ENSEIGNEMENT DE PIE XII POUR DÉFENDRE LES ÉCRITURES
par Michel Mottet
Mais que déclare le Magistère récent de l'Eglise au sujet de ces premiers chapitres de la Genèse? Le texte le plus récent qui aborde cette question cruciale est HUMANI GENERIS, Lettre encyclique de Pie XII SUR QUELQUES OPINIONS FAUSSES QUI MENACENT DE RUINER LES FONDEMENTS DE LA DOCTRINE CATHOLIQUE. [12 août 1950] Il s'agit donc d'un document officiel émanant du Chef suprême de l'Eglise et censé apporter à tous les catholiques la véritable doctrine sans laquelle il n'y a pas de salut éternel possible. Les Lettres encycliques n'engagent pas L'INFAILLIBILITÉ PONTIFICALE, telle qu'elle a été strictement définie par le Concile du Vatican. Mais il est communément admis qu'un Pape ne peut pas apporter autre chose que la "Vérité vraie" dans des documents de l'importance des Lettres encycliques données en nourriture spirituelle au monde catholique tout entier. Pour bien souligner l'importance de ces documents, les Editions TEQUI que j'ai sous les yeux prennent bien soin de citer en lettres capitales sur la page de garde:
"LE PAPE, C'EST LE CHRIST SUR LA TERRE; C'EST LE CHRIST AU MILIEU DE NOUS. OBÉIR AU PAPE, C'EST OBÉIR À JESUS-CHRIST, C'EST OBÉIR Á DIEU." Mgr de Ségur.
Que dit donc "le Christ sur la terre" des premiers chapitres de la Genèse ? Vu l'importance du sujet et l'Autorité suprême du rédacteur, qui serait "le Christ au milieu de nous", il y a lieu de citer in extenso son enseignement sur la question :
Comme dans le domaine de la biologie et de l'anthropologie, il en est qui, dans le domaine de l'histoire, négligent audacieusement les limites et les précautions que l'Eglise établit. Et en particulier, il Nous faut déplorer une manière vraiment trop libre d'interpréter les livres historiques de l'Ancien Testament, dont les tenants invoquent à tort, pour se justifier, la lettre récente de la Commission Pontificale biblique à l'Archevêque de Paris. Cette lettre, en effet, avertit clairement que les onze premiers chapitres de la Genèse, quoiqu'ils ne répondent pas exactement aux règles de la composition historique, telles que les ont suivies les grands historiens grecs et latins et que les suivent les savants d'aujourd'hui, appartient néanmoins au genre historique en un sens vrai, que des exégètes devront étudier encore et déterminer: cette Lettre dit encore que les mêmes chapitres, dans le style simple et figuré, bien approprié à l'état des esprits d'un peuple peu cultivé, rapportent les vérités essentielles sur lesquelles repose la poursuite de notre salut éternel, ainsi qu'une description populaire de l'origine du genre humain et du peule élu. Si par ailleurs les anciens hagiographes ont puisé quelque chose dans les narrations populaires (ce qu'on peut assurément concéder), on ne doit jamais oublier qu'ils l'ont fait sous l'inspiration divine qui les a préservés de toute erreur dans le choix et l'appréciation de ces documents.
Mais tout ce qui a été emprunté aux narrations populaires et accueilli dans les Saintes Lettres ne peut absolument pas être équiparé aux mythologies ou aux fables du même genre, qui procèdent bien plutôt de l'imagination dénuée de tout frein que de ce remarquable souci de vérité et de simplicité qui éclate dans les Saintes Lettres, même de l'Ancien Testament, à ce point que nos anciens hagiographes doivent être proclamés nettement supérieurs aux écrivains profanes de l'antiquité.
Ces deux paragraphes sont un monument de fourberie, de pharisaïsme et d'antivérité. Pie XII est donc censé proposer à l'Eglise des arguments imparables pour défendre "l'historicité" des premiers chapitres de la Genèse et prouver l'inspiration divine des Saintes Lettres. Comment s'y prend-il pour mener à bien cette tâche salutaire indispensable et combattre les ennemis qui se sont introduits dans les Saintes Lettres, comme les termites dans le bois, pour les détruire de l'intérieur?
Pour mener à bien sa tâche de démolition, Pie XII ne lésine pas sur les moyens. Non seulement il ne nomme pas MOÏSE, LE RÉDACTEUR DE LA GENÈSE, mais il lui substitue d'autorité de mythiques anciens hagiographes aussi anonymes qu'hypothétiques, qu'il faudra donc encore identifier, puisqu'ils sont restés totalement inconnus depuis plus de trois millénaires; et Pie XII confie cette recherche aux "exégètes", c'est-à-dire à ceux qui dissolvent les Ecritures pour réduire à néant leur UNITÉ FONDAMENTALE et leur INSPIRATION DIVINE.
Mais vers quel but occulte Pie XII dirige-t-il les catholiques? Moïse n'étant plus le rédacteur de la Genèse, ce n'est plus lui qui doit être considéré comme le GARANT de l'inspiration divine, mais une collection indéterminée de parfaits inconnus rédigeant chacun une ou plusieurs bribes du Texte, sans qu'on sache par ailleurs par qui ces bribes auraient été rassemblées. Certainement pas par Moïse puisqu'il n'est même pas nommé! Pie XII n'en affirme pas moins de sa propre et seule autorité que tous ces êtres mythiques étaient investis du charisme de l'Inspiration divine.
Où, enfin, ces êtres mythiques, ou du moins totalement inconnus, ont-ils été puiser la matière de leurs différents textes? Pie XII l'affirme "avec assurance": en partie "dans les narrations populaires". Comment peut-il et ose-t-il affirmer avec assurance ce qui ne serait tout au plus qu'une hypothèse et le demeurera aussi longtemps que ses "anciens hagiographes" n'auront pas été identifiés et tant que la preuve n'aura pas été établie avec toute certitude que tel ou tel passage du texte de la Genèse a été écrit par tel hagiographe qui l'a emprunté à telle ou telle narration populaire, l'inspiration divine se limitant à indiquer au mythique hagiographe que telle ou telle narration populaire EST EN TOUTE CERTITUDE UNE VÉRITÉ RÉVÉLÉE.
Le but recherché est donc parfaitement clair: nier implicitement, en ne le nommant pas, que Moïse est le Rédacteur de la Genèse, attribuer cette rédaction à des êtres mythiques restés totalement inconnus pendant plus de trois millénaires [et qui le resteront pour l'éternité], pour aboutir au véritable but si inlassablement recherché par la secte occulte qui triomphera au conciliabule de Vatican II: L'OECUMENISME PLANÉTAIRE BASÉ SUR LE FAIT QUE LA RÉVÉLATION DIVINE SERAIT DIFFUSE PARTOUT. Tel est le but de ce texte abominable, véritable monument de fourberie, de pharisaïsme et d'antivérité. Exactement à l'inverse de ce qu'affirme avec assurance Pie XII, tout catholique authentique doit affirmer que s'il se trouve dans les narrations populaires des bribes de vérité, celles-ci proviennent de la Tradition orale qui s'est transmise depuis Adam jusqu'à Noé, puis de Noé jusqu'à Moïse qui a reçu l'ordre de la Bouche même de Dieu - avec qui il s'entretenait face à face - de la mettre par écrit. Ce que Moïse a fait avec une science, une culture, un génie tellement au-dessus des capacités de l'esprit humain qu'il est possible d'affirmer en toute certitude qu'elle ne lui a pas été "inspirée" par Dieu, mais dictée par Dieu, puisqu'il s'entretenait face à face avec l'Arbre de Vie sur le Sinaï, comme Jésus le remontrera lors de la Transfiguration sur le Thabor.
Ainsi que le rappelle saint Jérôme dans son "Prologus Galeatus - Prologue casqué" [c'est-à-dire Prologue écrit pour la défense des Textes sacrés], la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome "hi sunt quinque libri Moysi, quos proprie Thora, id est, Legem appelant - Ceux-ci sont les cinq Livres de Moïse que (les Hébreux) appellent en terme propre La Thora, c'est-à-dire Loi". C'est effectivement ce Pentateuque qui constitue La Thora, La Loi, et nul n'a jamais contesté que Moïse est le Rédacteur de La Thora, de La Loi, le Christ l'affirmant à maintes reprises. Il s'agit incontestablement d'une vérité de foi que tout catholique doit croire fermement s'il veut être sauvé. Comme chacun peut s'en rendre compte, ce n'est pas exactement ce qu'enseigne Pie XII... qui jette Moïse aux oubliettes...
Il affirme que ces chapitres ont été écrits "dans le style simple et figuré", ce qui est exact, "bien approprié à l'état des esprits d'un Peuple peu cultivé", ce qui est totalement faux : un Peuple qui s'est précisément formé dans le sein d'une des plus brillantes civilisations de l'Antiquité, qui nous étonne encore aujourd'hui, était tout, sauf un "Peuple peu cultivé"... Il paraît inutile d'insister sur ce point. Mais il faut toutefois bien signaler que par la connaissance du VRAI DIEU, les Israélites surclassaient et de très haut l'extraordinaire civilisation dans laquelle leur Peuple s'est formé et développé jusqu'à former un Etat dans l'Etat avec toutes les conséquences tragiques racontées par Moïse, qui a lui-même été élevé à la Cour de Pharaon, l'une des plus fastueuses et les plus cultivées de l'Antiquité.
Mais Pie XII ajoute que ces premiers chapitres "rapportent... une description populaire de l'origine du genre humain et du peuple élu", dont certains passages auraient été "empruntés aux narrations populaires". Avoir l'audace inouïe de prétendre que l'origine du Peuple d'Israël est une "description (ou) narration populaire" dépasse l'imagination... L'origine du Peuple d'Israël c'est la vocation d'Abraham, c'est le Pacte d'Alliance signé par la circoncision, véritable baptême de l'Ancienne Alliance, c'est la naissance miraculeuse d'Isaac, qui est le fils de la FOI d'Abraham, puisque le Père des croyants est totalement mort pour la procréation, tout comme Sara, sa femme, qui a nonante ans ! C'est ensuite par le rit de la circoncision la transmission à tous les descendants d'Abraham, de façon individuelle et personnelle, de la FOI signifiée par ce rit charnel et qui est le véritable élément constitutif du Peuple d'Israël. Et si nous savons cela au vingtième siècle, est-ce grâce à des hagiographes inconnus? Si nous le savons encore, c'est parce que Moïse a mis par écrit ces faits dans ses cinq Livres, vénérables vieillards qui après trente-trois siècles n'ont pas pris la moindre ride, qui ont été traduits en plus de deux mille langues et dialectes et répandus à un nombre incalculable d'exemplaires, des centaines de millions! Incroyable réussite pour un texte "bien approprié à l'état des esprits d'un peuple peu cultivé", comme le déclare Pie XII ! En outre, comment cette tradition est-elle parvenue jusqu'à Moïse ? Par des hagiographes inconnus ? Par des bribes de "narrations populaires" ? comme le prétend Pie XII. Cette tradition s'est transmise d'Abraham à Isaac, d'Isaac à Jacob, de Jacob à ses douze fils et ainsi de suite de père en fils dans chaque Tribu au point que saint Paul, après treize ou quatorze siècles, peut déclarer avec toute assurance qu'il est de la Tribu de Benjamin. C'est assez dire qu'il n'y a dans tout cela pas l'ombre du moindre et plus infime emprunt à des "narrations populaires" faites dans le paganisme et ses mythologies. Toute l'histoire exposée ensuite dans la Bible est une preuve éclatante que chaque fois qu'Israël a voulu emprunter quoi que ce soit aux fables et mythologies du paganisme, Dieu l'en a puni de façon terrible.
Curieuse façon de défendre L'INSPIRATION DIVINE d'un texte en ne mentionnant même pas celui que toutes les Ecritures, toute la Tradition multimillénaire et Jésus Lui-même désignent comme étant L'UNIQUE RÉDACTEUR, dont le visage, lorsqu'il redescendait de la Montagne sacrée où il avait précisément reçu dictée de la Loi, rayonnait d'un tel éclat, qu'il devait le voiler pour ne pas aveugler complètement ses auditeurs. Or, c'est parce que nous savons que Moïse est le Rédacteur de ce texte, que nous possédons la garantie absolue de son Inspiration divine. Nier cette vérité et remplacer Moïse par des "anciens hagiographes" qui auraient donc "bricolé" le texte de la Révélation avec des bribes de narrations populaires glanées çà et là, est un inqualifiable forfait, car le nom de Moïse fait partie intégrante du Pentateuque (Thora pour les Hébreux) COMME GARANT INDISCUTABLE DE L'ORIGINE DIVINE DE CES TEXTES. Ce point de notre foi est d'une importance capitale et décisive puisque ce sont dans ces chapitres que sont rapportées toutes les circonstances de la catastrophe originelle avec leur cause et leurs conséquences. C'est le motif pour lequel Dieu a voulu que ces chapitres - les plus importants de toute la Révélation - soient garantis par un TÉMOIN INDISCUTABLE présentant même dans son corps mortel un reflet de la Lumière divine, afin que personne ne puisse contester l'origine divine de la Loi qu'il apportait au Peuple choisi pour préparer la Venue du Messie clairement prophétisé dans l'insondable texte de la Genèse. Voilà ce qu'un Pape authentique doit déclarer pour défendre l'inspiration divine des Ecritures. Pacelli préfère enseigner au monde que ce n'est pas Moïse le Rédacteur, mais des INCONNUS et qui resteront à jamais tels, car ils n'existent pas. Il n'en confie pas moins à ses "exégètes" la tâche "d'étudier encore et de déterminer" - après vingt siècles de christianisme - l'historicité des Ecritures, comme si l'Esprit Saint, depuis plus de trois millénaires, avait oublié de régler cette question fondamentale sur laquelle repose l'édifice complet de toute SA Révélation. Il faut en toute certitude être d'un orgueil démentiel pour mettre en doute le témoignage de tous les Prophètes et Saints de l'Ancienne Alliance, de tous les Pères, Docteurs et Saints de la Nouvelle Alliance et de Jésus Lui-même, la Vérité incarnée... Son but est donc de tromper les catholiques en toute connaissance du forfait commis, puisqu'il ne peut en aucune façon ignorer que Moïse est le Rédacteur du Pentateuque dont la Genèse est la partie fondamentale. Comme le nom de Moïse fait partie intégrante du Pentateuque, il est par conséquent indiscutable que le Décret du Concile de Trente doit s'appliquer à Pacelli :
Sacrosancta oecumenica, et generalis Tridentina Synodus, in Spiritu sancto legitime congregata... ut sublatis erroribus, puritas ipsa Evangelii in Ecclesia conservetur... sacrorum vero librorum indicem huic decreto adscribendum censuit, ne cui dubitatio suboriri possit, quinam sint, qui ab ipsa synodo suscipiuntur. Sunt vero infrascripti: Testamenti veteris: QUINQUE MOYSI, id est Genesis, Exodus, Leviticus, Numeri, Deuteronomium... Si quis autem libros ipsos integros cum omnibus suis partibus, prout in Ecclesia catholica legi consueverunt, et in veteri vulgata latina editione habentur, pro sacris et canonicis non susceperit, et traditiones praedictas sciens, et prudens contempserit, ANATHEMA SIT.
[De Canonicis Scripturis, Decretum ex Concilio Tridentino, sessione quarta.]
Le sacrosaint Synode oecuménique et général tridentin, légitimement convoqué dans l'Esprit Saint... pour que les erreurs ayant été éradiquées, l'intégrale pureté de l'Evangile soit conservée dans l'Eglise... a choisi les livres retenus par ce même Synode et qui doivent être inscrits dans la liste des Livres sacrés, et ce, pour que nul doute ne puisse surgir dans l'esprit de qui que ce soit. Cette liste est la suivante: Ancien Testament: LES CINQ LIVRES DE MOÏSE, qui sont la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome... (suit la liste complète du Canon des Ecritures). Désormais si quelqu'un ne recevait pas ces Livres comme sacrés et canoniques dans leur intégralité et dans toutes leurs parties, tels qu'ils ont pris force de Loi dans l'Eglise catholique et tels qu'ils sont conservés dans l'ancienne édition latine appelée Vulgate, et méprisait sciemment et en toute connaissance de cause les enseignements publiés, QU'IL SOIT ANATHÈME.
Il est donc de FOI que les CINQ LIVRES DU PENTATEUQUE sont de MOÏSE et de personne d'autres, car c'est Moïse et nul autre qui nous donne la garantie absolue que ces Livres sont d'origine divine et ont été écrits sur la base de l'enseignement reçu sur le Sinaï où Moïse s'entretenait face à face avec Dieu. Mais comme "Humani Generis" fait désormais partie de l'enseignement officiel de l'Eglise, chaque catholique, s'appuyant sur ce texte, est donc libre de nier purement et simplement que Moïse est réellement le Rédacteur du Pentateuque, puisqu'il n'est même pas nommé par Pie XII : ce qui est UN COMBLE ABSOLU...
Extrait du texte intitulé LE PÉCHÉ ORIGINEL (suite) écrit en 1992 par Michel Mottet et envoyé au card. Ratzinger entre beaucoup d’autres !
Le pape Pie XII et l’hérésie de la filiation animale de l’homme.
Ceux qui ont lu le texte ENSEIGNEMENT DE PIE XII POUR DÉFENDRE LES ÉCRITURES se poseront certainement la question de savoir pourquoi Pie XII, jette Moïse aux oubliettes, niant par le fait même l’Inspiration divine des Treize premiers chapitres de la Bible. La réponse est simple : il y était contraint pour tenter de justifier la position qu’il adoptait dans la suite de sa démolition systématique de la Révélation, comme il sera démontré ci-dessous. Pour bien comprendre sa position, il faut se rappeler que nous sommes, au moment de la préparation et de la rédaction d’Humani Generis, en pleine campagne d’intoxication menée principalement par Teilhard de Chardin et ses innombrables admirateurs pour introduire comme dogme de foi dans l’enseignement de l’Église la filiation animale de l’homme
Comment le Magistère officiel de l'Eglise, représenté en la personne de Pie XII, a-t-il donc réagi au moment où la dernière et la plus monstrueuse de toutes les hérésies – c’est-à-dire l’évolution entendue dans le sens de filiation animale de l’homme - s'attaquait à la création même de l'homme, au fondement posé par Dieu à l'origine, sans lequel il est impossible de comprendre quoi que ce soit à toute l'histoire humaine? Quel a été l'enseignement proposé aux catholiques par celui qui faisait alors office de Docteur suprême, au moment où cette hérésie abominable se répandait comme une traînée de poudre dans l'Eglise, notamment par la diffusion sous le manteau des oeuvres démentielles et délirantes de ce faussaire de Teilhard de Chardin ? Cet enseignement a été donné par Pie XII dans la Lettre encyclique HUMANI GENERIS du 12 août 1950, Sur certaines opinions fausses qui menacent de ruiner les fondements de la doctrine chrétienne. Il y déclare notamment :
C’est pourquoi le Magistère de l’Eglise n’interdit pas que la doctrine [!!!] de « l’évolution », dans la mesure où elle recherche l’origine du corps humain à partir d’une matière déjà existante et vivante – car la foi catholique nous ordonne de maintenir la création immédiate des âmes par Dieu – soit l’objet, dans l’état actuel des sciences et de la théologie, d’enquêtes et de débats entre les savants de l’un et l’autre partis : il faut pourtant que les raisons de chaque opinion, celle des partisans comme celle des adversaires, soient pesées et jugées avec le sérieux, la modération et la retenue qui s’imposent ; à cette condition que tous soient prêts à se soumettre au jugement de l’Eglise à qui le mandat a été confié par le Christ d’interpréter avec autorité les Saintes Ecritures et de protéger les dogmes de la foi.
Tout d'abord, contrairement à ce qu'affirme Pie XII, le Christ n'a pas confié à l'Eglise LE MANDAT D'INTERPRETER AVEC AUTORITE LES SAINTES ECRITURES. Nulle part dans les Evangiles on ne trouve trace d’un tel mandat que le Christ aurait donné explicitement ou implicitement. Il a promis l’assistance de l’Esprit Saint pour rappeler et conserver intact son enseignement et implicitement l’expliquer si nécessaire, cependant toujours sur la base du texte du Donné Révélé. C’est en se fondant sur cette assistance que saint Pierre a d’ailleurs pu interdire toute interprétation personnelle des Ecritures, tant il est vrai que nulle créature, quelle qu’elle soit, n’a le pouvoir « d’interpréter » à sa guise la Pensée de l’Esprit de Vérité, Garant des Ecritures. Il déclare en effet dans sa deuxième Epître : C’est aussi ce que Paul, notre très cher frère, vous a écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée ; comme il fait aussi en toutes ses lettres, où il parle de ces mêmes choses, dans lesquelles il y a quelques endroits difficiles à comprendre, que des hommes ignorants et instables détournent de leur sens, comme les autres Ecritures, pour leur propre ruine. C’est ce qu’il avait déjà dit au début de l’Epître à propos des textes des Prophètes : Il faut tout d’abord comprendre que toute prophétie des Ecritures ne s’explique pas par une interprétation particulière. (II Pi 1, 20 et 3, 15-16). Ces directives s’appliquent évidemment à la totalité des Ecritures. C’est en se fondant sur cette même assistance de l’Esprit Saint, assistance promise par le Christ, que saint Paul recommande avec véhémence de garder le Dépôt Révélé, prophétisant d’ailleurs qu’à la fin des temps les hommes se détourneront du Texte sacré pour croire des fables, comme celle de la filiation animale de l’homme, par exemple, devenue une sorte de nouveau dogme pour la secte conciliaire… Il lui a confié le mandat de les garder avec un soin jaloux sans en changer le moindre iota. L'Eglise n'a donc pas reçu mandat "d'interpréter" les Saintes Ecritures, mais d'en donner le sens littéral, lorsque les Textes présentent des difficultés et pourraient devenir des sources d'erreurs, car les Ecritures n'ont et ne peuvent avoir QU'UN SEUL sens littéral et celui-ci a été donné une fois pour toutes par l'Esprit Saint qui le fera découvrir au moment opportun, lorsque certains passages demeurent hermétiques. C'est uniquement dans les cas où il y a interprétation manifestement fausse que le magistère de l'Eglise est seul autorisé à déclarer le seul vrai sens acceptable pour un catholique.
Le Texte sacré donne avec précision l’ordre dans lequel les êtres vivants ont été créés. Il suffit de relire le texte de la Genèse pour le constater. Il y a tout d’abord la création de l’homme, Adam, tiré du limon de la terre. Il est donc créé en premier et seul, le texte sacré le précise en toutes lettres, ce que saint Paul rappelle d’ailleurs. Le Texte sacré dicté à Moïse affirme de façon claire et précise que ce sont tous les animaux qui ont été créés ensuite. Et pour qu’il ne puisse pas subsister l’ombre du moindre doute sur cette question d’importance primordiale, il faut citer le Texte sacré :
18. Le Seigneur Dieu dit aussi : Il n’est pas bon que l’homme soit seul : faisons-lui une aide semblable à lui-même. 19. Le Seigneur Dieu forma alors de l’humus tous les animaux de la terre et tous les oiseaux du ciel et les amena à Adam, pour qu’il vît comment il les appellerait et le nom donné par Adam à chacun des animaux devint ainsi le nom de chacun d’eux. 20. Adam appela donc tous les animaux d’un nom qui leur était propre, tant les oiseaux du ciel que les bêtes de la terre. Mais Adam n’y trouva pas une aide qui lui fût semblable.
Ce n’est qu’après la création de tous les animaux – processus qui s’est déroulé pendant une période indéterminée et certainement très longue - que la femme est à son tour créée non pas de l’humus comme l’avait été Adam et tous les animaux, mais à partir du corps d’Adam. (Ajoutons en passant que la durée pendant laquelle s’est effectuée la création des animaux et leur spécification par Adam - qui leur donne à tous un nom, ce qui veut dire qu’Adam dans l’état d’innocence en a une connaissance parfaite – ne joue aucun rôle pour la vérité du récit, puisque Adam jouit alors du don de l’immortalité et en cet état mille ans égalent un jour et un siècle mille millénaires !).
On voit immédiatement que dans le cas de "l'origine du corps humain", le Texte de l'Ecriture ne présente pas l'ombre de la moindre difficulté, et n’a pas à être « interprété » de quelque manière que ce soit, puisqu'il déclare que le corps a été formé à partir du limon de la terre, et non "d'une matière déjà existante et vivante". Le texte de l'Ecriture affirme avec une clarté qui ne laisse place à aucune interprétation de quelques nature que ce soit que Adam a été créé AVANT tous les animaux, puisque c'est lui, Adam, qui, sur ordre de Dieu, leur donne à tous un nom, ce qui veut dire, selon le langage de l’Ecriture, qu’il en a la connaissance parfaite. L'Ecriture raconte ensuite de façon précise et qui ne permet aucune interprétation que Eve est tirée d'Adam par la Puissance créatrice de Dieu et non par une quelconque voie sexuelle animale. Ne tenir aucun compte de l’ordre de la création donné par l’Esprit Saint, Adam créé en premier et seul, puis les animaux et enfin Eve, n’est nullement une « interprétation » mais la falsification d’un des textes fondamentaux de la Révélation. Comme s’il appartenait à la créature de modifier à sa guise l’ordre de la création divine !
On voit clairement ici les astuces diaboliques employées par Pie XII. Tout d’abord, en ne nommant pas Moïse, le remplaçant par des « hagiographes » complètement inconnus, il ruine à la base l’inspiration divine des Ecritures. Ensuite, il s’arroge le droit d’interpréter à sa guise le Texte sacré, car il sait parfaitement qu’en écrivant ces mots « à partir d’une matière déjà existante et vivante » il ruine ipso facto l’ordre de la création, car il affirme ainsi explicitement et implicitement que cette matière déjà existante et vivante ne peut être qu’un animal créé AVANT Adam, puisque c’est de lui qu’Adam aurait été tiré. A croire qu’il se prend pour supérieur au Dieu Créateur pour se permettre de modifier l’ordre de sa création !
Vu ce qui précède il faut affirmer avec force que la foi catholique nous oblige à rejeter de façon absolue "la doctrine" de l'évolution, entendue comme filiation animale de l’homme car elle nie l’ordre de la Création donné par le Texte Sacré. Autoriser des recherches sur cette question - qui est d’ailleurs hors du domaine de l’histoire et des sciences car aucune personne humaine n’a assisté à la Création - est non seulement illusoire mais de la part d’une personne qui se prétend le Vicaire du Créateur un inqualifiable forfait.
Il est certain que si un vrai pape, vrai Vicaire du Christ, Prototype d’Adam, avait proclamé la Vérité telle qu’elle est clairement formulée dans la Genèse et ne s’était pas arrogé le droit de bouleverser à sa guise l’ordre établi par le Créateur, la filiation animale de l’homme ne serait pas devenue une sorte de véritable dogme prétendument scientifique enseigné pratiquement dans toutes les écoles qui se disent catholiques ! Pie XII ne pouvait pas ne pas penser aux conséquences de sa prise de position sur une question aussi fondamentale que l’origine de l’homme. Quel but ultime recherchait-il ? C’est ce qui sera démontré clairement dans un texte ultérieur : LA NÉGATION DU PÉCHÉ ORIGINEL. Quiconque prend la peine de réfléchir déduit d’ailleurs immédiatement que dans la supposition de la filiation animale de l’homme le péché originel devient une contradiction, une impossibilité, une absurdité.
Mais voici la représentation qu’un vrai catholique se fait et doit se faire d’Adam, créé en premier et seul dans l’innocence originelle, à l’image et à la ressemblance du Christ, Arbre de Vie, comme l’enseigne saint Paul. Nous avons la chance exceptionnelle d’avoir un condensé de tout l’enseignement des Pères, des Docteurs et des Saints de l’Eglise universelle fait par saint Louis Marie Grignon de Montfort au chapitre 3 de son admirable opuscule L'AMOUR DE LA SAGESSE ÉTERNELLE, montrant la splendeur de l'homme créé par l'Amour infini de Dieu et créé à l'image et à la ressemblance de son Fils unique, Jésus, notre Dieu Créateur, et montrant de même l'effroyable déchéance dans laquelle le péché l'a précipité. Ce texte devrait être connu de tout catholique et surtout être médité chaque fois qu'il est question de l'origine de l'homme. Il est hors de doute que Pie XII ait pu ignorer un tel texte d’une telle importance…
« ...Si la puissance et la douceur de la Sagesse éternelle a tant éclaté dans la création, la beauté et l'ordre de l'univers, elle a brillé bien davantage dans la création de l'homme, puisque c'est son admirable chef-d'oeuvre, l'image vivante de sa beauté, et de ses perfections, le grand vaisseau de ses grâces, le trésor admirable de ses richesses et son vicaire unique sur la terre: "Sapientia tua constituisti hominem, ut dominaretur creaturae quae a te facta est." Sag. IX, 2.
Il faudrait ici, à la gloire de cette belle et puissante ouvrière (la Sagesse), expliquer la beauté et l'excellence originelle que l'homme reçut d'elle lorsqu'elle le créa; mais le péché infini qu'il a commis, dont les ténèbres et les souillures ont rejailli jusque sur moi, misérable enfant d'Eve, m'a tellement obscurci l'entendement, que je ne puis que très imparfaitement en parler.
Elle fit, pour ainsi dire, des copies et expressions brillantes de son entendement, de sa mémoire et de sa volonté, et les donna à l'âme de l'homme pour être le portrait vivant de la Divinité; elle alluma dans son coeur un incendie de pur amour pour Dieu, elle lui forma un corps tout lumineux, et elle enferma en lui, comme en raccourci, toutes les perfections différentes des anges, des bêtes et autres créatures.
Tout dans l'homme était lumineux sans ténèbres, beau sans laideur, pur sans souillures, réglé sans désordre et sans aucune tache ni imperfection. Il avait pour apanage la lumière de la Sagesse dans son esprit, par laquelle il connaissait parfaitement son Créateur et ses créatures. Il avait la grâce de Dieu dans son âme, par laquelle il était innocent et agréable aux yeux du Très-Haut. Il avait dans son corps l'immortalité. Il avait le pur amour de Dieu dans son coeur, sans crainte de la mort, par lequel il l'aimait continuellement, sans relâche, et purement, pour l'amour de Lui-même. Enfin il était si divin, qu'il était continuellement hors de lui-même, transporté en Dieu, sans qu'il eût aucune passion à vaincre ni aucun ennemi à combattre. O libéralité de la Sagesse éternelle envers l'homme! O heureux état de l'homme dans son innocence !
Mais, malheur des malheurs ! Voilà ce vaisseau tout divin qui se brise en mille morceaux; voilà cette belle étoile qui tombe; voilà ce beau soleil qui est tout couvert de boue; voilà l'homme qui pèche et qui, en péchant, perd sa sagesse, son innocence, sa beauté, son immortalité. Et enfin il perd tous les biens qu'il avait reçus et est assailli d'une infinité de maux. Il a l'esprit tout hébété et ténébreux: il ne voit plus rien. Il a le coeur tout glacé pour Dieu: il ne l'aime plus. Il a l'âme toute noire de péchés: elle ressemble au démon. Il a des passions toutes déréglées: il n'en est plus le maître. Il n'a que la compagnie des démons: il en est devenu la demeure et l'esclave; il est attaqué des créatures: elles lui font la guerre. Voilà l'homme en un instant devenu l'esclave des démons, l'objet de la colère de Dieu et la victime des enfers !
Il se paraît à lui-même si hideux que de honte il va se cacher. Il est maudit et condamné à la mort; il est chassé du paradis terrestre et il n'en a plus dans les cieux. Il doit mener, sans aucune espérance d'être heureux, une vie malheureuse sur la terre maudite. Il y doit mourir en criminel et, après sa mort, être comme le diable, à jamais damné dans son corps et dans son âme, lui et tous ses enfants.
Tel est le malheur épouvantable où l'homme, en péchant, tomba; tel est l'arrêt équitable que la justice de Dieu prononça contre lui.
Adam, en cet état, est comme désespéré; il ne peut recevoir de remède ni des anges ni des autres créatures. Rien n'est capable de le réparer parce qu'il était trop beau et trop bien fait en sa création et qu'il est par son péché, trop hideux et trop souillé. Il se voit chassé du Paradis et de la présence de Dieu. Il voit la justice de Dieu qui le poursuit avec toute sa postérité; il voit le ciel fermé et l'enfer ouvert et personne pour lui ouvrir l'un et lui fermer l'autre.
N. B. La réfutation de cette monstrueuse hérésie a été faite en 1989 dans l’étude intitulée LE PÉCHÉ ORIGINEL, mais sans mention du texte de Pie XII. La réfutation de ce dernier a été faite en 1991 puis 1992 dans l’étude L’ANTI-CHRIST ET LE PÉCHÉ ORIGINEL.
LE PÉCHÉ ORIGINEL SELON PIE XII
Ces hommes-là peuvent s'étonner que Nous les rangions parmi les ennemis de l'Eglise. Nul ne s'en étonnera avec quelque fondement qui, mettant leurs intentions à part, dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien examiner leurs doctrines et, conséquemment à celles-ci, leur manière de parler et d'agir. Ennemis de l'Eglise, certes ils le sont, et à dire qu'elle n'en a pas de pires, on ne s'écarte pas du vrai. Ce n'est pas du dehors, en effet, on l'a déjà noté, c'est du dedans qu'ils trament sa ruine; le danger est aujourd'hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l'Eglise; leurs coups sont d'autant plus sûrs qu'ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n'est point aux rameaux ou aux rejetons qu'ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c'est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d'immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l'arbre: nulle partie de la foi catholique qui reste à l'abri de leur main, nulle qu'ils ne fassent tout pour corrompre. Et tandis qu'ils poursuivent par mille chemins leur dessein néfaste, rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique: amalgamant en eux le rationaliste et le catholique, ils le font avec un tel raffinement d'habileté qu'ils abusent facilement les esprits mal avertis. D'ailleurs, consommés en témérité, il n'est sorte de conséquences qui les fasse reculer, ou plutôt qu'ils ne soutiennent hautement et opiniâtrement.
Quiconque a l’amour de l’Église et en connaît l’histoire a immédiatement reconnu dans le texte cité ci-dessus le début de l’Encyclique Pascendi de Pie X par laquelle ce saint Pasteur dénonce et condamne le modernisme et ses auteurs. Croire que le modernisme et ses auteurs ont disparu après cette dénonciation et condamnation est une illusion mortelle dont nous vivons actuellement les dernières conséquences… Saint Pie X ne se faisait pas d’illusion à ce sujet car il déclarait que dès prise de connaissance de son Encyclique les modernistes s’étaient constitués en société secrète et continuaient leur travail de sape de l’Église catholique sous la bannière de l’ŒCUMÉNISME.
Pie XII a, lui aussi, écrit une Encyclique pour dénoncer les dangers encourus par l’Église, puisqu’il a publié à cet effet l’encyclique intitulée HUMANI GENERIS, SUR QUELQUES OPINIONS FAUSSES QUI MENACENT DE RUINER LES FONDEMENTS DE LA DOCTRINE CATHOLIQUE.
Ceux qui ont lu les textes Enseignement de Pie XII pour défendre les Écritures et Le pape Pie XII et l’hérésie de la filiation animale de l’homme se rendent compte immédiatement que la citation de Pascendi est la condamnation implicite et explicite de Pie XII. Elle acquière même une dimension prophétique, peut-on dire. S’il est une personne qui « trame la ruine » de l’Église depuis l’intérieur de Celle-ci, c’est bien Pie XII puisqu’il y occupe le Poste Suprême. Comme le déclare si justement Pie X ce n'est point aux rameaux ou aux rejetons que (Pie XII) a mis la cognée, mais à la racine même, c'est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Quelle est en effet la racine la plus profonde de la foi sur laquelle est fondée la Doctrine de l’Église ? Il n’est pas difficile de la trouver, puisqu’elle est le premier dogme si clairement rédigé par les Pères du Concile de Nicée : Credo in unum Deum, factorem coeli et terrae, visibilium omnium et invisibilium. Et ce premier dogme n’est strictement rien d’autre que le résumé des premiers chapitres de la Genèse. Ceux-ci sont-ils une sorte de compilation d’auteurs inconnus et encore à découvrir, comme le prétend Pie XII ? Ils sont la Tradition orale transmise depuis Adam, de Patriarches en Patriarches jusqu’à Noé, de Noé jusqu’à Abraham et de fils en fils jusqu’à Moïse qui, sur le Sinaï a reçu de la Bouche même de Dieu de fixer cette Tradition par écrit pour qu’elle devienne par sa connaissance et son enseignement la Loi du comportement humain. Telle est la « racine de la foi » catholique « dans ses fibres les plus profondes » et le garant incontestable de cette Révélation divine est, de l’avis unanime et de Jésus en Personne, Moïse, que Pie XII a l’audace impie d’ignorer comme rédacteur du texte fondamental de la Foi, niant ipso facto l’Inspiration divine du Texte. Libre à chacun de croire ou de ne pas croire cette Révélation divine, puisque Dieu en créant l’homme lui a donné la liberté totale et que ses dons sont sans repentance. Libre donc à chacun d’accorder sa foi à cette Révélation divine ou d’imaginer l’origine de la création sous la forme d’un Big-Bang initial du néant, selon l’inepte fable actuelle, faisant office de science, pour tenter de contrer ce qu’ils dénomment avec mépris le « créationnisme », ce néant originel se muant en créateur évolutif de l’insondable complexité de tout ce qui existe ! Notons au passage que Pie XII avait été enthousiasmé par cette ineptie et déclarait dans un discours : Il semble, en vérité, que la science d’aujourd’hui, remontant d’un trait des millions de siècles, ait réussi à se faire témoin de ce « Fiat Lux » initial, de cet instant où surgit du néant avec la matière, un océan de lumière et de radiations, tandis que les particules des éléments chimiques se séparaient et s’assemblaient en millions de galaxies… Ainsi, création dans le temps; et pour cela, un Créateur; et par conséquent, Dieu ! Le voici, donc — encore qu’implicite et imparfait — le mot que Nous demandions à la science et que la présente génération attend d’elle. Comme chacun peut le constater, Pie XII réussit l’exploit inouï d’immerger l’Éternel ou l’Intemporel dans le temps, tout comme il a réussi celui d’expulser Moïse de la Genèse.
Quelle est la deuxième racine la plus essentielle et donc la plus profonde de l’Église catholique dont le pape est le garant principal puisque placé au plus haut poste de la hiérarchie ? Ici aussi la réponse est facile à trouver puisqu’il s’agit du deuxième dogme du Credo que tout chrétien connaît et affirme clairement chaque fois qu’il récite le Credo depuis sa formulation par le Concile de Nicée : Et in unum Dominum Jesum Christum ; Filium Dei unigenitum, c’est-à-dire l’affirmation de LA DIVINITÉ DE JÉSUS EN TANT QUE FILS UNIQUE ET CONSUBSTANTIEL DE DIEU SON PÈRE. Si la Genèse est la racine la plus profonde commune, l’Olivier fondamental du Judaïsme et du Christianisme, la DIVINITÉ DU CHRIST est incontestablement celle du Christianisme et plus spécialement du Catholicisme fondé sur Simon devenu Pierre fondamentale de l’Église par son affirmation TU ES CHRISTUS, FILIUS DEI VIVI. Lorsqu’une personne a gravi tous les échelons l’ayant conduit au poste de successeur de Pierre, il lui est impossible de passer sous silence Jésus, comme elle l’avait fait pour Moïse en lui substituant des hagiographes inconnus parce qu’inexistant. Il faudra donc biaiser et s’attaquer à la « figure de Jésus », c’est-à-dire à Adam, qui est forma futuri – qui est figure de celui qui doit venir, c’est-à-dire le Christ, comme nous l’a appris l’Apôtre Paul en Romain V, 14. Pie XII en est tellement peu certain qu’il autorise la recherche d’un autre « prototype » d’Adam dans l’animalité en ignorant sciemment l’ordre de la création des êtres animés donné dans la Genèse. Même le Talmud et tous les autres écrits rabbiniques n’avaient pas osé imaginer cette falsification de la Révélation faite à Moïse. Est-il besoin d’ajouter qu’une personne qui ignore volontairement l’existence même de Moïse, qui ignore tout aussi sciemment la claire affirmation de saint Paul disant que le premier père de toute l’humanité est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram – faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance (Gen. I, 26) à l’image du Christ par conséquent et non à l’image d’un animal, ne peut être le successeur de saint Pierre, si ce n’est qu’à l’image de Caïphe comme successeur de Moïse !
Après avoir nié ipso facto l’inspiration divine des Ecritures, après avoir nié par la simple hypothèse de la filiation animale l’affirmation inspirée de saint Paul, injurié le Créateur, dont il se disait le Vicaire, en le contredisant formellement par le bouleversement de l’ordre de la création clairement indiqué à Moïse et en injuriant également Adam créé le premier et seul dans la splendeur et innocence originelles et créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, Jésus-Christ en qui réside corporellement la plénitude de la Divinité, et non comme « évolution » d’un singe, grotesquerie inventée par le « Singe de Dieu », Lucifer, et inspirée par lui à ses adorateurs humains, il ne restait plus à Pie XII que de tenter de sauver les apparences en affirmant avec force l’existence du dogme du péché originel, si clairement affirmé dans la Genèse et si clairement mis en lumière par le Prince des Théologiens, saint Paul, qui a reçu la Révélation de la Bouche même du Seigneur, non plus comme Moïse sur la Montagne Sainte du Sinaï mais dans le Paradis. Voici le texte où Pie XII est censé affirmer ce dogme fondamental en tant que Docteur suprême de l’Église fondée sur Pierre, dont l’Autorité se transmet par force à tous ses successeurs légitimes, c’est-à-dire à ceux qui conservent fidèlement la foi de Pierre en la Divinité de Notre Seigneur et le prouvent par la conservation du texte de la Révélation sans en changer ou modifier le moindre iota et ne le falsifiant pas par des interprétations en totale contradiction avec le texte lui-même de cette Révélation.
Mais quand il s'agit d'une autre vue conjecturale qu'on appelle le polygénisme, les fils de l'Eglise ne jouissent plus de la même liberté. Les fidèles en effet ne peuvent pas adopter une théorie dont les tenants affirment ou bien qu'après Adam il y a eu sur la terre de véritables hommes qui ne descendaient pas de lui comme du premier père commun par génération naturelle, ou bien qu'Adam désigne tout l'ensemble des innombrables premiers pères. En effet, on ne voit absolument pas comment pareille affirmation peut s'accorder avec ce que les sources de la vérité révélée et les Actes du magistère de l'Eglise enseignent sur le péché originel, lequel procède d'un péché réellement commis par une seule personne Adam et, transmis à tous par génération se trouvant en chacun comme sien.
Ce texte semble de prime abord d’une orthodoxie parfaite. Il n’en est rien car ce texte est en fait un tissu de contradictions et aboutit fatalement soit à l’absurde, soit à la négation du péché originel, soit à la gnose luciférienne. En voici la preuve. Tout d’abord le texte de la Genèse est particulièrement claire concernant ce que Pie XII appelle le « polygénisme » puisqu’elle déclare en toutes lettres : « Il n’est pas bon que l’homme soit SEUL… . La Genèse exclut d’emblée l’hypothèse envisagée de la multiplicité des pères.
Ensuite, on ne peut que s’indigner en constatant le cynisme de Pie XII à la lecture de cette phrase : en effet on ne voit absolument pas comment cette affirmation peut s’accorder avec ce que les sources de la vérité révélée et les Actes du magistère de l’Église enseignent sur le péché originel… LA source primitive et unique où nous est révélée la faute originelle commise par Ève tout d’abord sur tentation de Satan et par Adam ensuite sous tentation d’Ève est précisément LA GENÈSE, écrite par Moïse sous dictée de Dieu sur le Sinaï, ce Moïse jeté aux oubliettes par ce même Pie XII. La source primitive du Magistère de l’Église est l’enseignement de saint Paul dans ses Épîtres et notamment en Romains, chapitre V, ces points essentiels de notre foi ayant été tout particulièrement mis en lumière par les Décrets du Concile de Trente, auxquels Pie XII se garde bien de faire référence, tout comme à la citation essentielle de saint Paul, explicitant la déclaration de la Genèse.
En outre, tout catholique sait que le péché originel se transmet par la génération charnelle comme l’enseigne le catéchisme du Concile de Trente sur la base des décrets dudit Concile. Tout le monde sait, et pas seulement les catholiques, que cette transmission de la vie par voie charnelle, c’est-à-dire sexuelle, est naturelle pour les animaux et cette voie a donc été instituée par le Créateur dans leur nature. Il serait donc absurde de dire que les animaux transmettent, en se reproduisant charnellement, sexuellement, un quelconque péché ! Donc, si l’homme était le fruit d’une hypothétique évolution d’un animal, les lois établies par Dieu, qui régissent les animaux, régiraient obligatoirement les hommes, y compris pour leur reproduction. La conséquence logique est qu’il est absurde de parler de transmission d’un péché originel pour les hommes, ce qui équivaut à nier l’existence d’un tel péché pour l’homme, évolution normale de l’animal. (Il est à noter que l’expression péché originel n’est employée ni dans la Genèse ni dans les Épîtres de saint Paul ni ailleurs dans les Écritures).
Si l’on veut malgré tout sauver les apparences et maintenir comme dogme ce péché originel, ce que fait Pie XII, il n’y pas d’autre possibilité que d’en rendre Dieu responsable ! Il aurait été institué par Dieu, mais seulement pour les hommes. Ce qui est une absurdité doublée d’un épouvantable blasphème contre la Majesté, la Sainteté, la Justice infinies de Dieu qui ne saurait être l’Auteur d’un mal !
Tout lecteur attentif de ce texte découvre donc que l’expression « génération naturelle » est la clé permettant de comprendre l’intention de Pie XII écrivant un texte d’une telle importance. En proscrivant l’adjectif « charnel » intentionnellement, sciemment, en toute connaissance des conséquences de cette proscription, Pie XII sait en toute certitude qu’il affirme par là qu’il n’y aurait qu’un seul mode de création-reproducion des êtres et ce mode est donc celui employé par Dieu pour les animaux et exclusivement celui-là. Peut-on imaginer qu’il ne savait pas que Adam, puis Eve, puis la Vierge Marie et Jésus n’ont pas été conçus par ce mode ?! Certainement pas. C’est assez dire que dès l’instant où il est question du péché originel et de sa transmission l’adjectif CHARNEL doit obligatoirement être utilisé. Sans cette précision, Dieu étant le seul Auteur de la nature, il est impossible de ne pas conclure que c’est Dieu qui de façon délibérée a inscrit le péché originel dans la nature de l’homme. Mais une telle assertion n’est en toute certitude que l’expression de la gnose luciférienne.
On le comprendra mieux si l’on reprend le début du texte analysé où Pie XII déclare au sujet des premiers chapitres de la Genèse qu’ils ont été écrits par des « hagiographes » dans le style simple et figuré, bien approprié à l’état des esprits d’un peuple peu cultivé. Une telle phrase appliquée à un Texte auquel se réfère en maintes occasions le Christ en Personne, en se référant à son Rédacteur Moïse, qui a suscité des milliards de commentaires depuis des millénaires, qui a été combattu, tourné en dérision, méprisé par tous les ennemis de Dieu et aujourd’hui plus que jamais, est vraiment quelque chose de tellement insolite et insensé sous la plume d’une personne qui se présente comme le Vicaire du Christ, que nous sommes bien obligés d’essayer de discerner la cause d’un tel mépris du Texte fondamental de notre Foi de la part de celui qui est censé la défendre, comme il le déclare d’ailleurs dans le titre en affirmant que Humani Generis a été écrit pour dénoncer quelques opinions fausses qui menacent de ruiner les fondements de la doctrine catholique. L’intention est tout à fait claire : faire croire que depuis sa rédaction, il y a des millénaires, par des « hagiographes », écrivant pour des esprits d’un peuple peu cultivé, les esprits du XXe siècle ont évolué et ne peuvent plus se contenter d’un tel « simplisme ». Ce n’est rien d’autre que la thèse de base du modernisme qui permet ainsi de considérer comme caduque le texte fondamental de la Foi pour pouvoir la remplacer par leurs fumeuses théories. Pourquoi cet acharnement à démolir de toutes les façons possibles un texte prétendument caduque et tout juste bon pour des débiles mentaux n’ayant pas évolué au rythme des Sciences ? Une telle position est très exactement celle de Teilhard de Chardin et n’est strictement rien d’autre que la gnose luciférienne de mise en doute de tout comme Satan l’avait suggéré à Ève au Paradis terrestre qui en a persuadé Adam entraînant ainsi tous leurs descendants dans la mort. Ce point sera traité dans un texte ultérieur.
Michel Mottet
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