"SEULEMENT, QUAND LE FILS DE L'HOMME REVIENDRA TROUVERA-TIL LA FOI SUR LA TERRE?" (LUC XVIII,8)
par Hugues Marie Kellner Traduit par André Perlant
(Extrait de la lettre N° 70 du 15 janvier 1976 pp 26 et suivantes)
L'influence protestante, sur le plan doctrinal, était déjà à l'oeuvre dans l'Église catholique avant Vatican II, mais elle était à peine discernée par les populations catholiques, surtout parce que l'environnement laïcisant, dans lequel elles étaient contraintes de vivre et qui sapait la morale, les avaient déjà considéremment affectées. La situation se modifia avec Vatican II: cette influence fut renforcée et so utenue par une intense propragande; elle ne rencontra de résistance que provenant de tout petits groupes, infimes en pourcentage, que l'on appela traditionnistes (1). Comme leur nom i'indique, ceux-ci furent écourés pour toutes les altarations des dogmes et de la liturgie qui allaient à l'encontre de la tradition. (2)
Mon dessein, ici, n'est pas d'étudier en détail les mouvements traditionnistes. Il semble suffisant de déterminer leurs traits essentiels, à l'heure présente où la ruine de l'Église Catholique est un fait accompli. D'abord il faut remarquer qu'on ne doit pas confondre les traditionnistes avec les membres de la Communauté antérieurement Catholique et qui n'ont pris aucune part dans la démolition de ses structures: ces derniers ont conserv (3) l'intégralité de la FBI Catholique et par suite considèrent l'Église encore appelée Catholique, comme l'Église de l'apostasie. On peut les distinguer comme étant les membres actuellement épars de l'Église Catholique Subsistante, et l'auteur de ces lignes est l'un d'entré eux.
A) Les traditionnistes sont des instruments involontaires que Satan utilise pour empêcher que les vrais catholiques survivants ne s'organisent.
Alors qu'au début de Vatican II les traditionnistes donnaient par leurs réactions l'impression de se livrer à une défense légitime et agreable à Dieu de l'orthodoxie catholique contre les réformateurs modernistes protestantisants, il apparut de plus en plus clairement à mesure que le temps passait, que leur activité ne pouvait nullement contrecarrer le precessus de protestantisation qui se déroulait dans l'Église Catholique, mais que par contre, elle avait pour effet de s'opposer avec succès à toute corporation des membres catholiques rescapés qui ont besoin de structures pour soutenir leur vie spirituelle. La raison de l'échec des traditionnistes c'est leur étonnante méconnaissaice de l'enseignement dogmatique qui a défini l'appatenance à l'Église Catholique; c'est aussi leur incapacité à discerner l'irréversibilité de l'apostasie de l'Église encore appelée catholique et c'est la même tare que celle que la hiérarchie catholique avait déjà affichée à l'époque précédente, (4) lorsqu'elle analysait le protestantisme. Le dénominateur commun des traditionnistes, c'est qu'ils ne croient pas que l'Èglise encore - dite - catholique soit irrévocablement devenue une secte protestante d'apostats; Au contraire, ils sont presque unaniment d'avis qu'elle est toujours la vraie Église Catholique et que Paul VI et les évêques qui la régissent sont encore la hiérarchie légitime. Ils sont néanmoins persuadés que cette hiérarchie est dans une large proportion fortement contaminée par des hérésies qui rendent nécessaires la désobéisance lorsque cette hierarchie s'engage dans des comportements qui sentent le fagot. Pour justifier ces refus d'obtempérer ils s'ppuient fréquemment sur Saint Robert Bellarmin (et son traité "De Romano Pontifice" lib. II cap. 29). Mais, ils ont la ferme conviction, qu'avec l'aide de Dieu ils vont pouvoir, par leurs efforts, ramener cette Église, infestée d'hérésies, à la gloire de la pleine orthodoxie catholique, à "l'heure voulue par Dieu". Ils ont tous une préférence pour la messe latine tridentine, mais se divisent par l'opinion qu'ils ont de la validité ou de l'invalidité du Novus Ordo Missae. La plupart des traditionnistes sont enclins à comparer l'état actuel de l'Église avec celui du temps de l'hérésie arienne. C'est pourquoi Saint Athanase est l'objet d'une ferveur particulière de leur part.
Que des laïques, incultes du point de vue théologique, croient à un non sens aussi colossal dans la définition dogmatique de l'appartenance à l'Église et l'application des canons qui la règlent - excusez la force de la qualification - il ne faut plus s'en étonner; mais que ce non-sens soit répandu et prôné par des clercs, théologiquement bien formés, qui dirigent les groupes traditionnistes et même par ceux qui sont fiers de leur doctorat de théologie ou de droit canonique, c'est à peine croyable. Pour prouver l'absurdité à laquelle les traditionnistes ajoutent foi, bien qu'elle s'oppose directement à l'orthodoxie Catholique, examinons les définitions canoniques se rapportant à ce sujet.
Le canon 2314, par I.I. CIC, précise que ceux qui ont apostasié, et tous les hérétiques et schismatiques sont excommuniés ipso facto, c'est-à-dire qu'ils sont automatiquement exclus de l'Église Catholique. Ce canon est naturellement valable pour les papes et les évéques et se rapporte, comme cela ressort du canon 1325 par. 2, cité plus haut, à la négation d'une seule des vérités, prise même isolément, parmi celles auxquelles il faut croire de fide divina et catholica. Il est également important de souligner que les canons que nous venons de citer ne sont pas, par essence, des lois dites positives qui peuvent être modifiées suivant l'évolution des circonstances. Au contraire, ils ont avec la Foi Catholique des liens essentiels et c'est pourquoi on ne peut les changer. A la lumière de ces données canoniques, Paul VI et tous les évêques qui régissent l'église encore dits catholique sont automatiquement exclue de la vraie Église Catholique, car ils ont tous, sans exception (5) abandonné des vérités fondamentales de la Foi Catholique, ainsi que les traditionnistes l'admettent franchement. L'église encore - dite- catholique qu'ils gouvernent, c.à.d. les membres qui les reconnaissent comme étant la hiérarchie catholique, forment avec eux une secte (non catholique).
Dans ces conditions et pour répondre à des objections possibles, je voudrais ajouter que leurs erreurs contre la Foi, Paul VI et les évêques les professent avec "pertinacité", c.à.d. qu'ils les opposent à dessein, donc consciemment, aux enseignements de l'orthodoxie Catholique ainsi que les prémisses du canon 1325 par. 2 l'exigent expressément; en effet, ces nouvelles vérités proclamées sous la bannière du "progressisme", sont des négations préméditées del "l'ancienne" doctrine.
Concernant Paul VI (G.B. Montini) qui pour la plupart des traditionnistes est encore le Saint-Père, je voudrais ajouter une circonstance ce aggravante: alors qu'il était archevêque de Milan il étalait déjà son apostasie en public en faisant des déclarations hérétiques, comme je l'ai montré dans mon article no 21 dur 23 septembre 1967. Pour cette raison, il n'était pas éligible au pontificat suprême et n'a jamais été légitimement pape. Cette démonstration ne fait que reprendre une loi canonique qui a été publiée en l'année 1559 par le pape Paul IV (1555-1559), comme je l'ai découvert ultérieurerment (6).
Dans cet état de la question je voudrais aussi ajouter que les traditionnistes se trompent lourdement quand ils citent Saint Robert Bellarmine comme avocat de leur point de vue, à savoir que l'on peut simplement refuser l'obéissance à une hiérarchie hérétique ou apostate sans en même -emps la déclarer privée du droit de juridiction auquel on se soustrait. Cependant, dans les documents ci-dessus, la désobéissance que conseille Saint Robert Bellarmine, ne s'applique que dans l'hypothèse où la hiérarchie est légitime; il est, par contre, le héraut intransigeant du principe suivant: un pape hérétique perd ipso facto son pontificat, c.à.d. de manière automatique, car il n'est plus sous aucun rapport membre de l'Église. La position du saint est donc en parfaite cohérence avec le canon 2314 par II CIC déjà mentionné.
La seconde erreur fondamentale des traditionnistes consiste à croire fermement que la démarche qui à entrainé l'église encore - dits - catholique loin de l'orthodoxie Catholique puisse être inversée, et que la la Foi Catholique puisse être restauréedans cette église. Les traditionnistes concèdent il est vrai que les modifications introduites dans la vie ecclésiastique ont un caractère protestant et spécialement tout ce qui concerne le "Novus Ordo Missae". Mais leur erreur consiste en ceci: - et de ce point de vue ils répètent leur évaluation erronée de la doctrine - le protestantisme est à leurs yeux, le terme d'un cheminement hérétique qui peut et doit être inversé. Ils ne discernent pas la vraie nature du protestantisme qui est une apostasie irréversible conduisant immanquablement à l'enfer. La morale protestante est anthropocentrique et permet à l'homme, ainsi que nous l'avons déjà montré, de vivre suivant sa nature déchue en s'adonnant à ses péchés dans la routine de l'impénitence. Par suite de leur appréciation erronée du protestantisme, les traditionnistes sont portés à remarquer avant tout l'aspect doctrinal et liturgique du processus de protestantisation, par ex. le Novus Ordo Missae de l'église encore-dite catholique. Ainsi ils négligent les résultats moraux que ce processus y a largement effectués et à une échelle telle que les péchés, fruits de l'apostasie, commis avec routine, dans l'impénitence, comme par ex. la contraception artificielle, les divorces suivis de remariage, l'indécence des vêtements ont pratiquement atteint dans l'église encore-dite catholique les mêmes proportions que chez les protestants. Parce que l'apostasie des moeurs, c.à.d. le refus du salut proposé par le Christ aux conditions fixées par Dieu, a atteint dans l'église encore-dit-e catholique une ampleur telle qu'elle bloque toute voie de retour, il n'y a plus en réalité aucun espoir de voir cette église revenir à l'orthodoxie Catholique. Et, c'est là le noeud de la situation, celui-là même qui arrête tout, maintenant, comme jadis, ainsi que nous l'avons déjà mentionné: jamais une secte protestante n'a fait en tant que secte retour à la Foi Catholique. Dans ces données de l'environnement, toutes les tentatives des traditionnistes, de convaincre la hiérarchie encore-dite, - catholique par des démonstrations historiques et doctrinales, que son orientation actuelle renie des Vérités Catholiques immuables, sont totalement futiles. Car ces autorités le savent déjà très bien mais elles n'en n'ont cure. En effet c'est le fruit du processus conscient de "modernisation" de l'église qui à pour motif le culte de l'homme, la morale anthropocentrique.
En cet état de choses l'habitude qu'ont les traditionnistes de mettre en parallèle la situation de l'église d'aujourd'hui avec celle du temps d'Arius, - et en conséquence d'accorder aux combattants pour la vraie Foi les honneurs mérités par Athanase - est absolument irréaliste. Car, répétons-le, en dépit de la grave erreur théologale qu'il commetait, l'arianisme se réclamait de Dieu et d'une morale théocentrique. C'est pourquoi il constituait une hérésie chrétienne qu'il fallait ramener sur le bon chemin. Mais l'église encore-dite-catholique est ccependant une secte protestante que même Athanase ne pourrait convertir et ramener à Dieu.
Pas une seule fois ne se réalisera la pieuse conviction qu'ont les traditionnistes; jamais leurs efforts pour convertir l'église encore-dits-catholique ne seront bénis de Dieu; car cet espoir résulte d'une erreur inadmissible, comme le montrent la doctrine catholique et le témoignage de la Bible. En effet la norme eet que Dieu n'intervient pas lorsque, de par son libre arbitre, l'Homme se détourne de Sa Grâce qu'il bloque en apostasiant, comme c'est le cas de ceux qui vont, impénitents, dans l'ornière des péchés. Le rôle que Dieu à joué dans l'histoire de Son Église en fournit une preuve: comme on l'a remarqué, la Foi Chrétienne s'est répandue dans le monde païen, avec l'aide de Dieu, àune vitesse qui tenait du miracle. La raison en était que les païens avaient conservé, pour l'essentiel du moins, le sens du Divin, leur adhésion à la morale voulue par Dieu. C'est pourquoi ils étaient disposés à recevoir les grâces de la rédemption, dignes du salut. Mutatis mutandis ceci vaut aussi pour les hérétiques. En contre-partie Il n'empêche point les apostats protestants de se séparer de l'Église et de répandre l'apostasie dans le monde entier sans qu'une seule secte se convertît en tant que secte et revînt à la Foi Catholique. Dieu n'est donc pas intervenu auprès des apostats même pour secourir sa propre Église, alors qu'elle se retrouvait amoindrie, dans une situation d'infériorité inéluctable. Il n'interviendra pas auprès des apostats dans les temps qui précèdent immédiatement Son Second Avènement, même pour secourir Son Église après qu'elle se soit presque entièrement détournée de Lui. C'est certain d'après les paroles mêmes du Christ déjà citées, que St Luc rapporte au ch. 18,vers. 8.
"Seulement quand le Fils de l'homme viendra trouvera-t-Il la Foi sur la terre?"
En conséquence, l'Église dans les grandes oraisons Catholiques du Samedi Saint, prie pro héréticis et schismaticis pro perfidis Judaeis et pro paganis, mais non pour la conversion des apostats, et non pas, pousser jusqu'au bout ma démonstration, pour le Diable et les auxiliaires de ses valets.
L'erreur des traditionnistes la plus lourde de conséquences, c'est leur aveuglement face aux signes eschatologigues de ce temps qui est le nôtre. Ils croient bien sûr que l'humanité, finalement, sera détruite, ce qui est clairement prédit par la sainte écriture; mais ils ne distinguent pas clairement le facteur qui détermine le moment de cette destruction. Ils ont certes appris conjointement à la première question du catéchisme que les hommes ont été créés pour honorer Dieu, dessein qu'ils réalisent par leur obéissance aux commandements de Dieu; ce dont ils trouvent la récompense dans une éternelle félicité. Mais ils ne comprennent pas bien que la Fin dernière de l'humanité a pour conséquence que Sa destruction doit se produire lorsqu'elle aura rejeté la morale divine.
Les traditionnistes savent bien que la Redemption a procuré aux hommes moralement chancelants par suite du péché originel des grâces sacramentelles qui sont nécessaires pour guérir les âmes et les rendre fidèles aux commandements de Dieu. Ils savent que le Christ a confié à son Église la dispensation des grâces du rachat et de la sanctification en même temps que la mission de faire honorer Dieu dans le monde entier en appelant les hommes à suivre Ses commandements. Comme ils le savent également l'Église a rempli avec succès sa mission divine en propageant la Fol Chrétienne jusqu'aux frontières du monde connu de son temps, malgré schismes et hérésies, jusqu'à ce qu'au XIIIè siècle son règne spirituel couvrît le monde. Mais ce qu'ils ne voient pas c'est le fait suivant, déjà analysé ci-dessus: au début du XVIè siècle, dans cette même Église Catholique, par suite de l'extrême corruption des moeurs d'ecclésiastiques de tous rangs et de tous pays a commencé, avec la revolution protestante, le reniement par les hommes de la Fin assignée par Dieu à leur création et l'adoption d'une morale centrée sur l'humain UItérieurement cette révolution a abouti, dans les années qui ont suivi Vatican II, à l'apostasie de la majeure partie de l'Église Catholique et de pratiquement toute l'humanité. Or cette apostasie mène droit à l'enfer, la sainte écriture nous l'assure. C'est là notre situation présente décrite par Saint Paul dans sa seconde épître aux Thessalonissiens (2;3). Elle marque le dernier stade de la marche de l'humanité vers la destruction, l'époque où la Foi Catholique et l'Église du Christ subsistent en un infime résidu de chrétiens dispersés, comme l'annonce la prédiction du Christ plusieurs fois rapportée:
"Seulement quand le Fils de l'homme viendra trouvera-t-Il la Foi sur la terre?" (Luc 8;8)
On l'a vu la démonstration que nous faisons du caractère eschatologique de notre temps s'appuie tout à la fois sur la logique, la doctrine catholique, et les prophéties de l'Ecriture Sainte qui en grande partie rapporte les paroles mêmes du Christ. Elle est rendue dramatique par l'épouvantable réalité du danger nucléaire qui pèse sur l'humanité. A la lumière de cette démonstration une des idées favorites des traditionnistes se révèle construction purement cérébrale c'est que l'Église Catholique est une communauté gigantesque qui subsistera jusqu'à la fin des temps. En s'accrochant à cette thèse, ils veulent manifestement prouver la force de leur conviction Catholique et spécialement de leur foi aux paroles du Christ:" Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. (Matth. 16;8). A partir de là ils sont désormais aveugles aux leçons eschatologiques de notre temps où l'Église Catholique a presque disparu. Dans leur cécité spirituelle ils ne distinguent guère que les paroles du Christ en St Matth. chap 16; vers. 8, garantissent seulement que son Église subsistera jusqu'à la fin des temps, mais ne fournissent pas la moindre indication sur les [??] qu'elle doit avoir, arrivée à son terme.
Les paroles du Christ rapportées par St Luc (18;8) prédisent qu'alors l'Église ne comptera plus qu'un nombre infime de croyants; c'est dit expressément.
La chimère des traditionnistes que nous venons d'expose, et que soutiennent en partie des intérêts particuliers, est aussi une des causes qui les empêche, eux et leurs prétres, de comprendre et de croire que l'Église Catholique dans son ensemble est devenue une secte protestante apostate et leur fait croire au non sens doctrinal et canonique selon lequel la hiérarchie rénégate de ladite secte est encore la hiérarchie légitime de l'Eglise Catholique.
Les erreurs fondamentales dénoncées précédemment expliquent que les efforts des traditionnistes pour ramener l'Église encore-dite Catholique à la vraie Foi, par des actions menées de l'intérieur, seraient parfaitement vains, même dans l'hypothèse où cette église prêterait suffisamment l'oreille à leurs griefs. Mais les différentes lettres adressées par les traditionnistes au "Saint-Père" ont été tout simplement ignorées de même que les pélerinages à Rome. Les plus récents d'entr'eux ont été également passés sous silence par la presse. En recherchant un face à face avec Paul VI le prêtre traditionniste français Georges de Nante ss'est finalement heurté à la police; les protestations littéraires du prêtre traditionniste français Louis Coache ont provoqué, après appel au jugement du Vatican, son expulsion de Montiavoult dont il était le curé; la déclaration belliqueuse de l'ex-évêque de Tulle Mgr Lefèbvre "Oui à la Rome éternelle, non à la Rome moderniste", publiée ae 15 Janvier 1975 dans Itinéraires", périodique français édité par Jean Madiran, a ertraîné le 6 Mai 1975 la sentense du Vatican, appuyée par Paul VI, qui ordonnait à Mgr Lefèbvre de saborder la fraternité sacerdotale et de fermer son séminaire d'Ecône (en Suisse) ainsi que ses autres maisons.
Pousser l'église sur la voie du retour, c'est le but, utopique et pieux des efforts, consentis par les traitionnistes et qui qe traduisent par des études qu'ils sont seuls à lire et d'autres activés qui ne sortent pas de leur milieu. Pour définir la vanité extrême de ces efforts, on peut dire sans exagération qu'ils n'ont jamais fait revenir à la vraie Foi un seul des membres apostats de l'église apostate encore-dite-catholique.
Par ailleurs on ne saurait trop prévenir les traditionnistes des périls qu'ils font courir à leur âme en restant dans cette église apostate encore-dite-catholique. Car dans leurs vaines tentatives pour la remettre sur le droit chemin ils s'exposent à accepter, en matière de Foi des compromis empoisonnés; comme le fit l'Église avant Vatican II lorsque par souci "d'oecuménisme"e lle essayait de convertir les sectes protestantes. Ces efforts se sont terminés par sa propre conversion au protestantisme. En reconnaissant, soit ouvertement, soit de manière voilée la validité du Novus Ordo Missae, les groupes traditionnistes passent un de ces compromis fatals pour la Messe latine tridentine que pourtant ils préfèrent. C'est le cas des groupes qui suivent Mgr Lefèbvre. Un autre compromis vénémeux qu'avalise la presque totalité des traditionnistes c'est la reconnaissance de la hiérarchie comme légitime, bien qu'ils se plaignent des hérésies manifestes de l'église encore-dite-catholique. Et c'est ce même compromis qui précisément s'insinue lorsque au canon de la messe latine et tridentine les prêtres traditionnistes prient "una cum famulo tuo Papa nostro Paulo", et l'ordinaire local encore-dit-catholique, ainsi que l'indiquent les bandes enregistrées au cours de messes tridentines.
La raison pour laquelle les chefs ecclésiastiques de groupes traditionnistes trouvent des troupes, n'est pas en premier lieu l'intérêt qu'elles manifestent pour la conversion de l'église encore-dite-catholique, mais le désir d'assister à des messes tridentines valides, et de recevoir des sacrements valides, en mettant ainsi à profit les fonctions sacerdotales de leur chef. Mais hélas, il faut cependant admettre pour des raisons de doctrine et de droit canon que leur attente n'est pas forcément justifiée. Par exemple les messes latines tridentines qui sont célébrées par des prétres traditionnistes qui reconnaissent aussi la validité du Novus Ordo Missae, même si cette reconnaissance n'est accordée qu'à la version latine de cet Ordo, sont invalides à cause de la préexistense d'une mauvaise intention - ainsi le veut l'explication donnée par Léon XIII sur l'invalidité des ordinations anglicanes dans son encyclique "Apostolicae Curae" (Denzinger 1963-1966) (7). Bien plus, les services de prêtres traditionnistes qui ne reconnaissent comme valide que le messe tridentine sont souvent d'une efficacité douteuse. Car les fonctions sacerdotales ne sont licitement exercées que dans le cadre de la vraie Église Catholique; or celle-ci dont est exclue l'église apostate dite-catholique se réduit aujourd'hui à l'Église Catholique rescapée. Par conséquent, les prêtres traditionnistes qui se considèrent encore comme prêtre de l'église dite-catholique sont excommuniés et donc suspense à divinis. Leurs activités sacerdotales tombent sous la censure du canon 226 4 CIC. Ceci signifie que même la célébration de la messe authentique leur est interdite sous peine de péché grave, et que l'assistance à une messe pareillement condamnée est une lourde faute de la part des fidèles, lorsqu'ils n'ont pas l'excuse de l'ignorance (Cf St Thomas d'Aquin, Summa Theologica, tome III, question 64, article 6, Réponse à l'objection 2 et article 10, réponse à l'objection 3)
Les membres laïques des groupes traditionnistes étaient bien sûr à l'origine de vrais catholique qui ne prenaient nullement part à la grande apostasie dans leur Église et qui s'étaient déjà spirituellement détachés de l'église apostate dite-catholique. C'est pourquoi ils étaient dans la nef de l'Église Catholique rescapée. Du point de vue métaphysique on doit considérer que les chefs ecclésiastiques qui ont ramené ces vrais catholiques dans la sphère d'influence de l'église apostate dite-catholique sont les instruments involontaires de Satan dont le dessein est de détruire également les restes de l'Église Catholique. Ceux-ci ne pourront se corporer qu'en échappant à l'influence des chefs ecclésiastiques traditionnistes.
B) Les prophéties du Christ sur son Église Survivante
Satan ne réussira pas à annihiler l'Église du Christ. Nous avons en effet l'assurance des paroles du Christ déjà citées "Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle" (Matt, 16; 18) Mais il est également assuré par les paroles du Christ, toujours répétées ici, (St Luc 18; 8), que à l'encontre des illusions des traditionnistes, cette Église des derniers temps ne comprendra qu'un nombre infime de membres disséminés dans le monde:
"Seulement, quand le Fils de l'homme viendra trouvera-t-Il la Foi sur la terre? "
Cette prédiction du Christ est le gage que même les machinations actuelles des chefs écclésiastiques traditionnistes ne pourront en fin de compte s'opposer avec succès à la corporation des vrais Catholiques rescapés.
C) Inorganisation présente de l'Église Catholique Survivante.
Parce que, pour les raisons apportées si-dessus, les organisations traditionnistes ne peuvent être considérées comme organes de l'Église Catholique Survivante, et ne le veulent d'ailleurs aucunement, cette Église rescapée, comme je l'ai déjà remarqué dans mon article n° 6 I pp 23 et 24, ne peut subsister que dans le très petit nombre de catholiques qui, comme l'auteur de la présente étude, ne se sont jamais laissé détacher de leur Foi pendant la grande apostasie. Ils se composent presque uniquement de laïques et n'ont eu jusqu'ici aucune structure ecclésiale parce que tous les évêques en exercice sans exception sont tombés et parce que, pratiquement, les rares prêtres conservateurs sont tous restés dans l'Église Apostate dite-catholique; devenant dans la mesure où ils exprimarent leur position conservatrice des prêtres traditionnistes. C'est pourquoi peu de messes valides, qui demeurent des cas d'exception, sont accessibles aux vrais Catholiques; et méme dans ces cas il s'agit de messes célébrées par des prêtres appartenant à l'Église Apostasiante dite-catholique: bien que latines et tridentines leur efficacité spirituelle est douteuse d'après l'analyse faite cidessus.
Il y a des points de repère assez sûrs permettant d'estimer que le pourcentage des Catholiques orthodoxes rescapés est compris entre 1% et 0,1% du nombre des infidèles appartenant à l'Église Apostasiante dite-catholique. Quand en première approximation on prend 0,3% du nombre de ces derniers, qui s'élève à 500.000.000, on trouve que le nombre des fidèles rescapés, sur toute la terre, peut se chiffrer à 150.000. C'est en valeur absolue un total non négligeable. Celá signifie par exemple que dans un diocèse de 300.000 personnes dites-catholiques, comme celui de Rochester, New-York, où cette l'auteur de ces lignes, il y a vraisemblablement 900 personnes réellement catholiques qui, pour le salut de leur âme, attendent et désirent des pasteurs vraiment catholiques qui prendront soin de leur vie spirituelle. C'est pourquoi le rétablissement des fonctions patorales, actuellement étouffées dans l'Église Catholique par les ravages de la grande apostasie, est une nécessité impérative pour les Catholiques rescapés. Les prêtres conservateurs qui sont rests dans l'Église Apostasiante dite-catholique sont appelés par ces lignes à quitter cette organisation et à jouer le rôle indispensable qui est véritablement le leur dans la construction pastorale de l'Église Catholique Survivinte.
D'un autre côté on ne peut trop souligner qu'on ne peut s'attendre, pour les raisons déjà données et d'après les prophéties bibliques, à ce que le nombre infime des catholiques fidèles s'accroisse sensiblement ou qu'il devienne le germe de la conversion de l'Église Apostasiante - dite catholique. Tout au contraire, il faut prévoir que le nombre des catholiques fidèles va regresser, si dans un futur proche, ils ne bénéficient pas d'une pastorale vraiment catholique.
Notes du Trad: (1) L'anglais "traditionalist" a été généralement utilisé ou françisé en "traditionaliste". Nous préférons reprendre le terme traditionnel, même au sens religieux, de traditionniste.
(2) L'appellation est urie qualification fausse qui induit en erreur. En effet, les traditionnistes ont créé par le choix de leur nom, l'impression erronnée que, les vérités catholiques qu'ils défendent, tiennent leur autorité de la longue durée des âges où elles furent proféssées dans leur authenticité. De là il découle qu'ils donnent par leur nom l'impression aberrante que "traditionnel" est équivalent à "bon". C'est une erreur: le péché originel qui est le pire de maux qui se soient abattus sur l'humanité, est l'héritage le plus traditionnel du monde.
(3,4,5) c.à.d. y compris le chéri des traditionnistes, l'évêque brésilien de Castro Mayer qui malgré ses positions quiprotègent la Messe latine tridentine, approuve l'introduction de "pour tous les hommes" dans les paroles de la consécration, ainsique l'auteur de ces lignes a pu le montrer effectivement.
(6) dans un article de Michel Wiidfener qui à été publié dans la livraison de Mai 1972 d'"Einsicht".
Remarque du Trad: (7) Ceci veut dire lorsque les célébrants d'une messe adoptent consciemment l'intention officielle bien établie qui est de célébrer un repas. Nombreux sont les cas où les prêtres d'un certain âge agissent de telle sorte que malheureusement ils éludent, soit pour raison de commodité, soit par faiblesse due à leur âge, la question de la validité du N.0.M. Donc leur intention célébrant la messe n'est nullement défectueuse, puisqu'ils ignorent pratiquement tout de l'intention délictueuse. |