LE CANON 188, N° 4 OU: OU EST L'EGLISE
par Benjamin Fredric Dryden
Ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais où ils l'ont déposé. Jean (20:13)
Le premier dimanche de Pâques, Ste Marie Magdeleine "se tenait à l'extérieur du sépulcre en pleurant" parce qu'il était vide, ne contenait plus le corps de son Maître. Et même quand ses regards le rencontrèrent ressuscité, vivant, elle crut dans son affliction que c'était le jardinier. Elle le reconnut seulement quand il l'appela par son nom "Marie". De même aujourd'hui maint catholique ayant trouvé les églises vides, privées de la Grâce et de la Vérité du Christ, cherche dans l'affolement et l'affliction Son Corps Mystique, l'Unique Église Sainte, Catholique et Apostolique. Espérant le trouver dans les mêmes architectures qu'autrefois, et dans les personnages qui se font appeler Pape, évêques et prêtres, ces Catholiques, aveuglés par leur chagrin, ne perçoivent pas un fait patent: les charges occupées ont vacantes, non pas temporairernent par suite du décès d'un titulaire mais à vrai dire par défaut de titulaire, parce que l'occupant est un usurpateur qui n'a qu'une apparence de légitimité. A ce jour, aucun haut dignitaire vénéré des fidèles Catholiques, n'a fait observer que les charges usurpées sont réellement vacantes et qu'il est urgent qu'elles soient pourvues d'un titulaire.
Nous trouvons assurement des Catholiques faisant profession de défendre la Foi et la Morale de la Tradition qui protestent bruyamment, et en vain, contre les abus de pouvoir du pape, des évêques et du clergé paroissial, cependant qu'ils acceptent sans la contester la fausse doctrine selon laquelle Paul VI, les deux Jean-Paul qui lui ont succédé, ainsi que leurs subordonnés ont pouvoir de mésuser de leur fonction. Rares et humbles, au contraire sont les défenseurs qui attaquent le mal à sa racine, c.à.d. la fausse doctrine de l'autorité en lisant aux fidèles les lois canoniques de l'Église Catholique elles-mêmes, et notamment le canon 188, n° 4.
Traduction et texte latin du canon 188, n°4
Par tacite résignation, et en accord avec la juridiction, toute charge devient vacante, sans déclaration, ipso facto si le clerc (titulaire): ... n° 4: a publiquement dérogé a la Foi Catholique. (Ob tacitam ab ipso iure admissam quae libet officia vacant ipso facto et sine ulla declaratione, si clericus:... 4. A fide catholica pulice defecerit.)
Paraphrase: Personne s'il ne professe la Foi Catholique ne peut remplir une fonction quelle qu'elle soit dans l'Église: c.à.d. y prétendre validement à auelque autorité. Pour qu'un fidèle connaisse ce fait et refuse obéissance, il n'est besoin d'aucune formalité: ni jugement d'une cour, ni déclaration officielle, ni expression d'une démission acceptée par un dignitaire en place. Le manquement à la Foi Catholique signifie lui-même l'abdication.
Explication des termes: Par tacite résignation: la résignation est d'après le canon 188 l'un des motifs de privation et perte de fonction. Ces Causes sont: la résignation, la destitution, le déplacement, la mutation, la fin de la période d'exercice prévue. Le canon 184 permet à tout clerc sain d'esprit de résigner une charge qu'il occupe dans l'Église, à moins que la résignation ne soit interdite par une clause spéciale. Le canon 186 exige que la résignation soit faite par écrit, ou à défaut, devant deux témoins; mais l'adjectif tacite du canon 188 suspend cette obligation dans huit cas qui mettent le titulaire d'une charge dans l'incapacité de s'acquitter des devoirs qui lui incombent. Chacun d'eux signifte résignation dès qu'il existe.
En accord avec la juridiction: cette expression suspend l'obligation du canon 187 qui stipule qu'une résignation doit être adressée à celui qui a pouvoir de l'accepter ou à la personne qui a fait la nomination (Note du trad: Gladys Resch donne dans sa version allemende - Einsicht n° 7, p 290 - l'exemple d'un évêque. Il doit transmettre sa démission au pape.)
Toute charge: le canon 145 déclare que le mot charge (officium) doit être entendu au sens juridique le plus strict: "fonction permanente instituée par Dieu ou par un décret de l'Église, conféré d'après les règles sacrées du droit canonique, et impliquant une certaine participation aux pouvoirs de l'Église, que ce soit au pouvoir d'ordre ou à celui de juridiction. L'adjectif toute désigne naturellement l'ensemble des charges sans exception, aussi bien celle de pape, que celle d'ordinaire (c.à.d. d'évêque diocésain ou du coadjuteur de celui-ci) ou encore que celle de curé d'une paroisse.
Devient vacante: en ce qui concerne le droit et les fidèles catholiques. Peu importe que l'usurpateur continue d'oocuper un poste, il a perdu toute l'autorité qui lui venait de sa charge.
Ipso facto veut dire "par le fait même" en latin. Le fait, (cas ou circonstance) est l'un des huit énumérés au canon 188.
1) Les voeux prononcés pour entrer dans un ordre religieux. 2) Le retard résultant de négligence à assumer fonctions dans les délais imposés. 3) L'acceptation ou la conservation de quelque autre ministère incompatible avec cette charge. 4) Le défaut de la Foi Catholique. 5) La contraction d'un mariage, fût-il seulement civil. 6) L'enrôlement dans une armée, contrairement au canon 141. 7) L'abandon de l'habit ecclésiastique. 8) La non-résidence à 1'endroit present.
Nous remarquons qu'il serait difficile d'englober ces huit dérogations sous un même chef excepté le seul possible: celui d'incompatibilité avec les fonctions à excercer. Les causes sont parfois des fautes, mais pas toujours. Le canon n'est donc pas de nature pénare, il ne vise pas à corriger les contrevenants; il est par contre conçu pour protéger, il vise à éliminer les empêchements afin que tous les ministères soient effectivement excercés, que les besoins spirituels des fidèles soient satisfaits comme il convient.
Sans déclaration (sine ulla declaratione) signifie sans sentence prononcée par un juge, un tribunal, un supérieur - bref sans formalité l'égale. Cette informalité constitue une exception aux canons 150 et 151. En effet, le canon 150 déclare invalide toute nomination à une charge, si celle-ci n'est pas devenue vacante à la suite d'une résignation, d'une destitution, d'un déplacement d'une mutation ou de l'échéance du terme auquel des fonctions devaient prendre fin. Le canon 151 précise qu'une charge légalement vacante, mais illégalement occupée si le cas se présente, peut être conférée, pourvu toutefois que, conformément aux saints canons, l'occupation soit déclarée illégale et qua mention de cette déclaration soit faite dans la lettre d'investiture. D'après le canon 188 toutefois, et dans huit cas qu'il énumére, il n'est point besoin de semblable déclaration; même si elle n'est pas prononcée, la charge devient vacante par "tacite résignation". Aucune formalité n'est nécessaire avant la nomination d'un nouveau titulaire, aucune ne peut permettre au titulaire défaillant d'excercer légitimement ses fonctions. Nous remarquons aussi que l'expression sans déclaration rend désuète la procédure habituelle au temps de Saint Augustin ou de Saint Thomas (Sumina Theologiae 3, q. 32 ,a.9 c). Il fallait au moins une déclaration formelle "même dans le cas d'un hérétique se condamnant lui-même" en encourant les anathèmes de Saint Jean et de Saint Paul. Désormais, il n'y a plus de sursis avant cette déclaration: l'église retire toute autorité à un pasteur ou un ordinaire ou un cardinal ou à un pape hérétique, a tout moment.
Si le clerc... Reportons nous au canon 118 "Seul des clerces peuvent être revêtus du pouvoir d'ordre on de juridiction dans l'église, obtenir bénéfices ou pensions." Le canon 188 par suite ne concerne que des clerce, car ils sont seuls habilités à occuper les charges ecclésiastiques. Mais les laïques, éclairés par ce même canon 188 doivent refuser de reconnaître l'autorité des clercs qui usurpent leur charge, par exemple celle de Paul VI, de ses cardinaux, de ses évêques et de ses prêtres du moment qu'ils ont publiquement professé des hérésies (dont nous donnons une liste ci-après en comparant les enseignements de Vatican II à la doctrine catholique).
Notons également l'absence de precision portant sur cléricus qui peut signifier soit un clerc, soit le clerc. Toutefois une détermination est apportée par le sujet quaelibet officia (toute charge) du verbe vacant (devient vacante): il faut bien cmprendre "si le clerc qui occupe cette charge, quelle qu'elle soit, de la chaire de Pierre à la plus humble cure de campagne".
A publiquement déroge à Foi Catholique: 1'adverbe publiquement exige plus que des soupçons, plus même qu'une connaissance individuelle comme celle qui amènerait justement un supérieur à destituer un subordonné de son poste en accord avec le canon 192 n° 3. La résignation tacite ipso facto doit être evidente d'après des fait notoires, tombés dans le domaine public, et dont les données sont enregistréss, qu alors qui sont l'objet d'une connaissance universelle.
La Foi Catholique est resumée à l'usage des laïcs dans les catéchismes ou d'autres livres sur la religion qui portent un imprimatur signé d'un évêque catholique, à une date qui ne doit pas être postérieure à 1958. C'est après la mort de Pie XII, en 1958, qu'une masse d'erreurs et d'assertions douteuses commença d'apparaître avec imprimatur, celui-ci restant anonyme ou portant la signature d'un évêque qui, ce faisant, "dérogeait à la Foi Catholique". Une comparaison avec des traités antérieurs montre clairement que Paul VI et ses subordonnés ou ses successeurs sont des imposteurs; en effet ils ont publiquement contredit des articles de Foi - et ainsi tacitement abandonné leur charge - lorsqu'ils ont interdit la Messe instituée par N.S. Jesus (cf notre essai sur le Novus Ordo) ou enseigné que les religions non-catholiques offrent les moyens du salut (cf le décret sur l'oecuménisme, par. 3, de Vatican II) ou que l'adoration faite en commun avec des non-catholiques est une chose bonne en soi et licite. (ib, par. 8)
Conséquences du canon 188 n° 4 L'Eglise Catholique permet seulement à ses propres cardinaux d'avoir voix dans le choix d'un pape, ce sont les cardinaux de la Sainte Église Romaine (Pie XIII, "Vacantis Apostolicae Sedis" Dec 8, 1945, par. 32). Les participants au conclave de 1978 avaient, alors, tous pris ensemble et individuellement, perdu leurs charges sans en excepter aucune; cela est clair d'après le canon 188. Ils n'étaient pas "cardinaux de la Sainte Église Romaine" et c'est pourquoi ils ne pouvaient élire un pape.
Les usurpateurs qui, prétendant exercer l'autorité du Christ, attaquent la doctrine de N.S., les sacrements chrétiens et l'Église du Christ sont privés de leur arme principale par le canon 188, dépouillés de l'autorité qu'ils revendiquent, rejetés dans le troupeau des hérétiques de tous poils, et soumis, en compagnie d'Arius, Luther, Calvin et de la meute de leurs semblables, à la censure d'inspiration divine portée par les Saints Apôtres Paul et Jean. "Evitez ... celui qui est hérétique" Tite 3:10-11) Serait-il lui-même apôtre ou ange du ciel" qu'il soit anathème" (Galates 1: 6-8). Ne le recevez pas dans votre maison et ne lui dites pas: que Dieu vous soit propice" afin de ne pas "avoir part à ses oeuvres mauvaises" (II, Jean, versets 10-11).
Ne disons donc pas "Le Pape" ou "le pape Jean-Paul II" afin de ne pas lui rendre son arme, l'atuorité usurpée, et afin que nous n'ayons point part à l'usage mauvais qu'il en fait. Disons plutôt, "l'antipape" ou "l'antipape Jean-Paul II" comme le requiert la vérité nue. Nous ne devrions pas nous plaindre des maux dont souffre" l'Église en son sein", ou de "l'auto-destruction de l'Église". Nous devrions plutôt montrer que ces maux affectent l'Église conciliaire anti-catholique dont l'existence n'a pour but que de détruire la Sainte Église Catholique.
Nous ne devons pas non plus nous laisser prendre à quelque amélioration, quelque réforme apparente qui ne comporte pas clairement l'abjuration des hérésies professées jusque là et une renonciation à l'église conciliaire, la dénonciation de son autorité usurpée et de toutes ses oeuvres. Jean Paul II a dévoilé lui-même son intention d'user de stratagèmes pour faire appliquer les décrets de Vatican II en prétendant que cela revient à conserver le dépôt de la Foi. (Discours du 7 Oct.1978, pubilé dans "the Wanderer" du 20 oct. 1978, p. 5)
Rappelons-nous qu'un menteur a peu de chances d'être cru s'il ne commence par dire assez de vérité pour établir sa réputation d'homme de bonne foi. De même un hérétique retors se construit une réputation de piété et d'orthodoxie en proclamant souvent et bien fort certains des enseignements du Christ afin d'en étouffer plus efficacement d'autres. Rappelons ce qu'en matière de Foi et de bonnes moeurs a dit l'apôtre Saint Jacques (2:10): "Quiconque respecte toute la doctrine pour ne la transgresser qu'en un seul point pèche contre tout son ensemble". Quand un hérétique montre un vrai repentir, il abjure toutes ses erreurs, toutes celles de de ses complices; il accepte de tout son coeur tous les préceptes et toute la discipline de l'Église Catholique comme le font les catholiques, simplement parce que l'ensemble est totalement garanti par l'autorité de Dieu lui-même, qui ne peut ni se tromper ni nous tromper. Jusqu'à ce moment-là il faut éviter 1'hérétique."
Mais si nous n'avons pas de pape au vatican, pas d'évêques dans les cathédrales, pas de curés dans les églises paroissiales, où est l'Église Catholique? Est-ce que le Christ ne tient pas sa promesse d'être avec Elle tous les jours? Mais si, il ne nous ment pas. Son Église continue l'oeuvre qui est Son oeuvre, malgré la vacance actuelle des ministères hiérarchiques, comme elle le fait toujours entre la mort d'un pape et l'élection de son successeur, le décès du titulaire d'une charge et la nomination du nouveau titulaire. Les Catholiques fidèles, tant clercs que laïques, continuent de suivre le chemin tracé par les pasteurs défunts, aussi bien que possible; et, là où il est impossible de le discerner, ils sont guidés par le canon 20 : "Si dans un cas particulier il manque, dans la juridiction universelle ou le droit particulier une disposition indiquant la voie normale, il faut rechercher les directives, sauf pour l'application des peines
1) dans la jurisprudence qu'offre la solution de problèmes similaires; 2) dans les principes généraux qui fondent l'équité des jugements propres au droit canon; 3) dans les jugements de la curie romaine et leurs attendus; 4) dans l'opinion commune et constante des docteurs."
Donc, à present, bien que la vacance des charges rende lettre morte tout canon impliquant i'intervention du pape, de l'ordinaire, du curé, néanmoins il reste des prêtres pour s'acquitter de la mission que le Christ leur a confiée d'enseigner toutes les nations et de dispenser les sacrements qu'Il a institués. Les laïques vénèrent en eux le caractère sacerdotal qui leur a été imprimé par le sacrement de l'ordination et leur accordent avec gratitude le soutien loyal qu'ils méritent par leurs efforts. L'Eglise donne a ces prêtres le pouvoir de juridiction que réclame la nécessité, en vertu de son principe fondamental: Salus animarum suprema lex. Le salut des âmes est la loi suprême.
Alors, où est l'Église? Dans ces prêtres et dans ces laïques, c'est là qu'est la véritable Église. |