurrection est raisonnable. Tel l'apôtre Thomas, l'homme
moderne pourrait être gratifié du don de la Foi. C'est en recevant le
baptême que le vieil homme sera enseveli avec ses péchés, il recevra
une vie nouvelle et il revêtira le nouvel homme; le pécheur sera
transformé en enfant de Dieu.
St. Paul nous invite à réfléchir sur notre situation si, comme certains
l'affirment , Jésus n'était pas ressuscité, : Si le Christ n'est
pas ressuscité, votre foi est vaine et vous êtes encore engagés
dans vos péchés. (1 Cor. 15,17).
De plus, sans la résurrection du Christ, les sept sacrements n'auraient
pas d'effet. Sans elle, la vie de l'Eglise n'aurait même pas démarré.
Maintenant que le Christ était monté aux cieux, le Père et Lui
pouvaient envoyer le Saint-Esprit qui procède du Père et du Fils.
Le jour de la Pentecôte, il descendit sous forme de langues de feu sur
les apôtres et il les remplit, eux et les premiers fidèles, de la
grâce sanctifiante et de ses dons. Depuis ce moment le Saint-Esprit est
à l'œuvre dans son Eglise, il est son Ame. Même si ´"l'Eglise est
éclipsée" actuellement, elle continue d'exister dans les catholiques
restés fidèles. Il la maintient dans la vérité par le charisme de
l'infaillibilité. C'est encore par les sacrements qu'il vivifie et
sanctifie les fidèles.
Afin de raviver notre foi dans la résurrection lisons et méditons à la
maison les lectures des messes de l'octave de Pâques, surtout si nous
sommes éloignés d'une église ou d'une chapelle où le prêtre offre
encore toujours l'oblatio munda, (c. à d. l'oblation pure de toute
hérésie, de schisme ou de faux oecuménisme), le sacrifice agréable à
Dieu le Père. Contemplons les scènes que les récits nous rapportent ;
voyons comment Jésus parle à l'un ou à l'autre, comment il nous parle
encore maintenant par la bouche de la sainte Eglise. Il me parle très
personnellement, et moi je lui parle aussi. N'est-ce pas une
communion spirituelle avec action de grâces et tout le reste ? Que je
me réjouis spirituellement après qu'il m'a gratifié, par la confession,
de la paix que seul Lui peut donner ! Je décide de l'adorer encore, de
lui promettre fidélité et amour. Il m'a donné une vie nouvelle qui nous
est connue sous le nom de grâce sanctifiante qui me fait véritablement
enfant de Dieu.
Fermement attaché au dogme de la Résurrection je me propose de vivre et
mourir comme chrétien fervent. La fête de Pâques sera l'occasion de
renouveler mes vœux de baptême. Je promettrai à nou-veau de mener une
vie nouvelle, une vie de ressuscité en professant la vraie foi et en
pratiquant les vertus chrétiennes. Au milieu du monde païen d'autrefois
les fidèles en vivaient, souvent héroïquement en subissant le martyre.
Au milieu du monde paganisé d'aujourd'hui nous aussi, nous devrions en
être capables.
La récompense sera la vision de la Sainte Trinité. Et je crois qu'au
dernier jour, moi aussi je ressusciterai. Mon corps sera également
glorieux. Il aura part à la vie éternelle, la fin même que Dieu a
assignée aux créatures spirituelles.
Je vous bénis. Saintes et joyeuses Fêtes de Pâques!
Abbé Paul Schoonbroodt
***
»The Lord has risen and manifested Himself to Simon.«
(Luke 24,34)
by
Rev. Fr. Paul Schoonbroodt
translated by Emilia Vaiciulis
On the third day after His Crucifixion and Burial, Jesus arose from the
dead. He thus triumphed over death and suffering, sin and Satan.
Amongst the miracles performed by Jesus, the Resurrection is
undoubtedly the greatest one of all. By His Resurrection, Jesus proved
that He was God. In fact it was by His own divine Power, alone
and without any help that He rose from the tomb. Now that His
Body is glorified, no obstacles or hindrances can prevent Him from
going where He wishes, through the closed doors of the Cenacle, for
example.
Such was the new state of Jesus after His Soul reunited Itself to His
Body lying in the tomb after having been separated from it by His Death
on the Cross. His glorified Body had the quality of subtlety, whereby
it was able to pass through solid matter. This is why the entrance of
the tomb remained sealed, and why the great rock in front of it did not
have to be rolled away in order for Him to
emerge.
After the Resurrection, Jesus appeared to His disciples very
frequently. Nine apparitions are cited in the gospels, and they are
also mentioned in the Acts of Apostles. For example, in Chapter 1,3;
3,15,26; and the Epistle of St. Paul to the Romans 8,11; 10,9; 1 Cor.
1-15. Even though the doors were closed, He was found amongst them in
the Cenacle. At first the apostles hesitated, before believing it was
Jesus and it was only slowly that they came to do so because they were
shaken even to the point of despair by the Passion and Death
of their Master. They thought that all that was left for them
after several days of mourning, was to go back to being fishermen.
Little by little, however, the apostles adapted themselves to this new
mode of being of the Lord. The three chosen disciples, remembering the
Transfiguration of Jesus on Mount Tabor quite well, found it
easy to link this to the Resurrection.
Jesus manifested His divine Being to all of them. They were always
seized by a holy fear in the presence of their divine Master. He still
came and appeared to them many times until the day of His Ascension.
What joy it was for them to see Him and to understand His teaching
better. Never would they forget the Peace he imparted, His luminous
Body, His words and exhortations so comforting for the soul! The
victory of Christ by this glorious Resurrection is the Truth they would
now announce to all nations. The apostles would now all bear witness to
it and to His propitious Death on the Cross.
The resurrected Saviour retained the stigmata of the Hands and Feet and
of the Wound in His Side as visible proofs of His Crucifixion. This
way, there would be no denying that the Resurrected one and He who was
nailed to the Cross on Good Friday were identical. Are not the
five Wounds represented by the five grains of incense which are
impressed in the form of a cross by the priest on the Paschal candle
during the Easter Vigil? This signifies that all graces issue from
these Wounds; it was meditation on the Side opened by the lance of the
soldier which gave rise to the cult of the Sacred Heart of Jesus.
The joy of the visible presence of Jesus in the apparitions continued
for forty days until the Ascension (Acts, 1,2), when He rose into
Heaven, and is seated at the right of the Father. The Father and the
Son would send the Holy Ghost ten days later. The apostles would be
clothed with Power from on high, and they would bear witness to the
ends of the earth.
But the Gospels and the Credo insist on the fulfilment of the
prophecies: "on the third day He rose again from the dead according to
the scriptures." Jesus Himself also predicted His Resurrection and His
Passion, it is true. (Luke 18,31-34).
The apostles did not understand His announcement of the Passion, nor
the victory over suffering and death by the Resurrection. Even though
it was already a while since Jesus had spoken of it, they had not
forgotten. But here again, the significance of the prophecy was not
fully revealed to them till after its realization.
The prediction of Jesus was realised on the appointed day, Easter,
after the Sabbath rest was over. This is the Day that the Lord has
made. This refers to the day of the Lord, the first day of the week-
henceforth Dies Dominica (Sunday), the day of the Lord. Note that the
first Creation finished on the Sabbath, and that the new Creation began
on Sunday. This is the reason for which we as Christians should greet
others with Have a good Sunday, instead of Have a good week-end. The
new week begins on a Sunday, with the old week finishing on Saturday.
That the Crucified One returned to life is amazing enough, but that it
was in the transposed mode of being of the Transfiguration was what
made it decidedly novel! From that moment on it was not necessary for
mankind to await another time in the historical evolution of mankind,
or for some grandiose, liberating event, because this Event has already
taken place! It is the Resurrection of Christ! And men today can still
be saved in the Name of Jesus crucified and resurrected. It would be
necessary and sufficient for them to abandon their erroneous beliefs,
to amend their lives, to embrace the truth and become members of the
Church through the holy Baptism.
Ultimate happiness or unhappiness for man depends on his attitude to
the resurrected Christ. Alas! Those who live without thinking about Him
are numerous. How those who work against Him are mistaken! Really, they
don't take their eternal salvation into consideration! The day they
die, when they too will appear before the Tribunal of Christ, what
sorts of excuses will they have to present for their sins? They will
hear the dreadful sentence I do not know you (Math.25,12). They will
join those others who preceded them who had not lived in fear of the
Lord, who did not try to save their souls in order to avoid eternal
hell-fire, where there is weeping and gnashing of teeth.
Now let us admire the prodigious way in which God master-minded the
series of circumstances culminating in the Resurrection. The Body of
Jesus was laid in a new tomb carved in the rock, belonging to Joseph of
Arimathea. Jewish burial customs were not focused on coffins so much as
on swathing the corpse with bands and enveloping it lengthways with a
large winding sheet. Our Lord's still exists today and is known as the
Holy Shroud. It is the most precious relic of our holy religion.
The Holy Shroud has had a varied background. It was first kept in
Palestine, then it was transferred to Constantinople before
spending some time in France. Finally it arrived in Italy, where it is
kept in the Safe of the Cathedral of Turin. It is periodically
displayed for public veneration.
Scientific analyses have established the authenticity of the Holy
Shroud. Frère Bruno, a member of an international scientific commission
is quite right in declaring that for scientists the Holy Shroud is like
a fifth gospel, and an irrefutable proof of the Resurrection of
Christ...
The door of the tomb was sealed as a precaution, and a large rock was
rolled in front of it. Whether by decree or as a security measure, all
possible was done to maintain order near the tomb. Soldiers were posted
there to guard the place. Humanly speaking, the theft of the corpse was
not feasible.
But the impossible happened. It stupefied not only the Sanhedrin but
the apostles themselves: Jesus had emerged from the tomb with facility
and speed! Now having the qualities of a glorified body, He was no
longer subject to the physical laws of gravity, for example, and solid
matter could be effortlessly passed through.
Faith in the Resurrection of our holy Saviour is based on the evidence
of the empty tomb. The explanations for this were provided by the
angels of the Resurrection. After they had rolled the stone away and
opened the door, they addressed the holy women who had come to embalm
the Body of Jesus like this: You are seeking Jesus of Nazareth Who was
crucified. He has risen, and he is no longer here. Here is the place
where they laid Him. (Mark 16,7).
The miracle of the Resurrection is backed up by so many proofs, that
even if someone systematically tried to refute it, the fact could not
be denied. The apostle (doubting) Thomas fell to his knees before Jesus
crying My Lord and my God! (John 20,28). His faith was restored
after having touched the holy Wounds of the resurrected Jesus. From the
sceptic that he once was, he was transformed into an adorer of the true
God. And if modern-day sceptics would only rely on the testimony of St.
Thomas they would surely learn to believe themselves, though they had
never had the advantage of meeting Jesus. Blessed are those who have
not seen and who believe! (John 20,29)
Indeed, anyone going through accounts of the Resurrection in the New
Testament can glean enough proofs of it to realize that it stands to
reason to believe that Christ rose from the dead. Like St. Thomas,
modern man needs the gift of Faith. With the reception of Baptism the
'old man' with his sins will be buried, and he will be born to a new
life. The sinner will be transformed into a child of God, and this 'new
man' will be clothed with grace.
St. Paul invites us to reflect on what our lot would have been if, as
some affirm, Jesus had not risen from the dead. If Christ had not risen
from the dead, your faith would be a delusion and you would still be in
your sins (1 Cor. 15,17).
Furthermore, unless the Resurrection had occurred, the seven Sacraments
would have been ineffective, too. Once Jesus had risen into Heaven, the
Father and He were able to send the Holy Ghost who proceeds from both
of them. It was to the apostles and first Christians that He was sent,
descending on them in the form of tongues of fire, and filling them
with sanctifying grace and the Gifts of the Holy Ghost. Henceforth, the
Holy Ghost is the soul of the Church. He maintains it in the truth by
the charisma of infallibility. Even if 'the Church is eclipsed', as Our
Lady prophesied in La Salette, it lives on in the in the remnant of the
faithful catholics. And it is through the sacraments that He vivifies
and sanctifies these faithful.
In order to increase our faith in the Resurrection, let us meditate on
the readings of the Masses in the octave of Easter in our own homes,
especially if we are far from a church or a chapel where the priest
still offers the oblatio munda, i.e. the pure oblation free of all
heresy, schism or false ecumenism, the one pure Sacrifice agreeable to
God the Father.
Let us read the Gospel and meditate on the accounts of the Resurrection
found here; let us listen to what Jesus says to one or to another, and
even to what he says to us personally through the mouth of the Holy
Church. He whispers intimately to me, and I speak to Him too. It is
like a spiritual communion, with thanksgiving etc. And what great
spiritual joy I feel, what peace of soul I experience after grace is
restored or augmented in the sacrament of Penance. From now on, I
shall always adore God. I promise Him my love and fidelity forever. He
has bestowed a new life on me, known as sanctifying grace, which
actually makes me a child of God.
Firmly attached to the dogma of the Resurrection, I resolve to live and
die as a fervent Christian. The Feast of Easter will be the occasion of
renewing my Baptismal promises. I shall promise once more to lead a new
life, the life of one resurrected, by professing the true Faith and
practising Christian virtues. In the early days the Christians managed
to live like that, often heroically undergoing mar-tyrdom. Why
shouldn't we also do the same in our times of general apostasy and
neo-paganism?
My recompense will be the beatific vision of the Holy Trinity. And I
believe that on the Last Day I shall also rise from the dead. My body
will also be glorified, destined for eternal life which God has
prepared for us from the
beginning.
Blessed Easter wishes and my priestly blessing to all readers.
Fr. Paul Schoonbroodt
* * *
»Cristo ha resucitado y se ha aparecido a Simón«
(Lucas 24, 34)
Abad Paul Schoonbroodt
Traducción de Alberto Ciria
Tras ser crucificado y enterrado, Cristo, según las Escrituras, salió
gloriosamente de la tumba. Con ello ha logrado el triunfo definitivo
sobre la muerte, el sufrimiento, el pecado y el diablo. La resurrección
es el mayor milagro que Cristo realizó. Con la resurrección aportó la
prueba suprema de que es Dios. A saber, él salió de la tumba por medio
de su poder divino, sin ayuda de nadie. Puesto que ahora tiene un
cuerpo transfigurado, nada puede detenerle en sus movimientos mediante
barreras y obstáculos. Así sucedió desde el el momento en que el alma
separada del Salvador volvió a unirse con el cadáver en la tumba. El
cuerpo vino a una vida nueva, y en su nueva existencia espiritualizada
pudo atravesar la roca. La puerta de la tumba pudo permanecer cerrada,
no hizo falta correr la pesada piedra para franquearle el camino.
En este estado Jesús se aparece muy a menudo a sus discípulos. El
Evangelio nos refiere nueve apariciones, y a ellas se le suman, por
ejemplo, en los Hechos de los Apóstoles 1, 3; 3, 15, 26; 4, 10, 26; y
San Pablo (Romanos 8, 11; 1 Corintios 1 - 15). Los discípulos le
reconocieron, pero sin tener la certeza de que era él realmente. En una
ocasión Jesús aparece repentinamente en el cenáculo ante ellos. Aquí
también sin que tuviera que abrirse una puerta o una ventana (Juan 20,
19-20). Los discípulos sólo llegaron lentamente a la fe, y tanto más
lentamente cuanto que, a causa del sufrimiento y la muerte en la cruz
de su Señor y maestro, quedaron tan conmovidos que perdieron su
esperanza. Después de unos días de luto no hubieran tenido otra
elección que regresar a su oficio mundano como pescadores.
Los apóstoles se acostumbraron al nuevo modo de existir de su maestro.
Los tres apóstoles predilectos podían acordarse de su transfiguración
en el monte Tabor, y relacionarlo ahora con la resurrección. Jesús deja
conocer su esencia divina. Sintieron sobrecogimiento y temor ante la
presencia transfigurada de su amado maestro divino. En el tiempo hasta
la ascensión se les apareció bastante a menudo. Cuánto se regocijaron
de ver a Jesús y de comprender ahora su doctrina mucho más
profundamente. La luminosa figura del resucitado, sus deseos de paz,
sus palabras y sus enseñanzas benéficas se imprimieron en su memoria.
Cristo y su triunfo por la resurrección son la verdad, que ahora
proclamarán ante todos los hombres. Darán testimonio de su muerte
expiatoria en la cruz y de su gloriosa resurrección.
De su cuerpo martirizado, el resucitado ha conservado como huellas de
su crucifixión los estigmas en las manos y los pies y la herida de su
santo costado. Con ello se hace claro que el resucitado es Jesús, que
fue colgado en la cruz el día de Viernes Santo. Las cinco heridas
sagradas las representan los granos de incienso que en la vigilia
Pascual el celebrante fija sobre el cirio pascual. Han pasado a ser
fuentes de las gracias. La contemplación del costado abierto será el
fundamento para la posterior adoración del corazón de Jesús.
El alegre tiempo después de Pascua habría de ser sólo breve. En el
cuadragésimo día, el día de la ascensión de Cristo, terminaron las
apariciones del resucitado (Hechos de los Apóstoles 1, 2). Ascendió a
los cielos y está sentado a la derecha del Padre. Dentro de diez días
el Padre y él, el Hijo glorificado, enviarán al Espíritu Santo. Sus
testigos habrán de estar fortalecidos por él hasta el fin de la tierra
(Hechos de los Apóstoles 1, 8).
Los textos evangélicos y el Credo apuntan al cumplimiento de la
profecía: „Resucitó al tercer día según las Escrituras“. El propio
Jesús había predicho su resurrección a sus discípulos, pero
relacionándola con su sufrimiento (Lucas 18, 31-34). De este modo no
entendieron ni el sufrimiento ni el triunfo sobre el sufrimiento y la
muerte mediante la resurrección. El propio Jesús había hecho esta
profecía desde hacía algún tiempo, y podían acordarse de ella. Sólo
después de que la profecía se hubo cumplido fue entendida del todo. Las
palabras proféticas del Salvador se cumplieron en el plazo fijado, en
la fiesta de Pascua, tras el descanso sabático. Ese es el día que hizo
el Señor. Es el primer día de la semana, que ahora viene a ser el Dies
Dominica, „el día del Señor“. La primera creación terminó en sábado, la
nueva creación comenzó en domingo. Por eso, nosotros los cristianos
debemos desearnos un buen domingo, y no un buen fin de semana. Con el
domingo empieza la nueva semana. La semana pasada terminó el sábado.
Lo totalmente nuevo es que Jesús, el crucificado, vuelve a vivir, pero
desde ahora en el estado celestial de la transfiguración. La historia
universal no necesita seguir aguardando un acontecimiento central,
porque éste ya ha sucedido con la resurrección de Jesús. En el nombre
de Jesús, que fue crucificado y ha resucitado, a todos los hombres de
todo el mundo se les participaría también hoy la salvación. Los
presupuestos serían que abandonaran su fe falsa y que cambiaran su
vida. Sería necesario y suficiente que aceptaran la fe católica, que se
hicieran bautizar y se hicieran miembros de la Iglesia católica, de la
Iglesia de Jesucristo.
En la actitud del hombre frente a Cristo, el resucitado, se decide su
eternidad. ¡Ay, cuántos viven sin él! ¡Más aún, cuántos trabajan contra
él! No atienden a su verdadera felicidad. ¿Qué podrán alegar como
disculpa cuando también ellos, el día de su muerte, se encuentren ante
el tribunal de Cristo? ¿Escucharán la sentencia: „No os conozco“?
(Mateo 25, 12). ¿No acompañarán a aquellos que durante toda su vida en
la tierra no tuvieron temor de Dios ni se preocuparon de la salvación
de su alma? Serán asignados al infierno, allí habrá llanto y crujir de
dientes (Mateo 25, 30). Quien no crea, será condenado (Marco 16, 16).
Admiremos cómo las circunstancias de la resurrección fueron guiados prodigiosamente por la providencia divina:
El cadáver de Jesús fue depositado en una tumba nueva, que José de
Arimatea había mandado excavar para sí mismo en una cueva no lejos del
lugar de la crucifixión en el monte Calvario. El modo de entierro era
el de los judíos. El cadáver no fue colocado en un ataúd, sino envuelto
en mantos. Luego el cadáver fue puesto en la gran mortaja, que fue
plegada a lo largo. Esta mortaja todavía existe: es la reliquia más
santa que tenemos. Tras una historia atribulada llegó desde Tierra
Santa hasta Constantinopla, de ahí a Francia, y de ahí a Italia. Ahora
se guarda en la cámara del tesoro de la catedral de Turín, y
regularmente es mostrada a los peregrinos. Estudios científicos han
demostrado la autenticidad de la mortaja. Así escribe el hermano de
orden francés Bruno, miembro de la Comisión Científica Internacional,
que esta reliquia es como un quinto evangelio para el científico
moderno, y para los hombres modernos en general una constatación de la
resurrección.
La puerta de la cámara mortuoria fue sellada, y luego se corrió una
pesada piedra delante de ella. Por prescripción o como medida especial
de precaución para el entierro de Jesús, se había hecho lo humanamente
necesario para la seguridad. A eso se sumó el establecimiento de la
guardia de soldados. El robo del cadáver era por tanto imposible.
Pues bien, en la noche al primer día de la semana sucedió lo
sobrecogedor: Jesús se levantó con levedad y velocidad de la tumba
rocosa. EÅl signo veraz de un cuerpo transfigurado es la capacidad de
salirse desde ahora de las leyes físicas de la gravedad y la
impenetrabilidad de los materiales duros y no ser detenido por ningún
otro obstáculo.
La fe en la resurrección del Salvador se basa en la constatación de la
tumba vacía. Los ángeles de la resurrección habían desplazado la gran
piedra y abierto la cámara mortuoria, y a las mujeres devotas que
visitaron la tumba en la mañana del domingo les dieron la explicación
para la tumba vacía: Buscáis a Jesús de Nazareth, el crucificado. Ha
resucitado, no está aquí. Ved el lugar donde lo pusieron. (Marcos 16,
7).
Así pues, el milagroso acontecimiento de la resurrección fue confirmado
por tantos detalles que aquellos que dudan sistemáticamente no podrían
negar este hecho, si es que quisieran examinar todo especificamente.
Señor mío y Dios mío (Juan 20, 28), exclama Tomás incrédulo a los pies
del resucitado. La aparición del resucitado ha convencido a Tomás. El
que dudaba ha llegado a la fe y ha orado de inmediato al Señor como a
su Dios. Así como el apóstol Tomás vino a la fe en la resurrección, así
también aquellos que en nuestro tiempo quieren dudar podrían venir
también a la fe. No hace falta que se repitan aquellas apariciones de
entonces. En los relatos de la resurrección cualquiera puede hallar
suficientes indicios para el hecho de la resurrección. Igual que
entonces Tomás, también el hombre moderno podría se recompensado con la
gracia de la fe. Mediante el bautismo, con el que el viejo hombre es
enterrado con sus pecados y vuelve a surgir en la nueva vida de la
gracia, el pecador pasa a ser un hijo de Dios.
En un pasaje de sus cartas, San Pablo sugiere reflexionar qué hubiera
pasado si Cristo no hubiese resucitado: Pero si Cristo no ha
resucitado, entonces vuestra fe es en vano y vosotros estáis todavía en
vuestros pecados. (1 Corintios 15, 17).
Pero tampoco los siete sacramentos tendrían efecto alguno sin la
resurrección de Cristo. La vida eclesiástica nunca se habría puesto en
marcha sin ella. Ahora bien, ya que Cristo ha ascendido, el Espíritu
Santo pudo ser enviado por el Padre y por el Hijo. En la fiesta de
Pentecostés descendió sobre los apóstoles en forma de lenguas de fuego.
Los llenó de la gracia y de sus dones. Desde entonces trabaja
incesantemente como maestro de la verdad en la Iglesia de Jesucristo.
Esa es la Iglesia católico-romana, que, aunque ahora está „oscurecida“
y „en tinieblas“, como se predice en La Salette, sigue existiendo en
los ortodoxos. El Espíritu Santo s el garante de la infalibilidad de la
Santa Iglesia. El Espíritu Santo trabaja también en las almas
concretas, para llenarlas de su gracia y de sus dones.
En los días de Pascua y durante la octava, leamos las lecturas¡ y los
Evangelios propios de cada día. La mayoría no tiene en sus cercanías
una iglesia o capilla donde un sacerdote todavía ofrece al Padre
celestial el sacrificio misal verdadero y santo, la oblatio munda
(oblatio munda = el sacrificio puro, que está libre de herejía, de
cisma y de falso ecumenismo). Demorémonos por tanto con el pensamiento
en la escena correspondiente del relato de la resurrección.
Imaginémonos que, así como Jesús en sus apariciones le habló a uno y a
otro, también nos habla a cada uno de nosotros: también a mí. ¿Qué
respondo yo? ¿Cómo de grande es la alegría espiritual que he recibido
de él al recibir el sacramento de la penitencia de la paz pascual? Hoy,
Jesús me sigue hablando a través de la Iglesia. ¿Cómo lo recibo yo? En
verdad, eso es una comunión espiritual con agradecimiento y muchos
consuelos espirituales. Quiero rezarle, prometerle mi fidelidad y mi
amor. Me ha dado vida nueva, la vida de la gracia santificadora. Con
‹ella me he hecho hijo de Dios.
Quiero vivir y morir como cristiano fervoroso en la fe en la
resurrección. En este sentido, para la fiesta pascual quiero renovar
este año mi voto de bautizo. Hago votos de llevar una vida de
resurrección confesando la fe verdadera y ejercitando las virtudes
cristianas. En tiempos del cristianismo primitivo, los creyentes lo
lograron en un mundo pagano, algunos de manera heroica hasta el
martirio. ¿Por qué nosotros en nuestra época, en la época de la
apostasía masiva y del neopaganismo, no habríamos de lograrlo también?
Como recompensa por ello está el cielo con la eterna contemplación de
la Santísima Trinidad. Creo que resucitaré también el día del Juicio.
Este mi cuerpo estará entonces transfigurado. Participará en la vida
eterna, el fin que Dios nuestro Señor ha decretado para las criaturas
espirituales.
Con estas palabras les deseo, queridos lectores, unas Pascuas llenas de gracia y les imparto la bendición sacerdotal.
Paul Schoonbroodt
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